La pin-up s’habille en 3D
La célèbre pin-up-mannequin-actrice-stripteaseuse américaine Dita Von Teese, que l’on est plutôt habitué à voir évoluer très légèrement vêtue, et parfois même pas vêtue du tout, a été choisie pour porter en 2013, lors d’une exhibition à l’Ace Hotel de New York, une robe de soirée du futur entièrement imprimée en 3D. Cette dernière, créée par les designers-stylistes Michael Schmidt et Francis Bisonti en collaboration avec Shapeways, est composée de 17 pièces et 3 000 articulations conçues à l’aide d’une imprimante 3D de type SLS (Selective Laser Sintering) et ornées de 12 000 cristaux Swarovski noirs (voir vidéo). L’« architecture » générale de cette robe, qui a été conçue sur mesure pour Dita Von Teese et qui lui va très clairement comme un gant, est basée sur la suite de Fibonacci qui permet, au-delà du rendu esthétique, de procurer une grande souplesse et de suivre tous les mouvements de la pin-up comme le feraient les mailles d’un textile classique.
L’impression 3D au service du « street art »
L’artiste numérique russo-australien Greg Petchkovskya décidé d’ajouter une corde à son arcen 2012 avec une série de projets faisant appel à l’impression 3D et à la plateforme Shapeways. Sans doute un des plus étonnants, cette « prothèse » pour vieil escalier de pierre sculptée en forme d’assemblage de briques Lego (voir vidéo) a nécessité, en amont, un travail de numérisation 3D à l’aide d’une caméra et du logiciel Agisoft Photoscan. Puis il a fallu procéder à la modélisation 3D des briques Lego en utilisant des opérations de soustraction booléennes afin que ce modèle soit parfaitement adapté à la surface numérisée.
Une imprimante 3D dans la cuisine
La mode, l’art et maintenant la « gastronomie » font partie des nouveaux territoires explorés par le monde de l’impression 3D. La société espagnole Natural Machine devrait, en milieu d’année selon elle, mettre à la disposition de tous Foodini, une imprimante 3D exclusivement dédiée à la préparation de pizzas, sandwichs, biscuits, desserts … et tas d’autres choses comestibles à qui il faudra encore trouver un nom tant ses possibilités semblent étendues. Elle ressemble à un four à micro-ondes et devrait être commercialisée pour un peu moins de 1 000 euros.
La Reine des neiges de Victoria Secret
Victoria Secreta concocté à l’intention de ses fans un événement dans l’événement lors du dernier défilé annuel de la marque qui s’est déroulé le 13 novembre 2013 à New York. Un mannequin maison, Lindsay Ellingson, y a défilé en arborant un ensemble baptisé Reine des Neiges. Ce dernier, composé de deux pièces de lingerie classique et d’une paire d’ailes imitant la forme des flocons de neige, a été conçu à l’aide d’une imprimante 3D par Bradley Rothenberg, en collaboration avec Shapeways et Swarovski.
L’imprimante à bonbecs
3D Systems a fait sensation lors du CES 2014 avec la présentation de deux modèles d’imprimantes 3D à vocation alimentaire qui seront plus particulièrement destinés dans un premier temps aux professionnels (restaurateurs, boulangers, pâtissiers …). Les modèles ChefJet 3D et ChefJet Pro 3Dpermettent d’imprimer du sucre, mais aussi du chocolat, et d’obtenir des formes tout à fait étonnantes y compris en imbriquant des formes l’une dans l’autre. La CheJet 3D est en mesure de confectionner des formes comestibles monochromes, d’un volume maximum de 20 cm de côté. La ChefJet Pro pourra quant à elle imprimer en 3D des « objets » de 35 x 25 x 20 cm maximum, mais cette fois en couleurs. Elles devraient être disponibles au cours du second semestre 2014 aux prix respectifs de 5 000 et 10 000 $ (3 700 et 7 400 euros environ).
