Les voitures d’occasion soumises, elles aussi, au malus écologique…

Une transformation du secteur des véhicules d’occasion se dessine. L’arrivée du malus pour les voitures d’occasion pourrait modifier le marché aussi bien pour les vendeurs que pour les acheteurs.

Voiture en zone rurale
Image par JamesDeMers de Pixabay

La voiture, ça coûte cher, mais parfois, on ne peut pas s’en passer. Bien que certaines villes fassent de nombreux efforts pour rendre les transports en communs accessibles à tous et pratiques, nos véhicules à quatre roues nous sont encore indispensables, notamment dans les zones rurales.

Acheter une voiture neuve est souvent un poids trop important pour la plupart des bourses. Ainsi, le marché du véhicule d’occasion est assez florissant en France. On y trouve des véhicules moins chers et parfois en parfait état.

Malus écologique sur voiture d’occasion : une nouveauté

Le malus écologique, vous ne connaissez peut-être pas. Il s’agit d’un malus qui s’applique au prix d’une voiture neuve qui ne rentre pas dans les critères de protection de l’environnement, notamment, car elle pollue davantage que la moyenne fixée par l’État (production de CO2 et masse du véhicule). C’est l’équivalent inverse du Bonus écologique appliqué aux véhicules électriques par exemple.

Si les particuliers “paient” le malus lors de l’achat d’un véhicule neuf, les voitures d’occasion n’étaient jusqu’à présent pas touchées. Or, à partir du 1er janvier 2026, cela va changer et cet avantage fiscal va disparaître, entraînant une hausse assez importante du prix des véhicules. Il s’agit d’une mesure adoptée en février lors du vote de la loi de finances 2025.

Cependant, il ne s’agit là de taxer que les véhicules qui n’étaient pas encore soumis à ce malus lors de leur première mise en circulation. Ainsi, le malus écologique ayant été institué en 2008 (les ZFE datent de 2015), tout véhicule d’occasion mis en circulation avant cette période sera soumis au nouveau malus pour voiture d’occasion. Attention cependant, car cela peut aussi s’appliquer à des véhicules plus récents, des périodes d’exemptions ayant été mises en place pour certains modèles.

Les experts estiment que ce malus à retardement pourrait avoir un effet plutôt néfaste sur le marché de l’occasion. Car, contrairement à ce qu’on pourrait penser, cela entraînerait une dépréciation du prix des véhicules concernés. En effet, à cause du malus, ils deviendront plus chers, donc moins demandés, ce qui entraînerait une chute des prix.

Les premiers touchés pourraient être les concessionnaires de véhicules d’occasion, qui ont déjà du mal à cause de la transition vers l’électrique qui a entraîné une baisse des demandes sur les véhicules thermiques. Et cela pourrait commencer dès maintenant, en effet, les acheteurs ne voudront sans doute pas investir dans un véhicule qui perdra 30 % de sa valeur dans quelques mois.

Ce sont sans doute les ménages modestes habitant en milieu rural qui seront le plus touchés par la mise en place de cette nouvelle taxe. Ce sont en effet ceux qui achètent/revendent les véhicules les plus anciens, faute d’avoir les moyens de se tourner vers du récent.

Si vous êtes propriétaire d’un véhicule d’avant 2008, vous aurez alors peu de solutions. Si vous essayez de vendre maintenant, avant que son prix ne s’effondre, vous risquez de rencontrer un engorgement du marché et une baisse des prix bien avant le début de l’année 2026.

Si vous souhaitez acheter un véhicule d’occasion, sachez que l’apparition de ce malus pourrait faire monter le prix des petites citadines hybrides, mais du coup faut-il acheter maintenant ?

Pour finir, il est possible que le gouvernement réalise des aménagements lors de la mise en place de cette nouvelle taxe, pour les ménages modestes, pour les zones rurales, etc. À voir donc.

Source : Presse Citron