Une navette spatiale offre une seconde vie à un satellite à court de carburant

Pour la première fois, une navette spatiale privée est venue s’arrimer à un satellite à court de carburant pour lui fournir 5 années de service supplémentaires. Un succès qui ouvre la voie à de nouveaux types de services spatiaux, notamment des missions de maintenance, mais aussi de nettoyage des débris spatiaux.

Un engin commercial est venu s’arrimer à un satellite à court de carburant pour allonger sa durée de vie. Une première qui marque le début d’un nouveau type de service spatial pour intervenir sur des satellites privés, mais aussi pour nettoyer l’orbite terrestre des débris qui l’encombrent. À terme, le même procédé pourrait être mis en œuvre pour effectuer des opérations de maintenance complexes pilotées par un opérateur au sol, voire par une intelligence artificielle

Image 1 : Une navette spatiale offre une seconde vie à un satellite à court de carburant
Navette MEV-1 à 80 m du satellite Intelsat 901 – Crédit : Northrop Grumman

SpaceLogistics, une filiale de Northrop Grumman, a développé un engin spatial robotisé capable de se fixer à un satellite même s’il ne dispose d’aucun dispositif d’arrimage. Baptisée MEV-1 pour Mission Extension Vehicule-1, la navette a quitté la Terre au sommet d’un lanceur russe Proton en octobre 2019. Pendant les mois suivants, elle s’est progressivement éloignée pour atteindre une altitude de 35 400 km, juste en dessous de l’orbite géostationnaire (35 786 km). 

C’est là qu’il a pu rejoindre sa cible, Intelsat 901, un satellite de télécommunication à court de carburant, mais en parfait état de marche malgré ses 18 années de service. Mardi, MEV-1 s’est arrimé au satellite, et il l’emmènera bientôt vers sa nouvelle orbite sur laquelle il deviendra à nouveau opérationnel pour cinq ans. Intelsat 901 sera ensuite mis à la retraite à une altitude encore plus haute, alors que le MEV-1 pourra assister d’autres satellites pendant dix années supplémentaires.

MEV-1, la première navette dédiée au nettoyage des débris spatiaux

Actuellement, plus de 5200 satellites sont en orbite autour de la Terre, dont seulement 2200 en activité. Bien que leur taille diminue, leur nombre ne cesse de croitre, notamment avec la mise en orbite de constellations de petits satellites. Cette année, SpaceX prévoit d’envoyer jusqu’à 120 satellites par mois dans le cadre de son programme Starlink. Si les risques de collisions restent limités, ils augmentent avec le nombre d’engins en orbite. Il y a tout juste un mois, deux satellites hors services se sont frôlés. En cas de collision, leurs débris auraient mis en danger de nombreux engins spatiaux. L’agence spatiale européenne (ESA) estime que plus de 900 000 débris de plus de 1 cm sont actuellement en orbite autour de la Terre, et que plus de 14 millions d’euros sont dépensés chaque année pour effectuer des manœuvres d’évitement.

Interrogée au sujet de la rentabilité, la compagnie n’a pas donné de chiffres, mais s’est dite satisfaite. Quel que soit le montant, il est certainement très nettement inférieur au coût d’une mise en orbite. Northrop Grumman concentre pour l’instant ses activités sur les gros satellites géostationnaires, et compte bientôt envoyer une seconde navette. Cette première mission réussie ouvre la voie à d’autres opérateurs privés qui travaillent déjà sur des engins capables d’effectuer des missions similaires. De son côté l’ESA lancera en 2025 la mission ClearSpace pour mettre à l’épreuve ses nouvelles technologies pour nettoyer l’espace de ses débris.

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Source : The New York Times

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