Une étude récente a été menée pour mesurer l’impact de la recharge bidirectionnelle sur la santé des batteries, et les résultats n’étaient pas aussi inquiétants que certains le craignaient.
La recharge bidirectionnelle use très peu les batteries
Dans l’univers des véhicules électriques, la recharge bidirectionnelle séduit par ses possibilités : alimenter des appareils (V2L), fournir de l’énergie à une maison (V2H) et même renvoyer de l’électricité vers le réseau (V2G). Mais elle soulève aussi des questions. Ces cycles supplémentaires risquent-ils de réduire significativement la durée de vie des batteries ?
Pour y voir plus clair, The Mobility House Energy, en collaboration avec l’université RWTH d’Aix-la-Chapelle, a mené des tests sur plusieurs types de cellules : cylindriques, prismatiques et souples. Les chercheurs ont comparé trois scénarios : recharge classique, recharge intelligente (V1G) et recharge bidirectionnelle. Les batteries ont été simulées sur dix ans d’utilisation afin de mesurer la perte de capacité.
Un impact minime sur la durée de vie des batteries
Selon les tests menés, la différence observée varie entre 1,7 et 5,8 points de pourcentage. Par exemple, une batterie de 50 kWh utilisée en V2G pourrait perdre environ 21 % de sa capacité en dix ans, contre 18 % pour une recharge classique. Dans la pratique, cela se traduit par une autonomie d’environ 264 km au lieu de 274 km, soit une dizaine de kilomètres de moins. Cette faible différence s’explique par le fait que les échanges d’énergie en V2G ne vident pas totalement la batterie et que la gestion intelligente limite les contraintes extrêmes.
Les auteurs de l’étude précisent que ces chiffres viennent de tests en laboratoire. Dans la réalité, les systèmes de gestion intégrés par les constructeurs automobiles optimisent encore mieux la préservation de la batterie. En conditions réelles, l’impact du V2G pourrait donc être encore plus faible.
Recharge intelligente : plus d’autonomie et moins d’usure
Les chercheurs se sont aussi penchés sur la recharge intelligente, ou V1G. Cette méthode déclenche la charge lorsque la demande sur le réseau est faible et que l’électricité provient en grande partie des énergies renouvelables. Ce procédé présente un avantage supplémentaire. Il ralentit l’usure de la batterie par rapport à une recharge classique.
Selon les résultats, le vieillissement est réduit de 3,3 à 6,8 points. Ainsi, après dix ans, une batterie de 50 kWh conserverait une autonomie d’environ 292 km, contre 274 km avec une recharge standard.
Source : Automobile Propre