Le débat sur l’organisation du temps de travail en France est relancé, sur fond de tensions économiques et sociales. Un nouveau projet pourrait transformer en profondeur la manière dont les salariés gèrent leurs congés.
Plus de salaire, moins de vacances : seriez-vous prêt à accepter ?
Après la récente annonce de la suppression de deux jours fériés, le gouvernement français envisage maintenant de s’attaquer aux congés payés. Dans le cadre du budget 2026, la ministre du Travail, Astrid Panosyan, souhaite autoriser les entreprises à négocier la possibilité pour leurs employés de “revendre” leur cinquième semaine de congés payés. En contrepartie, ces derniers recevraient une compensation financière, selon des modalités fixées par chaque entreprise.
Ce dispositif serait fondé sur le volontariat et nécessiterait un accord collectif. Il fonctionnerait de manière similaire à la gestion des RTT. C’est-à-dire, ceux qui choisiraient d’abandonner cette semaine supplémentaire verraient leurs salaires revalorisés, avec une majoration allant jusqu’à 25 %, exonérée d’impôt dans la limite de 7 500 euros par an. A travers cette mesure, l’exécutif entend augmenter le pouvoir d’achat des salariés, tout en prolongeant la durée effective de travail.
Concrètement, quels impacts concrets pour les salariés ?
Enrenonçant à sa cinquième semaine, un employé gagnant 2 000 euros mensuels pourrait percevoir entre 500 et 625 euros, grâce aux majorations prévues. Pourtant, derrière les chiffres se cachent de vives inquiétudes quant aux répercussions d’une telle mesure sur les salariés : risque de surmenage, difficulté à maintenir un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle et détérioration de la qualité de vie au travail.
La question du volontariat reste particulièrement sensible. Officiellement, aucune mesure ne serait prise pour obliger les salariés à renoncer à leurs congés. Mais dans les secteurs où les salaires sont bas, la tentation, ou la pression implicite, pourrait devenir forte. Certains syndicats, comme la CFDT, redoutent un affaiblissement des protections sociales et une remise en cause des droits acquis.
Le gouvernement affirme vouloir avancer prudemment. Une période de concertation est prévue, avec des négociations programmées à partir du mois d’août. Mais cette réforme, qui touche à un pilier du modèle social français, promet déjà de faire naître de vives discussions.
Source : Journal du Geek