La loi portée par Éric Dupond-Moretti a été adoptée en première lecture par le Sénat. Le texte prévoit que les policiers puissent espionner un suspect dans le cadre d’une enquête en passant par la caméra et le micro de son smartphone à son insu. Beaucoup dénoncent une dérive sécuritaire et autoritaire.
La police, qui a mis la main sur des voleurs de PS5 qui cherchaient à s’acheter de la drogue, va voir ses pouvoirs renforcés par une nouvelle loi très controversée. Un texte adopté en première lecture par le Sénat qui autorise la police à utiliser la caméra et le micro de votre smartphone pour vous espionner lors d’enquêtes. Éric Dupond-Moretti porte l’article 3 de cette loi qui suscite de vives critiques, considérée comme liberticide.
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L’OLN dénonce une « surenchère sécuritaire » avec cette loi
« Surenchère sécuritaire », c’est en ces termes que l’Observatoire des libertés et du numérique (OLN) qualifie cette loi qui transforme votre smartphone, mais aussi votre tablette et tout autre appareil connecté, en mouchard. Adopté en première lecture, ce texte permet de géolocaliser les personnes visées mais surtout d’utiliser la caméra et le micro d’un téléphone pour espionner des suspects. On parle d’affaires liées à la délinquance, à la criminalité ou au terrorisme.
Concernant la géolocalisation, le Sénat opte pour une limitation de cette technique aux infractions qui sont punies de 10 ans de prison. Auparavant, c’était 5 ans. L’article 3, en plus de cette surveillance numérique, prévoit d’étendre les perquisitions de nuit lors de graves délits.
Éric Dupond-Moretti promet des « garanties importantes »
Face à la défiance de certains citoyens et de la gauche, Éric Dupond-Moretti défend sa loi très controversée en parlant de « techniques […] déjà appliquées ». Selon le ministre de la Justice, jusqu’à présent, les policiers doivent poser physiquement des mouchards. En se rendant sur place, les enquêteurs prennent des risques.
La surveillance à distance permet de limiter les risques selon Éric Dupond-Moretti qui promet que ce dispositif est entouré de « garanties importantes » comme la présence d’un juge pour approuver son utilisation. Cette loi reste sensible alors que l’espionnage prend beaucoup d’ampleur avec l’avènement du numérique. TikTok est par exemple accusé d’être une application espionne de la Chine.