Toutânkhamon : sa dague était bel et bien d’origine céleste, la preuve grâce aux rayons X

Les rayons X ont aidé à découvrir les secrets de la dague de fer du roi Tut, fabriqué à partir d’une météorite. La dague a été découverte en 1925. Elle se trouvait à l’intérieur de la tombe de Toutânkhamon, dans le sarcophage de la momie. Elle est actuellement exposée au musée du Caire.

Image 1 : Toutânkhamon : sa dague était bel et bien d'origine céleste, la preuve grâce aux rayons X
La dague de Toutânkhamon © Musée du Caire

L’origine de la dague de fer de Toutânkhamon, ainsi que sa conception, viennent d’être mis au jour. Avec son pommeau de cristal de roche et son manche en or serti de pierres précieuses, elle avait été fabriquée avec précision et expertise, dénotant vis-à-vis des autres objets retrouvés dans la tombe du roi Tut.

Le fer étant un matériau rarement utilisé pendant la 18e dynastie égyptienne, une étude démontrait, en 2016 déjà, que ce matériau provenait probablement d’une météorite. Une supposition confirmée par un article récent publié dans la revue Meteorites and Planetary Science, qui dévoile la méthode de forgeage de ce poignard avec précision et surtout, comment Toutânkhamon se l’était procuré.

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On en sait enfin plus sur la dague céleste du roi Tut

L’étude de 2016 démontrait que la dague du roi Tut est composée de 10,8 % de nickel et de 0,58 % de cobalt. Sauf qu’aucun objet en fer façonné avant le XIXe siècle ne contient plus de 4 % de nickel, les météorites en fer en contenant, elles, entre 5 % et 35 %.

Cependant, cette étude n’abordait ni l’origine de la météorite, ni la méthode de forgeage. Il n’y a aucune preuve archéologique de la fonte du fer en Égypte avant le 6ᵉ siècle avant notre ère, et le premier exemple connu d’utilisation égyptienne du fer métallique remonte à environ – 3400, avant que l’Égypte ne devienne un État unique gouverné par un pharaon (vers – 3000).

Mais aujourd’hui, et grâce à la spectrométrie de fluorescence des rayons X, des scientifiques japonais ont confirmé des concentrations de fer, de nickel et de cobalt (telles que mesurées dans l’étude de 2016), ainsi que de manganèse. Il y avait aussi plusieurs taches noircies sur la lame, qui contenaient du soufre, du chlore, du calcium et du zinc.

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La dague du roi Tut aux rayons X
La dague du roi Tut aux rayons X © Takafumi Matsui

La répartition des éléments sur la lame est également intéressante. Les scientifiques ont trouvé une texture hachurée distincte, connue sous le nom de motif Widmanstätten, typique d’une octaédrite, le plus grand groupe de météorites ferreuses. Les petites taches noires de sulfure de fer se trouvent aussi sous forme d’inclusions dans les octaédrites.

Selon les auteurs, la faible quantité de soufre dans les taches noires et le motif Widmanstätten constituent des preuves solides que le poignard du roi Tut a été forgé à une chaleur relativement basse, de moins de 950 ° C.

Les textures © Takafumi Matsui
Les textures © Takafumi Matsui

Quant à l’origine du poignard, l’équipe a découvert que les pierres précieuses de la poignée en or avaient été fixées avec du plâtre à la chaux. Bien que l’enduit à la chaux soit couramment utilisé dans le Mitanni à l’époque, les Égyptiens préféraient utiliser l’enduit de gypse, démontrant qu’il s’agissait bien d’un cadeau du roi Mitanni au grand-père de Tut, Amenhotep III.

Source : Meteorites and Planetary Science

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