Construire une maison en 24 H à l’aide d’une imprimante 3D
Robot ou imprimante 3D XXXL ? Sans doute un peu des deux. Contour Crafting, développé par Behrokh Khoshnevis, professeur en ingénierie industrielle à l’Université de Californie du Sud, est un système permettant d’automatiser la construction de maison, sur la base d’un modèle informatique, à l’aide d’une gigantesque imprimante 3D. Encore en phase de tests, le système met en œuvre des grues équipées de buses qui se déplacent sur des rails afin de déposer des couches successives de béton (voir vidéo). Une maison pourrait ainsi être construite en une seule passe, conduits techniques compris (électricité, eau, climatisation, etc.) en moins de 24 heures. On ignore encore précisément quand cette technologie pourra être exploitée commercialement, mais les applications potentielles sont très diverses. La NASA fait d’ailleurs partie des investisseurs et explore les possibilités de Contour Crafting pour la construction de structures pour une éventuelle future base lunaire.
Une Aston Martin DB4 (presque) imprimée en 3D
Ivan Sentch est Néo-Zélandais et a entrepris il y a quelques mois la construction, ex nihilo, d’une réplique d’Aston Martin DB4 Mark II 1961 (celle de James Bond). Rien de moins. Mais le plus étonnant est que pour parvenir à mener à bien cette aventure de longue haleine (il prévoit d’avoir terminé l’intérieur dans 5 ans environ), ce bricoleur au long cours utilise une imprimante 3D Solidoodle à 500 $pour confectionner les milliers de pièces qui « habillent »un gabarit en bois préalablement fabriqué. Lorsqu’il aura terminé cette étape (dans quelques mois), cet assemblage de petits panneaux imprimés en 3D sera recouvert de fibre de verre. L’intégration des différentes parties mécaniques de la voiture et la conception de l’intérieur pourront alors commencer…
Un vrai kit de batterie imprimé en 3D
On reste en Nouvelle-Zélande avec Olaf Diegel, un ingénieur d’études passionné de musique et d’impression 3D. Après les guitares, il s’est récemment attaqué aux percussions avec la mise au point d’Atom 3D, un kit complet de batterie dont les fûts sont imprimés par 3DSystems à l’aide d’une imprimante SLS (Selective Laser Sintering, en français, Frittage sélectif par laser). Le kit se compose d’une grosse caisse de 22 pouces, d’une caisse claire de 14 pouces et de trois toms de 12, 13 et 16 pouces, les autres éléments provenant d’un kit « traditionnel » Sonor Smart Force.
Un cadre de vélo imprimé en poudre de titane
Ce n’est encore qu’un prototype, mais c’est une première mondiale, fruit de la collaboration entre Empire Cycles et l’industriel Renishaw. Ce cadre de VTT (basé sur le cadre du MX6 d’Empire Cycles) a été réalisé à l’aide d’un système d’impression 3D et d’un alliage de titane en poudre. Résultat : le nouveau cadre est plus robuste et 33 % plus léger que l’original. La date de disponibilité d’un éventuel modèle commercial n’est pas encore connue, mais les recherches devraient se poursuivre dans le courant de l’année.
Des impressions 3D exposées dans une galerie d’art
L’artiste new-yorkais Shane Hope aime l’impression 3D et la galerie Winklemanaime bien Shane Hope. Ce dernier, dans le cadre d’une série de peintures baptisée « Nano-Nonobjective-Oriented Ontographs and Qubit-Built Quilts », a créé des œuvres sur support vinyle à l’aide de centaines de petits objets colorés imprimés en 3D censées nous interroger sur les « technologies de l’abondance ».
