Galaxy A80 : on a testé la nouvelle brique de Samsung et sa caméra rotative

Image 1 : Galaxy A80 : on a testé la nouvelle brique de Samsung et sa caméra rotative
6,5/10

Samsung Galaxy A80

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On aime
  • La puissance du Snapdragon 730
  • La photo en pleine lumière
On n’aime pas
  • La taille et le poids
  • Le prix
  • Le capteur d'empreinte lent et qui ne reconnaît pas toujours son propriétaire
  • L'autonomie juste moyenne
Verdict :

Avec son Galaxy A80, Samsung tente de se frayer une petite place sur le marché des smartphones “plein écran”. Mais son dispositif de capteur photo extractible et rotatif n’a rien d’un argument de vente si on le compare à ce que fait la concurrence (Mi Mix 3, Zenfone 6…). En outre, l’appareil est résolument trop onéreux quand on prend en considération son processeur, son autonomie et la qualité des clichés qu’il délivre dans certaines situations. Vraiment pas de quoi convaincre, même les fans de la marque.

En mai dernier, Samsung présentait toute une série de nouveaux smartphones de sa gamme « Galaxy A ». Il aura fallu plusieurs semaines avant que tous ne soient réellement commercialisés, mais ça y est : toute la gamme est depuis peu désormais disponible.

Parmi les smartphones nouvellement commercialisés, il en est un qui se démarque par sa très grande taille d’affichage et surtout son capteur photo original. Le Galaxy A80 est un smartphone de 6,7″ équipé d’un capteur photo rotatif, qui est utilisé tantôt pour les prises de vue arrière dorsales, tantôt pour les selfies.

Image 2 : Galaxy A80 : on a testé la nouvelle brique de Samsung et sa caméra rotative

Mais les qualités de l’appareil ne s’arrêtent pas là, puisque l’appareil est aussi équipé du plus puissant des processeurs pour un milieu de gamme et dispose d’un écran de 2400 x 1080 pixels (idéal pour la vidéo !). Bref, en théorie, ce smartphone réunit tous les atouts pour séduire le plus grand nombre d’utilisateurs. Alors, on craque ou pas pour le Galaxy A80 de Samsung ?

Non parce qu’il est énooooorme

Comme évoqué précédemment, le Galaxy A80 est un téléphone de grande taille, de très grande taille même. Avec ses 6,7″, on pourrait presque le ranger du côté des phablettes, au même titre que le P Smart Z de Huawei que nous avons testé en juin dernier. Un téléphone quasiment aussi grand qu’une phablette, pourquoi pas ? Si le design répond à l’appel, cela pourrait s’avérer une bonne idée. Après tout, les P30 Pro et autres Galaxy S10+ sont eux aussi relativement grands.

En revanche, leurs bords incurvés les rendent pleinement manipulables et font rapidement oublier qu’il s’agit de smartphones de grande taille (6,4″ dans le cas du S10+ et 6,47″ dans celui du P30 Pro). Or ici, on ne profite pas ici de bords incurvés sur la face avant, lesquelles permettent d’« allonger » le design de l’appareil et lui offrent une meilleure préhension à une main. Notez également qu’on n’y gagne pas pour autant d’une taille d’affichage plus élevée : l’appareil offre une surface de 2400 x 1080 pixels, tandis que celle du S10+ est plus grande puisque de 3040 x 1440 pixels. Bref, l’appareil est vraiment trop grand pour être vraiment confortable à l’usage.

Image 3 : Galaxy A80 : on a testé la nouvelle brique de Samsung et sa caméra rotative

L’autre souci, c’est que le A80 est relativement lourd : il affiche 221 grammes sur la balance, ce qui le place parmi les appareils les plus volumineux du moment. En somme, la grande taille et le poids élevé de ce A80 rendent peu pratique le fait de glisser son smartphone dans la poche de son jean, et surtout de l’y conserver. Même chose pour l’utilisation à une main : il faudra activer l’option adéquate (désactivée par défaut, allez savoir pourquoi) pour que l’appareil puisse être exploitable dans les transports en commun, par exemple. A contrario, les P30 Pro et S10+ évoqués plus haut sont utilisables à une main sans nécessairement activer la fameuse option, à condition d’avoir de grandes mains bien entendu.

