Dès aujourd’hui, la Poste suspend ses envois vers les Etats-Unis

Dès aujourd’hui, même un colis d’un dollar envoyé vers les États-Unis sera taxé. La France, comme l’ensemble de l’Europe, se retrouve dans une impasse.

Transport colis étrangers
Crédit : Freepik
Les e-commerçants européens freinés par la nouvelle douane américaine

À partir du 29 août, envoyer un petit colis en Amérique devient un vrai casse-tête pour l’Europe. Les États-Unis ont décidé de mettre fin à une règle qui permettait de faire passer sans frais de douane tous les envois d’une valeur inférieure à 800 dollars. Cette mesure, longtemps appréciée par les entreprises et les particuliers, disparaît brutalement. Désormais, même un objet d’un dollar sera taxé.

La Poste française n’a pas eu d’autre choix que de suspendre, dès le 25 août, tous ses envois vers les États-Unis. Cette décision est motivée par un décret signé par l’administration Trump fin juillet qui a décidé de supprimer le privilège accordé aux colis étrangers, jugé trop favorable face aux produits américains.

Ce n’est pas seulement la France qui est touchée

Le problème, c’est le calendrier. Washington n’a dévoilé les détails pratiques que le 15 août, laissant à peine deux semaines aux services postaux européens pour adapter leurs systèmes. Calculer les nouvelles taxes, encaisser l’argent, transmettre les données aux douaniers américains… impossible de tout mettre en place en si peu de temps. Jean-Paul Forceville, responsable des affaires internationales de La Poste, a reconnu publiquement qu’il était urgent d’obtenir des explications claires avant de lancer de tels changements techniques.

Outre la France, l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique et d’autres pays européens se retrouvent aussi dans la même impasse. Partout, les opérateurs préfèrent suspendre les envois vers les États-Unis plutôt que de risquer un chaos aux frontières américaines.

Un coup dur pour les exportations européennes

Chaque année, près de 1,6 million de colis français prennent la route de l’Amérique, et la grande majorité d’entre eux valent moins de 800 dollars. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, 80 % de ces envois viennent d’entreprises et non de particuliers. Une seule exception qui rassure un peu : les cadeaux entre proches d’une valeur inférieure à 100 euros échappent encore à cette nouvelle règle.

Dans ce contexte tendu, Chronopost réussit à tirer son épingle du jeu. Son statut d’opérateur express lui permet de continuer ses livraisons vers les États-Unis, car il ne dépend pas des mêmes règles que le service postal classique. Une maigre consolation pour les e-commerçants européens, qui devront désormais se tourner vers des transporteurs privés. Mais cette solution reste bien plus coûteuse, ce qui réduit la compétitivité des ventes en ligne vers l’Amérique.

Source : Presse Citron