Test Shadow PC : on a testé le PC gaming dans le cloud

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8/10

Shadow PC

On aime
  • Simplicité d'accès
  • Puissance
  • Compatible avec de nombreuses plateformes
On n’aime pas
  • Prix élevé
  • Peu de périphériques compatibles
  • Nécessite une connexion stable
Verdict :

Le système Shadow PC de Blade vend du rêve. A l’usage, il tient la plupart de ses promesses : un accès illimité à un ordinateur puissant depuis n’importe quelle machine, le tout de manière très simple. Dommage cependant que le système soit capricieux avec les connexions Wi-Fi. On regrette également le peu de périphériques USB pris en compte, même si davantage devraient rapidement être intégrés.

5 raisons de craquer (ou pas) pour Shadow

Depuis quelques années, les services de jeu vidéo dans le cloudse multiplient, à l’instar de Nvidia Geforce Now, PlayStation Now ou LiquidSky. Shadow propose une offre différente. Plutôt que vous permettre de jouer à des jeux exécutés à distance, le service vous propose de contrôler une véritable système Windows à distance contre un prix allant de 30 à 45 euros par mois. Charge à vous ensuite d’utiliser la machine comme bon vous semble, pour jouer à vos jeux favoris ou pour un usage bureautique classique, le système embarquant la version Famille de Windows 10. Mais qu’en est-il à l’usage ? Quels sont les avantages et les inconvénients de ce service qui vous promet de pouvoir profiter de n’importe quel jeu en qualité ultra à partir de n’importe quel appareil ? Pour le savoir, la rédaction de Tom’s Guide a testé le Shadow PC de Blade.

Oui, parce qu’il n’exige pas de grosse machine

C’est le principe même du Shadow PC de Blade. Il ne s’agit pas d’un véritable ordinateur chez vous, mais d’une interface logicielle qui vous permet d’accéder à un ordinateur particulièrement puissant. Dès lors, le logiciel ne nécessite quasiment pas de puissance, puisqu’il se contente d’afficher la vidéo générée par l’ordinateur à distance.

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Du côté de l’ordinateur Shadow, en revanche, la puissance est de mise. L’offre de Blade promet des composants régulièrement mis à jour pour rester performants même avec la sortie de cartes graphiques ultérieures. Au moment de la rédaction de ce test, c’est ainsi une carte graphique Nvidia GTX 1080 qui équipait l’ordinateur distant, épaulée de 16 Go de RAM et 256 Go de stockage en SSD. Du côté du processeur enfin, le Shadow PC est doté d’une puce Intel Xeon E5-2620, spécialement conçue pour les serveurs.

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En fait, c’est là le concept même du Shadow PC. Il vous permet de jouer à n’importe quel jeu en qualité « Ultra », avec tous les réglages graphiques configurés au maximum, même depuis un ordinateur très peu puissant. Il vous suffit en fait de pouvoir afficher un flux vidéo en haute définition et d’avoir une connexion fiable.

Non parce qu’il faut une connexion stable

C’est là que le bât blesse. A son lancement, Shadow PC n’était disponible que pour les utilisateurs bénéficiant d’une connexion en fibre optique, afin d’assurer de bonnes performances et, surtout le moins de ping possible. En effet, rien de plus frustrant que de se déplacer dans l’interface Windows, de cliquer et de réaliser qu’il y a un quart de seconde de décalage, sans même parler des jeux. Il est désormais possible d’y accéder depuis n’importe quelle connexion, même si Blade recommande un débit descendant d’au moins 15 Mb/s, voire 5 Mb/s en cas d’activation du codec H.265 pour les PC compatibles.

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De prime abord, on pourrait être tenté de se dire que, puisqu’une connexion ADSL suffit pour regarder Netflix ou YouTube en streaming Full HD, ce type de connexion devrait permettre de faire fonctionner Shadow. Ce n’est malheureusement pas le cas. En fait, des services de vidéo en streaming fonctionnent par buffering, c’est-à-dire que votre ordinateur va prendre de l’avance sur le fichier vidéo pour le lire au fur et à mesure. Si votre connexion rame pendant une ou deux secondes, la vidéo continuera à jouer, puisque le téléchargement a pris de l’avance sur la lecture pour éviter ce type de souci. Cependant, ce n’est pas possible sur Shadow, du fait de l’instantanéité de la connexion. Le moindre ralentissement sur votre connexion pourra signifier plusieurs secondes de ralentissement.