On pourra finalement arguer que le design de l’appareil est finalement assez léché, comme c’est la coutume sur l’ensemble des téléphones de la marque. Le dos de l’appareil, tout de Gorilla Glass 6 vêtu et aux bords incurvés, lui confère un aspect robuste et un certain esthétisme. Mais ce n’est pas suffisant, au final. D’autant qu’on pourra aussi lui reprocher l’absence de port Jack (il y avait la place, pourtant) ou d’un haut-parleur stéréo. C’est vraiment dommage, parce qu’au prix auquel l’appareil est commercialisé, et nous y reviendrons, on était en droit d’attendre un peu plus de la part de Samsung en termes de design.

Oui pour la puissance de son processeur

L’appareil est équipé de 8 Go de RAM, de 128 Go d’espace de stockage et d’un processeur Snapdragon 730, le même que l’on retrouve sur le Mi 9T de Xiaomi. Sans être un « monstre » de puissance, ce smartphone entre donc dans la catégorie des appareils performants. Il ne tirera pas la langue dès qu’il s’agira de lancer un jeu un tant soit peu gourmand. En soumettant l’appareil aux outils habituels de benchs que sont Antutu, 3DMark, PCMark et Geekbench, on obtient des résultats sensiblement similaires à ceux du 9T.
On note dans quelques cas des scores légèrement supérieurs, notamment parce que la quantité de RAM n’est pas la même : on dispose de 8 Go sur le A80 et de « seulement » 6 Go sur le téléphone de Xiaomi. Pour le reste, c’est du tout bon : l’appareil est hyper réactif au quotidien et nous n’avons vraiment à lui reprocher en termes de puissance.

Image 4 : Galaxy A80 : on a testé la nouvelle brique de Samsung et sa caméra rotative

Et que dire de son autonomie ? Avec sa batterie de 3700 mAh, ce téléphone dispose d’une longévité correcte. Nous l’avons utilisé comme à l’accoutumée dans diverses situations :

  • 1 heure de vidéo streamée par jour ;
  • 1 heure de téléphonie par jour ;
  • 1 heure de jeu vidéo par jour ;
  • 1 heure de GPS par jour ;
  • de la consultation Internet à outrance.

Dans de telles conditions, le téléphone tient durant un peu moins d’une journée et demie. Un score certes honorable, mais qui place l’appareil derrière des modèles comme les Xiaomi Mi A3 ou l’Asus Zenfone 6, pourtant moins onéreux.

Image 5 : Galaxy A80 : on a testé la nouvelle brique de Samsung et sa caméra rotative

Ou et non pour la photo

En découvrant le Galaxy A80 de Samsung, on ne peut s’empêcher de penser au Mi Mix3 de Xiaomi ou au Zenfone 6 d’Asus. Non pas en termes de taille ou de puissance, mais parce que tout comme le téléphone d’Asus, celui de Samsung mise sur une caméra rotative, qui permet de prendre des clichés en dorsal comme frontal.

Grâce à ce système, on profite d’une plus grande surface d’affichage, sans faire les frais d’une encoche ou d’un « trou » dans l’écran, comme c’est le cas avec le Galaxy S10. On pourra aussi arguer que la qualité de la photo reste la même à l’avant comme à l’arrière, ce qui est plutôt un très bon point quand on voit que sur un smartphone classique, l’un est systématiquement privilégié par rapport à l’autre.

On profite donc d’un capteur de 48 MP ( f/2.0), d’un autre de 8 MP (f/2.2) et d’un dernier dédié à la profondeur de champ (TOF 3D f/1.2). Équipé de la sorte, on se dit que l’appareil est taillé pour la prise de vue. Et en pleine lumière, les résultats sont plutôt très bons. Les couleurs sont vives, sans être saturées, les noirs bien noirs et les blancs bien blancs. Bref, la balance colorimétrique est respectées, sans en faire des tonnes au risque de dénaturer totalement l’objet du cliché.

En revanche, nous avons noté quelques problèmes dès qu’un sujet se retrouve dans la pénombre, mais que le reste du cliché est en pleine la lumière. Le niveau de contraste est alors très élevé dans les zones sombres, rendant certains certains détails imperceptibles.

