40 % des projets d’IA bientôt abandonnés : faut-il encore y croire ?

Les agents IA promettent de tout révolutionner, mais derrière le buzz, leur impact réel reste encore très incertain.

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IA agentique : pourquoi tant de bruit pour si peu ?

Alors que les grandes entreprises technologiques vantent les mérites des agents d’intelligence artificielle, une analyse récente du cabinet Gartner jette un éclairage plus nuancé sur cette tendance. Selon ses prévisions, près de 40 % des projets liés à l’IA agentique pourraient être abandonnés d’ici fin 2027.

La raison ? Des dépenses en hausse, un retour sur investissement peu convaincant et des technologies encore trop immatures.

Gartner alerte sur une bulle technologique en formation

Aujourd’hui, de nombreux fournisseurs profitent de l’engouement autour des agents intelligents pour améliorer des produits existants, tels que des assistants virtuels et des outils d’automatisation, sous une nouvelle étiquette. Ce phénomène, baptisé “agent washing“, donne une impression trompeuse de progrès alors que peu de solutions proposées répondent aux véritables critères de l’IA agentique : autonomie, adaptabilité et capacité à accomplir des tâches complexes de manière proactive.

Pour Gartner, seuls une poignée d’acteurs sur des milliers peuvent réellement prétendre proposer des solutions authentiquement agentiques. La majorité des projets actuellement déployés ne sont que des prototypes ou des essais à petite échelle, souvent poussés par la pression du marché plus que par une stratégie mûrement réfléchie.

Malgré ce constat alarmant, l’avenir n’est pas entièrement sombre

Gartner estime que d’ici 2028, un tiers des logiciels métiers intégreront des fonctions agentiques, et que 15 % des décisions quotidiennes en entreprise pourraient être confiées à ces intelligences. Mais pour atteindre ce cap, les entreprises devront revoir leurs priorités. Plutôt que de viser l’automatisation à tout prix, il s’agit de focaliser les efforts sur la productivité globale, en combinant agents pour les prises de décisions, automatisation pour les tâches répétitives et assistants pour la recherche d’informations.

Les investissements, eux, progressent avec prudence. Sur plus de 3 400 décideurs interrogés début 2025, seuls 19 % ont engagé des fonds conséquents dans cette technologie. 42 % y vont par étapes, tandis qu’une minorité reste encore à l’écart ou indécise.

Parallèlement, l’IA générative poursuit son ascension fulgurante. Initialement estimé à 62,7 milliards de dollars en 2025, ce marché est désormais projeté à 368 milliards de dollars en 2030, avec une croissance plus rapide que prévu. En 2020, elle ne représentait qu’une faible portion du marché global de l’IA. En 2025, elle frôle les 30 %, et pourrait dépasser 45 % à l’horizon 2030, portée par une adoption massive et des investissements records.

Source : Usine Digitale

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