Jack Dorsey, cofondateur de Twitter (aujourd’hui rebaptisé X) et initiateur du réseau social décentralisé Bluesky, dévoile un nouveau projet audacieux baptisé Bitchat.

Conçue comme une application de messagerie décentralisée et chiffrée de bout en bout, Bitchat repose sur une technologie pair-à-pair (P2P) utilisant le Bluetooth Low Energy. L’idée est simple mais puissante : permettre à deux personnes situées dans un rayon d’environ 30 mètres de discuter directement, sans passer par aucun réseau centralisé.
Pour échanger à plus grande distance, Bitchat exploite les smartphones comme relais intermédiaires, un principe proche du réseau maillé ou mesh network. Si aucun chemin n’est disponible, le message est conservé et acheminé plus tard.
Ce mode de communication évoque fortement FireChat, une application devenue célèbre lors des manifestations pro-démocratie à Hong Kong en 2014. En permettant aux utilisateurs de rester connectés même sans Internet, cette application offre un outil précieux en cas de panne de réseau, de catastrophe naturelle ou de blocage gouvernemental.
Vers une communication sans frontières ni surveillance
Le Bluetooth n’est qu’un point de départ pour Dorsey. L’entrepreneur et programmeur américain prévoit d’intégrer le Wi-Fi Direct, afin d’étendre la portée des échanges jusqu’à 200 mètres. D’autres technologies, comme les ultrasons et le réseau LoRa (longue portée utilisé dans l’Internet des objets), sont aussi à l’étude. Toutefois, leur mise en œuvre nécessiterait un matériel externe complémentaire.
Une autre piste envisagée : l’intégration du protocole Nostr, une architecture ouverte et décentralisée sur Internet, qui permettrait de relier entre eux plusieurs groupes de discussion locaux, tout en laissant la possibilité à chaque canal de choisir s’il souhaite ou non établir ces connexions. L’objectif est d’offrir une messagerie sécurisée, privée et indépendante, capable de fonctionner en toutes circonstances, même dans les zones sans couverture réseau et sous régimes de surveillance accrue.
L’application est pour le moment en phase bêta privée sur iOS, via le programme TestFlight d’Apple. Elle a déjà atteint sa limite maximale de testeurs, preuve d’un intérêt fort pour cette approche novatrice de la communication.
Source : Futura Sciences