Face aux cybermenaces, le gouvernement français remplace WhatsApp et Telegram par Tchap

Avec Tchap, l’État mise sur une alternative française, sécurisée et souveraine pour moderniser les outils de communication du secteur public tout en répondant aux enjeux de cybersécurité.

Image 1 : Face aux cybermenaces, le gouvernement français remplace WhatsApp et Telegram par Tchap
© Envato

Le gouvernement français entend limiter l’usage des applications de messagerie étrangères telles que WhatsApp, Telegram et Signal par les agents publics. À la place, ces derniers sont désormais invités à utiliser Tchap, une plateforme de communication développée et hébergée en France.

Une circulaire signée le 25 juillet par le Premier ministre François Bayrou insiste sur l’importance d’une adoption massive de cet outil au sein des administrations, afin de renforcer la confidentialité des échanges numériques dans la sphère publique.

Que sait-on à propos de Tchap ?

Lancée en 2019 sous l’égide de la direction interministérielle du numérique, Tchap est déjà utilisée par environ 300 000 personnes. Mais les autorités souhaitent désormais généraliser son usage à l’ensemble des services de l’État. En toile de fond : la montée des menaces numériques. Selon la circulaire, les communications des agents sont de plus en plus exposées à des tentatives d’interception et à des cyberattaques. Ces risques ne se limitent pas à la vie privée. Ils compromettent également l’intégrité et la sécurité des informations échangées.

Un autre point de vigilance concerne la souveraineté numérique. Le texte met en garde contre les applications de messagerie « sécurisées » mais développées à l’étranger. Ces services, selon le gouvernement, sont susceptibles d’être soumis à des lois ou des dispositifs techniques permettant aux États tiers d’accéder aux données échangées. Dans ce contexte, promouvoir une solution nationale comme Tchap apparaît comme un moyen de reprendre le contrôle sur les communications sensibles.

Mais concrètement, que permet Tchap ?

Présentée comme la « messagerie instantanée du service public », Tchap offre des échanges individuels ou en groupe, le partage de documents, et une interface disponible sur smartphone, tablette et navigateur web. La plateforme est dotée d’un système de chiffrement de bout en bout. Elle propose aussi un annuaire intégré, qui facilite la mise en relation entre agents, sans nécessiter de numéro de téléphone.

Bien que réservée au départ aux membres de l’administration, Tchap permet aussi d’inviter des participants extérieurs dans certaines conditions encadrées. Enfin, dans un souci de transparence, le code source de l’application est ouvert, ce qui permet à tout développeur de vérifier le fonctionnement du service.