En 2025, le paysage de la voiture électrique connaît une mutation inattendue. Alors que Tesla et les marques chinoises semblaient inarrêtables, leurs trajectoires s’essoufflent. Tensions commerciales, guerre des prix et blocages géopolitiques freinent leur ascension. Pendant ce temps, les constructeurs européens reprennent du terrain, parfois là où on ne les attendait plus.

En mai 2025, les ventes de véhicules électriques dans l’Union européenne ont progressé de 25 % par rapport à l’année précédente, avec des hausses spectaculaires en Allemagne (+43,2 %) et au Royaume-Uni (+32 %). Fait plus surprenant encore, des pays comme l’Espagne (+72 %) et l’Italie (+58 %) accélèrent fortement, prouvant que les marchés dits « en retard » peuvent vite rattraper leur décalage. Seule la France fait figure d’exception, enregistrant un recul de 6,4 % sur la même période.
Mais au-delà des chiffres, ce sont les marques qui dominent les classements qui interpellent. En France, le Top 20 des modèles électriques du premier semestre 2025 ne compte aucune marque chinoise, si l’on exclut la Dacia Spring produite en Chine mais d’origine européenne. Tesla, bien que toujours présente, est en net recul. En somme, 85 % des véhicules électriques vendus dans l’Hexagone sont européens.
Ce phénomène s’observe à l’échelle du continent. Le groupe Volkswagen se démarque, avec neuf modèles dans le Top 20 européen. Son renouveau passe par une large offre, allant de la compacte ID.3 au SUV Skoda Elroq, devenu best-seller au printemps. Le groupe bénéficie aussi de sa production européenne, moins exposée aux taxes douanières qui frappent durement les importations chinoises.
Les marques européennes creusent l’écart… mais rien n’est encore joué
En parallèle, la stratégie d’expansion des marques chinoises se heurte à des obstacles majeurs. Les droits de douane imposés par l’UE (jusqu’à 38 %) et les États-Unis (100 %) ralentissent considérablement leurs ambitions. Même MG, jusque-là bien implantée, commence à ressentir les effets de cette pression.
Tesla, quant à elle, voit sa domination fragilisée. Si le Model Y résiste en France, les ventes chutent ailleurs en Europe. Les baisses de prix entament ses marges, et les controverses autour d’Elon Musk n’arrangent rien.
Dans ce contexte, les marques européennes se réorganisent. Renault mise sur la R5 E-Tech et prépare la Twingo électrique. Stellantis relance Fiat avec la Grande Panda et mise sur la petite ë-C3. BMW, Mercedes et Porsche investissent massivement dans le haut de gamme électrique.
La diversité de style, de technologies et d’approches devient un atout face à une offre chinoise jugée plus uniforme. Mais l’avance technologique des marques chinoises, notamment en batteries et interfaces, reste une menace. Avec l’arrivée de modèles comme la BYD Dolphin Surf et l’implantation d’usines en Europe, la compétition est loin d’être terminée. Les Européens ont une opportunité en or, à condition de ne pas la laisser passer.
Source : Automobile Propre