La Nasa lance un défi risqué : sauver les sondes Voyager avec des « patchs »

Les sondes Voyager 1 et 2, qui sont les seuls engins spatiaux à avoir atteint l’espace interstellaire, bénéficient de mises à jour logicielles pour préserver leur fonctionnement. Une opération risquée mais nécessaire.

Voyager 1 NASA
Voyager-1 (vue d’artiste) © NASA/JPL-Caltech

Les deux sondes Voyager 1 et 2, lancées il y a 46 ans, sont les seuls engins spatiaux à avoir atteint l’espace interstellaire, c’est-à-dire la région située au-delà de l’influence du Soleil. Elles continuent à transmettre des données précieuses à la Nasa, qui cherche à prolonger leur durée de vie.

Pour cela, l’agence spatiale américaine a décidé d’envoyer des mises à jour logicielles aux deux sondes. Ces « patchs » ont deux objectifs : éviter que les tuyaux d’alimentation en carburant ne se bouchent à cause des résidus de propergol, et empêcher que le système de contrôle d’orientation ne se dérègle comme cela s’est produit en 2022.

La Nasa tente de prolonger la vie des sondes Voyager avec des mises à jour logicielles

Les sondes Voyager utilisent des propulseurs pour orienter leurs antennes vers la Terre et maintenir le contact avec les ingénieurs au sol. Ces propulseurs s’allument brièvement dans trois directions : haut-bas, gauche-droite et autour de l’axe central. La Nasa a décidé de laisser les sondes dévier légèrement plus loin dans une direction avant de les corriger dans l’autre.

Cette stratégie vise à réduire la fréquence des allumages des propulseurs, et donc la quantité de résidus de propergol qui s’accumulent dans les tuyaux. La Nasa ne sait pas exactement à quel point les tuyaux sont encrassés, ni quand ils seront inutilisables. Mais elle espère que cette mesure permettra de gagner cinq ans de fonctionnement, voire plus.

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Le système de contrôle d’orientation (AACS) est chargé d’envoyer les commandes aux propulseurs. En 2022, il a connu un dysfonctionnement qui a perturbé la communication avec la Terre. L’AACS écrivait les commandes dans la mémoire de l’ordinateur au lieu de les exécuter, ce qui a fini par corrompre le rapport d’état envoyé aux ingénieurs.

La mise à jour logicielle doit prévenir ce genre d’incident, même si la cause profonde n’a pas été identifiée et qu’il n’y a pas de garantie absolue que le problème ne se reproduise pas. La Nasa espère que cette correction suffira à assurer le bon fonctionnement de l’AACS, mais seul le temps le dira.

Les sondes Voyager, des témoins uniques de l’espace interstellaire, reçoivent des « patchs » de la Nasa

Les sondes Voyager sont aujourd’hui très éloignées de la Terre : plus de 24 milliards de kilomètres pour Voyager 1 et 19 milliards pour Voyager 2. Il faut plus de 18 heures aux ondes radio pour parcourir cette distance. Les mises à jour logicielles sont donc envoyées par étapes, avec des vérifications à chaque fois.

La Nasa a choisi de tester les modifications sur Voyager 2 avant de les appliquer sur Voyager 1, car cette dernière est la plus lointaine et la plus précieuse. L’agence spatiale reconnaît que l’opération est risquée, car il y a toujours une possibilité qu’un bug survienne ou qu’une instruction vitale soit effacée.

Mais c’est le prix à payer pour prolonger la mission des sondes Voyager, qui sont les témoins uniques de l’espace interstellaire. Elles nous renseignent sur ce qui se trouve entre les étoiles, et nous font rêver à des voyages encore plus lointains.

Source : Nasa

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