Aujourd’hui, les jeunes générations n’hésitent plus à multiplier les expériences professionnelles pour progresser plus rapidement et élargir leurs compétences.

Et si changer de job souvent était la meilleure façon de réussir ?
La fidélité à une entreprise unique pendant toute une carrière semble appartenir à une autre époque. Aujourd’hui, un nombre croissant de professionnels adoptent une nouvelle approche de leurs parcours professionnels : celle du changement régulier d’employeur. Ce comportement porte désormais un nom : le « job hopping ».
Cette tendance reflète une vision moderne de la carrière, plus dynamique, plus personnalisée. Les travailleurs n’hésitent plus à quitter leurs postes au bout de deux ou trois ans pour explorer de nouvelles opportunités, acquérir de nouvelles compétences ou encore progresser plus rapidement en termes de responsabilités ou de rémunération.
La loyauté à une entreprise unique n’est plus la norme, ni une finalité
Une étude du site CV LiveCareer, publiée au premier semestre 2025, révèle que les salariés passent en moyenne 2,5 ans dans chacune des entreprises mentionnées sur leurs CV. Le phénomène touche particulièrement les jeunes générations. Selon Randstad, un tiers des jeunes actifs ayant intégré le marché du travail ces cinq dernières années ont déjà changé d’employeurs au cours des douze derniers mois.
Pour certains spécialistes, ce comportement n’a rien d’illogique. Vesna Pajovic, recruteuse au sein du Mercato de l’Emploi, y voit une manière pour les salariés de « reprendre la main sur leurs trajectoires » et de construire une carrière sur mesure, en fonction de leurs envies, valeurs ou priorités. De son côté, Marie-Sophie Zambeaux, fondatrice de ReThink RH, estime que les repères traditionnels, tels que le CDI et la carrière linéaire, ne font plus autant rêver : « La loyauté à une entreprise unique n’est plus la norme, ni une finalité. »
Cette souplesse dans le parcours professionnel suscite la méfiance des recruteurs
Selon les experts, enchaîner les expériences trop rapidement peut laisser penser à une instabilité ou à un manque d’engagement. Pour éviter ce biais, il vaut mieux anticiper les questions en entretien. Marie-Sophie Zambeaux conseille : « Il est essentiel d’expliquer les raisons de chaque départ, ce qu’on en a retiré, et en quoi cela enrichit notre profil ».
Selon Vesna Pajovic, il est plus stratégique de mettre en avant les compétences développées, la diversité des missions et la capacité d’adaptation qu’un parcours aussi riche peut démontrer. Car le job hopping, bien mené, peut s’avérer très bénéfique. En plus d’une montée rapide en compétences, il permet souvent de progresser plus vite sur le plan salarial. C’est aussi une preuve de résilience et de flexibilité, deux qualités de plus en plus recherchées dans un monde professionnel en perpétuelle évolution.
Source : TF1 INFO
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