Des nano batteries imprimées en 3D
Le professeur Jennifer Lewis et une équipe de chercheurs rassemblés au sein du Lewis Lab de l’université de Harvard ont publiés récemment un point sur leurs travaux concernant une technologie d’impression 3D qui permet d’imprimer des micro-batteries lithium-ion de la taille d’un grain de sable. Les applications potentielles vont du domaine médical, à l’électronique ultra compacte en passant par la robotique et permettrait de résoudre un problème qui se posait jusque-là : comment mettre au point une source d’énergie pour appareils miniaturisés qui ne soit pas aussi grande, sinon plus grande que le dispositif qu’elle est censée alimenter. Cette « encre à pile » est composée d’un liquide (eau + éthylène glycol) contenant des nanoparticules de lithium et d’oxyde de titane ainsi que des petites billes de céramiques ayant pour fonction d’empêcher que les particules ne s’agrègent. Après 24 heures de repos, cette mixture est débarrassée des billes de céramiques et des particules les plus grosses à l’aide de filtres et d’une centrifugeuse. L’encre est alors placée dans des seringues spéciales, possédant un orifice d’un 1 micromètre, pour être utilisée dans l’imprimante 3D.
“3D printed body”
Les guitaristes du monde entier connaissaient les guitares de type « solid body », peut-être à l’avenir devront-ils s’habituer aux « 3D printed body ». ODD Guitars, qui depuis s’est également mit au kit batterie imprimé en 3D (voir plus haut), propose une gamme de guitares électriques tout à fait étonnantes dont les formes sont inspirées, notamment, des célèbres Gibson Les Paul ou Fender Telecaster. Le corps est imprimé en 3D (technique LSL), avec toutes les fantaisies de design que cela permet mais les éléments électroniques et mécaniques sont, eux, tout à fait traditionnels : micros Seymour Duncan, bridge Schaller, manche et touche en érable… 3 500 $ (2 500 euros environ).
La 3D met les watts !
Apoorva Kiran et Robert MacCurdy deux étudiants-chercheurs en génie mécanique de la très prestigieuse Université Cornell aux États-Unis, sont parvenus fin 2013 à fabriquer un haut-parleur prêt à l’emploi dont l’ensemble des pièces a été conçu à l’aide d’une imprimante 3D. Éléments conducteurs et magnétiques compris ! Cette nouvelle avancée dans le domaine de l’impression 3D a nécessité l’emploi d’une imprimante paramétrable dédiée à la recherche Fab@Homes (un projet développé également au sein de Cornell University) munie de cartouches « d’encre » à base d’argent, pour imprimer les parties conductrices, et d’un mélange visqueux de ferrite de strontium pour l’aimant. Le projet avait pour objectif d’explorer le futur de l’impression 3D qui devrait évoluer vers la fabrication de systèmes actifs et intégrés et non plus se limiter à la réalisation d’objets passifs.
No comment…
Alan Nguyen est originaire de Houston au Texas, vit à Amsterdam et est designer de produits imprimés en 3D et collabore avec un des précurseurs en la matière qu’est Freedom of Creation. Cette paire de chaussures avec coque pour iPhone intégrée est une de ses créations datant de 2012 et elle a fait le tour du monde des salons de design. Une manière pour lui de « s’interroger sur les possibilités de fusion entre les trois catégories que sont l’art, la mode et le design en utilisant l’impression 3D ». Existe aussi en rouge…
Et bientôt, des prothèses faciales imprimées en 3D
À en croire certains observateurs du monde en pleine ébullition de l’impression 3D, il ne serait plus question que de quelques mois avant que les premières prothèses faciales (nez, oreilles, etc.) fassent leur apparition dans les salles d’opération. L’agence anglaise Fripp Design + Research, en collaboration avec l’Université de Manchester, a par exemple déjà entrepris des travaux visant à concevoir des globes oculaires imprimés en 3D basés sur le modèle de l’œil valide restant. Objectif : gagner du temps afin d’apporter un meilleur service médical aux patients, et bien entendu, gagner de l’argent en réduisant drastiquement les coûts de fabrication.
Un igloo en sel imprimé en 3D
L’art ne sera décidément pas le dernier des domaines à se lancer tambour battant dans la grande ruée vers l’impression 3D. Une équipe d’artistes, de designers et d’architectes américains de l’agence Emerging Objects, spécialisée dans les objets et structures imprimées en 3D, a imaginé et créé le Saltygloo. Cet abri translucide (en forme d’igloo) est composé de 336 petits panneaux mobiles de sel récoltés dans la baie de San Francisco et assemblés à l’aide d’une structure en tiges aluminium.