Image 5 : Test Shadow PC : on a testé le PC gaming dans le cloudConcrètement Shadow lance un système Windows au sein même de votre système local

Nous avons testé le service sur deux connexions différentes, en fibre optique et en VDSL, deux technologies plutôt rapides. Dans les deux cas, nous n’avons eu aucun souci de connexion lorsque nous utilisions une connexion filaire, par Ethernet. Cependant, lorsque nous sommes passés en Wi-Fi, l’expérience s’est quelque peu dégradée par manque manque de stabilité. La connexion sans fil n’est en effet pas aussi fiable que la connexion filaire et la technologie Wi-Fi est, par nature, sujette à une latence plus importante qui peut être frustrante lorsque l’écran vient se figer pendant une fraction de seconde.

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Oui parce qu’on peut y jouer de n’importe où

La promesse de Shadow est plutôt alléchante : avec un compte, vous pouvez accéder à votre ordinateur personnel depuis n’importe quel périphérique compatible.

Dans les faits, cela se traduit par un logiciel sur Windows, Linux et Mac OS, mais également un boîtier dédié qu’il est possible de commander, ou des applications pour smartphones et tablettes Android ou iOS. Nous avons pu faire tourner Shadow sur un smartphone Android, l’Essential Phone avec l’application officielle et celle en bêta, Shadow Beyond.

Image 6 : Test Shadow PC : on a testé le PC gaming dans le cloudL’application Shadow Beyond, sur Android

A l’usage, on remarque rapidement que pour profiter de Shadow en mobilité sur smartphone, il faudra nécessairement passer par quelques étapes de configuration. Si l’application Shadow permet d’ouvrir un clavier virtuel afin de taper du texte, ce clavier ne sera évidemment pas suffisant pour contrôler des FPS à partir de son smartphone. Sans aucun contrôleur externe, ni Bluetooth ou clavier filaire, nous avons tenté tant bien que mal de faire fonctionner Overwatch depuis le smartphone. Si le jeu s’affichait bien de façon fluide, c’était une autre paire de manches pour les contrôles. Le fait de glisser son doigt sur l’écran permet de modifier la visée, comme à la souris, et de tirer, mais c’est à peu près tout. Pour profiter d’autres contrôles, il vous faudra nécessairement passer par des périphériques Bluetooth ou USB.

Sur Android nous avons cependant pu lancer plusieurs parties de Hearthstonedepuis Shadow installé sur notre smartphone. Dans ce jeu de cartes où seule la souris suffit afin de positionner et de faire attaquer ses serviteurs, le smartphone se suffisait à lui-même. Mais dans ce type de cadre, difficile de voir la plus-value de Shadow, Hearthstone étant également disponible nativement en version smartphone. Cependant, cette compatibilité ouvre la voie à d’autres jeux du même type disponibles exclusivement sur PC comme Slay the Spire, Gwent, ou Magic Arena.

Image 7 : Test Shadow PC : on a testé le PC gaming dans le cloudShadow permet de jouer à Overwatch sur Macbook Air, chose impossible même en installant un système virtuel sous Windows

Finalement, plus que la version smartphone, c’est bel et bien le fait de pouvoir accéder à un même ordinateur depuis n’importe quel PC qui nous séduit. En utilisant son PC personnel à la maison, son laptop au travail ou le Mac familial, on retrouve depuis toutes ces interfaces le même ordinateur avec les mêmes jeux, les mêmes installations et les mêmes sauvegardes. Surtout, on peut retrouver, même sur Mac ou sur Android, des jeux qui ne sont compatibles qu’avec Windows.

Non parce que la gestion des périphériques en encore limitée

Lorsque l’on souhaite s’essayer à d’autres usages que les simples jeux vidéo sur Shadow, on se retrouve rapidement limité.

