La police européenne s’inquiète de la menace des armes imprimées en 3D

Les armes à feu fabriquées à domicile à partir de pièces imprimées en 3D sonnent l’alarme pour la police européenne. Les saisies sont en constante augmentation depuis 2013, même si certains experts en contre-terrorisme relativisent sur leur démocratisation.

Un fusil d'assaut imprimé en 3D © CNBC
Un fusil d’assaut imprimé en 3D © CNBC

Les armes artisanales se sont généralisées depuis 2013, lorsqu’un passionné d’armes américain avait présenté pour la première fois un pistolet principalement imprimé en 3D en ligne. Depuis, un nombre croissant de saisies d’armes à feu fabriquées à domicile à partir de pièces imprimées en 3D sonnent l’alarme pour la police européenne. Pour l’instant, les craintes d’une société inondée d’armes à imprimer soi-même restent exagérées, mais l’Europe s’en inquiète.

Une généralisation des armes en 3D depuis 10 ans

En septembre, la police islandaise a déclaré avoir arrêté quatre personnes soupçonnées d’avoir planifié un attentat terroriste, confisquant plusieurs armes semi-automatiques imprimées en 3D. Le même mois, les autorités espagnoles ont découvert un atelier illégal de fabrication d’armes d’un homme d’une quarantaine d’années, au Pays basque. Cette découverte a fait suite à deux autres cas de ce type dans le pays en 2021.

La police des îles Canaries espagnoles a trouvé de la littérature et des manuels suprémacistes blancs sur la guérilla urbaine aux côtés de deux imprimantes 3D. Dans la ville nord-ouest de La Corogne, la police a découvert un homme sur le point de terminer un fusil d’assaut construit à partir de zéro. Un homme armé a tué deux personnes dans la ville de Halle, après avoir échoué à pénétrer dans une synagogue, en 2019. Avant l’attentat, il avait mis en ligne un manifeste raciste, misogyne et antisémite.

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Si les armes traditionnelles sont facilement traçables grâce à leurs numéros de série et leurs poinçons, ces modèles « maison » sont moins traçables par les autorités. « L’évolution rapide des technologies de pointe pourrait faire en sorte que cela devienne une menace plus importante dans un avenir proche », a déclaré Ina Mihaylova, porte-parole de l’agence de police européenne Europol, à l’AFP.

Si ces armes nécessitent des pièces métalliques, Christian Goblas, expert en balistique à l’Université française de Rouen, a déclaré à nos confrères que l’impression métallique en 3D pourrait devenir abordable au cours de la prochaine décennie, ce qui pourrait rendre les armes fabriquées par soi-même plus durables et plus fiables.

« Il est peu probable que l’impression 3D soit l’avenir du terrorisme pour le moment », relativise toutefois Jacob Ware à l’AFP, chercheur en contre-terrorisme au Council on Foreign Relations.

Source : AFP / France 24

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