Le nail art passe à la 3D imprimée
Sarah C. Awad et Dhemerae Ford sont deux artistes et designers new-yorkaises très portées sur la 3D et elles ont créé The Laser Girlsafin d’imaginer une nouvelle variante du nail art où les décorations et faux ongles qui font fureur depuis quelques années ne sont plus peints, mais tout simplement imprimés en 3D. Il ne reste qu’à espérer que personne ne soit blessé.
Des lunettes commandées sur internet et imprimées en 3D
Alors que quelques créateurs et industriels se sont déjà lancés depuis quelque temps dans la fabrication de monture de lunettes imprimées en 3D (Luxexcel ou Mykita entre autres), la start-up Protoss’est appuyée sur le crowdfunding pour tenter d’aller encore un peu plus loin et récolter les fonds nécessaires à son projet 100 % numérique. Disponible au printemps 2014, le service permettra depuis chez soi de télécharger deux photos de son visage sur le site de Protos afin que celui puisse suggérer une forme de monture adaptée et d’éventuelles retouches sur les modèles proposés. Ceci faits, les lunettes seront imprimées en 3D puis livrées à domicile. Ces lunettes du 3e type seront vendues 220 euros environ, verres compris, pour une monture standard et 300 euros environ pour un modèle personnalisé.
– Les monstres et le vent
L’œuvre de l’artiste néerlandais Theo Jansen appartient à un univers bien particulier. Il crée notamment, depuis 1990, des « Strandbeest », sorte d’insectes géants articulés et improbables, faits de tubes de PVC qui évoluent seuls sur des plages au gré du vent (voir vidéos). En partenariat avec l’artiste, Shapeways s’est inspiré de certains de ces monstres de la famille Animaris Geneticus et répondants aux doux noms de Gracillis, Larva, Ondularis et Parvus, pour une collection de miniatures imprimées en 3D vendues environ 100 euros pièce. Elles sont statiques par défaut, mais il est possible de les équiper d’une petite hélice pour les animer comme leurs grandes sœurs.
Orientation future pour l’impression 3D
Partant du constat que même si les imprimantes 3D se démocratisent de plus en plus, qu’elles produisent des résultats de qualité croissante et que leurs prix deviennent de plus en plus accessibles, elles restent limitées quant au volume des objets qu’elles produisent. Hyperform est un projet de recherche et de conception qui tente de jeter les bases d’une solution à ce problème. Fruit de la collaboration entre Marcelo Coelho, Skylar Tibbits, Natan Linder et Yoav Reches de Formlabs avec le support d’Ars Electronica, l’idée est de créer à l’aide d’imprimantes 3D de bureau des objets de grande, voire de très grande envergure. Leurs premiers travaux leur ont permis, par exemple, de concevoir des suspensions constituées d’une longue chaine d’anneau compressés au moment de leur impression et qu’il suffit de « décompresser » et d’assembler selon la forme souhaitée.
Une couverture de livre imprimée en 3D
Allons maintenant dans le monde de l’édition aux États-Unis avec l’initiative de Riverhead Books qui a décidé il y a quelque semaine de proposer sous deux couvertures différentes le dernier recueil de nouvelles d’un de ses poulains, Chang-rae Lee. Une des deux éditions de “On Such à Full Sea” est en effet disponible en série limitée avec une couverture-coffret rigide et en relief qui a été fabriquée à l’aide d’une imprimante MakerBot Replicator 2.
Diffuseur de lumière imprimé en 3D
Affiliaest une gamme de lampes d’intérieur conçues par le designer italien Alessandro Zambelli et fabriqués par .exnovo, une société spécialisée en la matière, Italienne également. La base est en pin et l’abat-jour en nylon finement ajouré qui a été obtenu à l’aide d’une imprimante 3D et un procédé de frittage sélectif par laser.