Le chien accorde une attention différente à l’humain qu’à ses congénères

Une nouvelle publication scientifique met en valeur le traitement spécifique des manifestations humaines chez le chien.

Nous savons tous par expérience que nos chiens nous écoutent, et nous comprennent dans une certaine mesure. Mais, la question qui nous taraude tous est, dans quelle mesure nous comprennent-ils, et plus poétiquement, à quel point deviennent-ils humains ?

Votre chien cherche à vous comprendre - Crédits : Unsplash
Votre chien cherche à vous comprendre – Crédits : Unsplash

Anna Bálint, neuroscientifique à l’Université Eötvös Loránd, explore ces questions sous différents angles. Ces angles d’approches sont bien entendu dépendants des outils d’observations étant aujourd’hui à notre disponibilité.

Le choix de l’électroencéphalogramme

Pour tenter de savoir ce qui se passe dans nos têtes, l’un des outils les plus informatifs est l’IRMf. Les recherches déjà effectuées sur les chiens à l’aide de cette technologie ont mis en exergue des aires cérébrales spécifiques actives suite à des stimuli. Mais elles ne permettent pas de repérer précisément quand les neurones s’activent, et surtout, elles n’ont pas permis d’observer des différences dans la manière dont les lots de neurones se sont activés en fonction du type de stimulus. En l’occurrence, de provenance humaine ou canine.

Le choix d’Anna Bálint s’est alors orienté sur l’électroencéphalogramme ou EEC. Ce dernier permet d’observer en temps réel (et précisément) les ondes électriques produites dans le cerveau en fonction d’un stimulus. Le procédé a été employé sur 17 chiens de compagnie. Mais la tâche n’est pas aussi simple qu’avec un humain.

Difficultés techniques inhérentes à l’observation des chiens

Tout d’abord, les chiens doivent apprendre à rester immobiles dans un contexte non familier pendant une durée idéale de 7 minutes. Si la portée de leur compréhension demeure inconnue, il n’a pas paru utile de leur expliquer le pourquoi du comment de leur situation.

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L'installation expérimentale non-invasive mise en place par l'équipe d'Anna Bálint - Crédits : Anna Bálint, Huba Eleőd, Lilla Magyari, Anna Kis et Márta Gácsi
L’installation expérimentale non invasive mise en place par l’équipe d’Anna Bálint – Crédits : Anna Bálint, Huba Eleőd, Lilla Magyari, Anna Kis et Márta Gácsi

La deuxième difficulté est la boite crânienne de nos amis canins. Elle est bourrée de muscles qui viennent obstruer la clarté des mesures obtenues. Rendant la tâche encore plus complexe.

Passées ces difficultés, l’équipe de chercheurs a fait écouter aux valeureux toutous des familles des enregistrements de voix humaines et canines. Ils incluaient toutes sortes de manifestations, toutes non verbales, aboyées ou non.

Les résultats de l’étude

L’absence de différence de réaction cérébrale significative en dessous du seuil de 250 millisecondes, seuil identifié chez l’humain comme relatif aux différenciations de qualité sonore comme la tonalité, suggère une indifférenciation des sources.

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Pourtant, et c’est ce qui attire particulièrement notre attention, les ondes cérébrales enregistrées se sont manifesté différemment entre 250 et 650 millisecondes. Cet intervalle de temps est habituellement identifié chez l’humain comme ayant trait à la motivation et a la prise de décision. Par analogie, cela suggérerait que les chiens cherchaient simplement à décider comment réagir aux « événements », en fonction de leur provenance humaine ou canine.

Diagramme faisant apparaître les différences de mesures en fonction de la nature humaine ou canine du stimulus - Crédits : Anna Bálint, Huba Eleőd, Lilla Magyari, Anna Kis et Márta Gácsi
Diagramme faisant apparaître les différences de mesures en fonction de la nature humaine ou canine du stimulus – Crédits : Anna Bálint, Huba Eleőd, Lilla Magyari, Anna Kis et Márta Gácsi

Ainsi, l’étude met en valeur un traitement cérébral particulier alloué aux manifestations humaines. S’ils ne saisissent pas tout, les chiens cherchent à nous comprendre d’une manière différente qu’ils ne le feraient avec un de leurs congénères. Peut-être mieux que nous ne le faisons nous au travers de notre anthropomorphisme systématique.

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Source : RoyalSociety

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