La conquête spatiale et l’informatique

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Les SMS plus chers que les données envoyées à Hubble

Dans les relations entre la conquête spatiale et l’informatique, commençons par une anecdote très en rapport avec la vie courante. Alors qu’envoyer des données vers le télescope spatial Hubble coûte 11 € pour 1 Mo de données à la NASA, un SMS, en France, vaut près de 262 € par Mo ! Bien évidemment, nous envoyons plus de SMS que de données vers Hubble, du moins en France.

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La vitesse des données dans l’espace

Parlons précisément de la transmission de données vers l’espace. L’ADSL n’est pas de la partie. Prenons l’exemple de Voyager 2, une sonde qui a été envoyée hors de notre système solaire : le débit entre la Terre et la sonde est de 16 bits/s : pas kilobits ou mégabits, simplement bits. En réception (donc entre Voyager 2 et la Terre), la vitesse atteint le débit faramineux de 160 bits/s. Pas question d’envoyer des photos de 8 mégapixels, donc.

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Hubble : un vrai PC

Reparlons de Hubble : ce télescope spatial utilise du matériel des plus classiques. Une des mises à jour de l’appareil, effectuées par des astronautes, a consisté à installer un ordinateur équipé d’un processeur 486 cadencé à 25 MHz, couplé à 2 Mo de RAM. Or cela s’est déroulé en… 1999, à un moment où les PC fonctionnaient déjà à 500 MHz avec 128 Mo de RAM. À la décharge de la NASA, le 486 en question était modifié pour, notamment, résister aux radiations.

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Des Mac sur Mars ?

Les deux sondes Opportunity et Spirit, qui explorent Mars, n’utilisent pas des processeurs x86 comme Hubble mais bien des PowerPC, les mêmes (ou presque) que ceux utilisés dans les Mac au milieu des années 90. Ils utilisent 128 Mo de RAM et 256 Mo de mémoire flash pour le stockage du système. Bien évidemment, ce sont des composants spéciaux prévus pour résister là-aussi aux radiations.

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Apollo

En parlant de puissance, examinons un peu l’ordinateur qui a emmené les astronautes sur la Lune : l’AGC (Apollo Guidance and Control) fonctionnait à 83 KHz (pas MégaHertz, KiloHertz soit 1000 fois moins) et disposait de 4 Ko de RAM (alors qu’un PC actuel a de plus en plus souvent 4 Go de RAM). Sa capacité de stockage était de 74 Ko. Il améliorait un modèle utilisé dans une sonde martienne : le premier utilisait un processeur à 42 KHz équipé de 512 octets de RAM et 8 Ko de ROM.

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Des calculatrices à la NASA

Quand on regarde la puissance de l’AGC (Apollo Guidance and Control), on se dit que la HP41C utilisée dans la navette spatiale est surement beaucoup plus puissante. C’est vrai puisque cette calculatrice haut de gamme à son époque était dotée de capacités d’extension intéressantes et offrait une puissance intéressante, et surtout un écran alphanumérique.

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Le premier PC portable dans l’espace

La HP41C n’est peut-être pas la première calculatrice dans l’espace mais le Compass est bien le premier PC portable qui s’est retrouvé dans les étoiles. Basé sur un 8086 et équipé de 384 Ko de RAM, cet appareil utilisait un écran avec une résolution de 320×200 pixels, soit la même que beaucoup de téléphones actuels. Il fonctionnait sous GRiD OS et disposait d’un disque dur de 10 Mo.

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Les iPod aussi s’envolent

Il n’y a pas que les PC portables qui s’envoient en l’air, les iPod aussi. Ainsi, un astronaute a apporté son iPod (4G) dans la navette spatiale.

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La navette spatiale

La navette spatiale américaine est une vraie mine à anecdotes. Saviez-vous que la NASA a dû écumer eBay en 2002 pour trouver des processeurs 8086 (qui datent de 1978) car la navette en avait besoin et qu’Intel n’en produisait plus ?

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Les navettes ne passent pas l’année

Autre anecdote intéressante, les navettes ne partent jamais entre 17 décembre et le 2 janvier. Il s’agit surtout de ne pas être en l’air le 1er janvier, car ces appareils ne passent pas l’année : le système informatique interne des navettes considère par exemple que le 1er janvier 2009 est en fait le 367e jours de 2008. La NASA doit donc remettre à zéro le système tous les ans, ce qui ne peut pas se faire dans l’espace.

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Les disques durs résistent

En 2003, la navette Columbia explose. Un disque dur de 400 Mo (pas Go) contenant des données sur des expériences effectuées dans l’espace est retrouvé. Bien évidemment, il est très endommagé, mais une société a réussi à récupérer près de 99 % des données. Conclusion : un disque dur c’est solide.

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Un bug d’Ariane

Le premier vol d’Ariane 5, la fusée européenne, s’est fait dans la douleur : la navette s’est autodétruite, la faute à un bug. Un système de gestion d’Ariane 4, inutile dans la version 5, a été conservé et a mal fonctionné car les deux fusées sont différentes. Et c’est ce programme, devenu obsolète, qui a déclenché la destruction de la fusée.

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Un bug humain

La sonde Mariner 1 a explosé quelques minutes après son lancement, la faute à… un trait d’union. Une personne a mal lu une formule destinée au programme de vol de la sonde et cette erreur (un simple trait d’union) a été une des plus couteuses erreurs de retranscription de l’histoire.

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La NASA et Photoshop

Est-ce que la NASA aime Photoshop ou est-ce que c’est un malencontreux bug ? En tout cas, ces photos de la planète Mars se sont retrouvées bien plus rouges que la réalité. Officiellement, c’est un problème de filtres, officieusement, la NASA a voulu donner au public ce qu’il attendait : une planète rouge.

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La réponse est 42

Dans le Guide du routard galactique, la réponse à la question pour comprendre la vie et l’univers est 42. Dans la réalité, des scientifiques de Cambridge ont calculés pendant trois ans la constante de Hubble (le rapport entre la distance d’une galaxie à la Terre et la vitesse de récession apparente) et on découvert qu’elle était de 42 km/s/Mpc. Un Mpc (mégaparsecs) est une unité de distance spatiale qui équivaut à environ 3 200 000 années-lumière. La valeur est de une vitesse de 42 kilomètres par seconde par mégaparsecs d’éloignement de la Terre. Notons que des calculs effectués plus tard ont donné des valeurs plus élevées, de l’ordre de 70 à 80 km/s/Mpc.