Certes, le système de PC dans le cloud fonctionne très bien pour jouer, pour naviguer sur Internet ou pour faire de la bureautique, mais les limites de l’accès par Internet se posent rapidement lorsque l’on cherche à sortir de ces usages classiques. En fait, le principal problème posé par Shadow dans un usage quotidien est l’absence de support des périphériques autres que la souris, le clavier ou les manettes. Il n’est en effet pas possible d’utiliser une webcam pour streamer depuis le PC Shadow vers Twitch par exemple. Dommage quand on sait que les gamers amateurs de performances sont également plus enclins à diffuser leurs parties sur le service de streaming d’Amazon. Il n’est pas non plus possible de connecter une tablette graphique pour les designers qui souhaiteraient utiliser Shadow pour concevoir leurs œuvres.

Image 8 : Test Shadow PC : on a testé le PC gaming dans le cloudSi le boîtier Shadow gère de nombreux périphériques USB, ce n’est pas le cas du logiciel pour Windows ou Mac OS

Plus embêtant encore, Shadow ne gère pas les microphones filaires branchés simplement à la prise micro de votre PC local. Si de prime abord cette lacune peut sembler dérisoire, on se rend rapidement compte qu’elle peut être un véritable frein, notamment dans les jeux compétitifs ou par équipe. Si vous ne pouvez pas communiquer dans le chat vocal avec vos équipiers dans Fortnite, Sea of Thieves ou Overwatch, par exemple, il devient particulièrement compliqué de s’organiser dans les parties classées.Il reste possible de lancer un logiciel de VoIP comme Discord ou Teamspeak sur son ordinateur local, mais cela casse la promesse d’un ordinateur principal autosuffisant de Shadow.

On notera cependant que ces soucis de gestion des périphériques, USB comme audio, ne se posent qu’avec les applications et non pas avec le boîtier Shadow qui permet par exemple de faire fonctionner une tablette graphique. Celui-ci peut être loué ou acheté en plus de l’abonnement au service pour 119,95 euros à l’achat ou 7,95 euros par mois à la location. Par ailleurs, les équipes de Shadow nous ont assuré que la gestion de tous les périphériques USB ou des microphones filaires serait intégrée à l’avenir, avec les futures mises à jour de l’application. C’est également le cas du dual screen que Shadow est actuellement en train de tester en interne pour la version logicielle du service.

Non parce que c’est encore un peu cher

Pour l’heure, le positionnement marketing de Shadow est clairement destiné aux joueurs. C’est une stratégie consciente de la part de Blade. L’entreprise souhaite d’abord séduire les gamers en espérant que ceux-ci puissent convaincre, à terme, d’éventuels abonnés plus profanes, lorsqu’elle s’attaquera à d’autres marchés.

Cependant, pour l’instant, le prix peut paraître plutôt élevé. Avec un abonnement sans engagement de 45 euros par mois, et de 30 euros par mois avec un engagement d’un an, la facture peut très vite monter. Si l’on considère une durée de trois ans, qui est en moyenne la durée durant laquelle un joueur va conserver sa machine de jeu actuelle avant de changer de carte graphique, de processeur ou de config, cela fait un coût total de 1080 euros, sans même compter la location ou l’achat du boîtier pour ceux préférant une machine physique et une bonne gestion des périphériques. Même si l’abonnement à Shadow permet de s’assurer d’avoir accès, à tout moment, de la meilleure configuration possible, les joueurs rachètent finalement rarement l’intégralité de leur configuration au bout de trois ans, mais seulement une nouvelle carte graphique ou davantage de mémoire RAM.

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Si ce tarif peut cependant se justifier pour des joueurs, grâce aux différents avantages de Shadow en termes de compatibilité ou de simplicité d’utilisation, il sera cependant plus compliqué à justifier pour des utilisateurs non gamers, n’ayant pas besoin d’une telle puissance graphique et d’autant de mémoire vive. Si Shadow est destiné avant tout aux joueurs, nul doute que le service se démocratisera à l’avenir vers d’autres cibles, avec des PC dans le cloud moins gourmands. D’ici là, on espère que la politique tarifaire sera revue à la baisse.

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