La mise en place de mécanismes fiables de vérification de l’âge s’impose désormais comme un enjeu central, tant pour protéger les plus jeunes que pour répondre aux nouvelles exigences législatives.
Protéger les mineurs sans sacrifier la vie privée : le pari de Google
Face à la multiplication des contenus inappropriés accessibles sur internet et à la pression exercée par les régulateurs pour encadrer l’accès à certaines plateformes, les géants du numérique commencent à proposer des solutions concrètes. Le 1er juillet 2025, Google a présenté un projet pilote inédit en Allemagne, visant à renforcer la vérification de l’âge des internautes.
Ce programme, mis en place avec le groupe bancaire Sparkassen-Finanzgruppe, qui regroupe plusieurs centaines de caisses d’épargne régionales en Allemagne, prévoit l’utilisation d’un portefeuille numérique pour authentifier l’âge des utilisateurs. Concrètement, les clients de Sparkassen pourront prouver qu’ils sont majeurs grâce à une identité numérique validée par leurs banques.
Ce système innovant repose sur une intégration directe avec Android et le navigateur Chrome. Un simple clic suffira à confirmer l’âge de l’utilisateur, sans partage de données personnelles. Google promet une disponibilité de ce dispositif dans les mois à venir.
Pourquoi Chrome et Android sont au cœur de ce dispositif ?
Le choix d’une solution intégrée à Chrome et Android n’est pas anodin. Ces deux plateformes sont très répandues en Allemagne. Chrome détient plus de 55 % de part de marché parmi les navigateurs, et Android équipe environ 64 % des smartphones. Du côté de Sparkassen, on parle de plus de 50 millions de clients, représentant une majorité de la population allemande.
La technologie mise en œuvre s’appuie sur le concept du double anonymat. Cela signifie que l’âge de l’utilisateur est vérifié par un tiers de confiance. Ici, la banque, qui ne communique ni le nom ni l’identité de l’internaute au site web consulté. Ce mécanisme est similaire à celui envisagé en France pour restreindre l’accès aux sites pornographiques aux mineurs.
L’initiative allemande s’inscrit dans une dynamique internationale. En Australie, par exemple, les autorités explorent des moyens d’appliquer ce type de contrôle à l’accès via les moteurs de recherche, notamment pour les utilisateurs connectés à des comptes Google et Microsoft. En France, le débat est déjà bien engagé, et des mesures de blocage de sites X non conformes sont à l’étude.
Source : Numerama