NASA : l’hélicoptère Ingenuity réalise un premier vol historique sur Mars

Un peu plus de 117 après le premier vol motorisé des frères Wright sur Terre, la NASA a réalisé le premier vol sur une autre planète. Un moment historique pour l’aviation qui ouvre le champ des possibles pour les scientifiques.

Ingenuity est un petit hélicoptère de 1,8 kg d’une envergure de 1,20 m équipé de batteries, de panneaux solaires et de caméras embarquées. Initialement prévu le 11 avril, le premier vol a été reporté et a finalement eu lieu le 19 avril. Un moment historique pour l’aviation et un grand soulagement pour l’équipe de la NASA.

Hélicoptère Ingenuity
Hélicoptère Ingenuity. Crédit : NASA

L’appareil s’est élevé de 3 mètres pendant une durée de 39 secondes avant de se poser en douceur sous l’œil attentif du rivé Perseverance. Une performance modeste et en dessous des capacités de l’hélicoptère, mais un exploit pour un premier essai. Ingenuity est prévu pour s’élever jusqu’à 5 m de haut et se déplacer jusqu’à 300 m sur le plan horizontal. Il a une autonomie de 1 min 30 s et se recharge grâce à ses panneaux solaires.

Une première filmée par le rover et l’hélicoptère qui a provoqué une grande joie au sein des équipes de la NASA. Cette réussite ouvre aux scientifiques de nouvelles possibilités dans l’exploration de planètes.

Les difficultés d’un vol martien

Faire voler un mini hélicoptère à 3 mètres d’altitude pendant quelques secondes, le tout avec une autonomie relativement faible peut paraître anodin pour nous qui vivons sur Terre. En effet, la technologie est bien maîtrisée et il n’est pas rare de voir des drones miniatures voler un peu partout.

Mais faire voler un drone sur Mars est extrêmement plus compliqué que sur Terre. Une pale avec un profil asymétrique va être entraînée par un moteur. La différence entre la distance à parcourir pour l’air entre le dessus et le dessous de la pale va provoquer une poussée permettant à l’engin de s’élever. Or sur Mars, l’atmosphère est beaucoup moins dense que sur Terre, de l’ordre de 700 Pascal sur la planète rouge contre 100 000 sur la planète bleue.

En résulte un appui moins important et donc plus de difficultés pour voler. À titre de comparaison, cela reviendrait pour un être humain à marcher sur plusieurs mètres de poudreuse fraîche sans raquettes plutôt que sur une route bitumée. C’est pourquoi le petit hélicoptère martien se devait d’être très léger, avec une envergure la plus grande possible afin de générer suffisamment de portance.

Autre difficulté vis-à-vis de l’autonomie, les nuits martiennes. En effet, la nuit la température peut descendre à -180 °C. Une bonne partie de l’énergie accumulée sert au système de chauffage pour maintenir les composants à une température de fonctionnement correcte.

Une opportunité pour les scientifiques

Un second vol doit avoir lieu dans les prochains jours et la NASA a prévu de réaliser jusqu’à 5 essais, de plus en plus complexes. Le but est d’obtenir un maximum de données sur les limites du vol motorisé dans l’atmosphère martienne.

Une fois les données récupérées et analysées, les scientifiques pourront alors ajuster les spécificités d’appareils volants pour de prochaines missions. Il n’est pas encore question de fournir aux astronautes un moyen de transport volant sur Mars lors d’une mission habitée. Le but serait de pouvoir équiper des drones d’équipements scientifiques afin de pouvoir réaliser des mesures à des endroits qui seraient inaccessibles pour le rover ou une équipe sur place.

Une fois l’expérience Ingenuity terminée, Perseverance pourra abandonner son rôle d’observateur et retourner à sa mission principale qui consiste à dénicher des traces d’une vie passée sur Mars.

Source : space.com