Contrairement au Zenfone 6 d’Asus, l’appareil ne permet pas de prendre des panoramas de manière automatique en utilisant le capteur photo rotatif. Le mécanisme ne le permet pas, puisque le capteur est « dans » le boitier du téléphone et qu’il y a un rebord. Lors de la rotation de la caméra, il y a donc nécessairement un moment où celle-ci capte le rebord. Impossible donc de prendre un panorama dans de telles conditions.
Autre « petite » contrainte : on ne peut contrôler l’inclinaison de la caméra. Celle-ci est située soit à l’avant, soit à l’arrière, et c’est tout.

Image 14 : Galaxy A80 : on a testé la nouvelle brique de Samsung et sa caméra rotative
L’effet Bokeh peut être réglé a posteriori.

Quant aux clichés nocturnes, l’appareil les gère convenablement, à condition qu’une source lumineuse se trouve à proximité. Les clichés ci-dessous réalisés à différents moments de la journée montrent que l’appareil s’en sort très bien en soirée. Malgré les conditions quasi-nocturnes, l’image (la deuxième, en l’occurrence) est respectueuse des couleurs et des détails environnants. A la tombée de la nuit, le niveau de détails est plus confus, pour devenir totalement inexploitable en pleine nuit (quatrième photo). L’activation du mode nuit ne résout pas l’affaire. Si vous êtes amené à prendre régulièrement des clichés nocturnes, ce n’est certainement pas du côté du A80 qu’il faudra vous tourner. Reportez-vous plutôt du côté d’un Pixel 3, Pixel 3a ou d’un P30 Pro.

Non, parce qu’il a d’autres défauts assez gênants

D’autres éléments sont également à retravailler. Le capteur d’empreinte en frontal nous a posé quelques problèmes de reconnaissance, même après l’avoir reconfiguré. Il fonctionne, mais pas à tous les coups. En outre, il convient d’appuyer son doigt pendant 4 secondes environ avant de voir son empreinte reconnue. C’est un peu long, si on compare le dispositif à d’autres appareils comme un P30, dont la réactivité est immédiate.

Image 19 : Galaxy A80 : on a testé la nouvelle brique de Samsung et sa caméra rotative

Autre petite déconvenue : l’aspect matériel du capteur photo extractible et rotatif. Passons sur le bruit stressant du tiroir au moment de son extraction. On a mal pour lui. Nous avons voulu mener l’expérience suivante : nous avons simulé une chute de l’appareil sur une vingtaine de centimètres, en le rattrapant in extremis. Le tout en mode selfie, c’est-à-dire avec le capteur photo placé sur l’avant. L’appareil n’a pas réussi à détecter la chute à temps et le capteur ne s’est rétracté qu’au moment où il est entré en contact avec notre main (celle destinée le rattraper). Manque de chance, le dispositif s’est grippé et ne voulait plus rien savoir. Impossible dès lors de prendre le moindre selfie. Il nous a fallu redémarrer l’appareil, puis repositionner le capteur à la main à deux reprises avant qu’il daigne fonctionner de nouveau. Enfin, on remarque que le tiroir n’est pas vraiment hermétique. On trouve deux petits interstices à gauche comme à droite, une fois le tiroir ouvert. Un peu de saleté, quelques grains de sable (gare à la plage !), et il est très probable que le dispositif s’enraye ou que la coque arrière du smartphone soit rayée.

Non, parce que son prix est à revoir

Disponible en différents coloris (noir, or et argent), le Galaxy A80 est officiellement commercialisé 659 €. C’est hors de prix, au regard de son processeur, de son capteur photo, de son poids, de son autonomie… Bref, on trouve largement mieux ailleurs et pour moins cher. Un OnePlus 7, un Google Pixel 3a, un Xiaomi Mi 9, un Huawei P30 se révèlent moins onéreux, sont plus puissants et s’en sortent mieux dans 90% des cas.

Si vous cherchez à tout prix un appareil avec capteur rotatif, tournez-vous plutôt du côté du Zenfone 6 d’Asus, lequel a presque tous les critères pour séduire. Samsung nous avait décidément habitués à mieux.

Image 20 : Galaxy A80 : on a testé la nouvelle brique de Samsung et sa caméra rotative