Musique : l’IA ne copie plus mais compose sans fin, l’artiste reste aux commandes

Alors que l’intelligence artificielle générative fait l’objet de critiques croissantes de la part des artistes, qui l’accusent de s’approprier leurs œuvres sans autorisation, une nouvelle forme de collaboration entre art et technologie commence à émerger.

Composition musicale avec piano
© StevePB / Pixabay
L’informatique quantique au service de la création musicale

Le projet Recurse marque la naissance d’une œuvre technologique singulière, fruit d’une collaboration inédite entre la startup britannique Moth Quantum, spécialisée dans les technologies émergentes appliquées à l’art, et ILĀ, une artiste de musique électronique. Bien qu’éloigné des standards commerciaux traditionnels, ce projet incarne une alternative audacieuse aux usages actuels de l’intelligence artificielle dans le domaine musical.

Ce qui rend Recurse particulièrement novateur, c’est l’intégration de l’informatique quantique, une technologie encore en phase expérimentale, mais dont le potentiel fascine les chercheurs du monde entier. Celle-ci ne remplace pas l’artiste, mais lui offre un outil inexploré pour étendre les frontières de la création.

Au-delà de l’intelligence artificielle, la création musicale entre les mains du quantique

Dans le cadre du projet Recurse, l’intelligence artificielle a été mobilisée dans une optique résolument différente de celle des solutions commerciales dominantes. Plutôt que de reproduire ou d’imiter des œuvres existantes à partir d’immenses bases de données, elle a été associée à un ordinateur quantique pour donner naissance à une musique générative entièrement inédite, basée sur des règles de composition définies par l’artiste lui-même.

Ce processus permet de produire une musique en constante transformation, qui ne répète jamais deux fois la même séquence et dont l’orientation artistique reste entre les mains du créateur.

Ce type d’approche tranche radicalement avec les plateformes IA actuelles qui, pour générer de la musique, s’entraînent sur d’immenses bases de données de morceaux existants, ce qui soulève des inquiétudes sur les droits d’auteurs et la propriété intellectuelle. Ici, l’intelligence artificielle travaille avec un corpus très limité, tout en restant capable de créer une œuvre originale. L’artiste conserve ainsi le contrôle total sur l’esthétique de la pièce.

Le résultat est une œuvre sonore expérimentale et hypnotique, diffusée gratuitement sur YouTube et Spotify.

Source : RFI