Le Razr 40 Ultra n’est pas le premier smartphone pliant au format Flip, mais il est le seul aujourd’hui à disposer d’un écran externe digne de ce nom et cela change tout en termes d’utilisation. Voici ce que nous avons pensé du dernier-né de Motorola.
- Prix et disponibilité
- Quelles sont les caractéristiques techniques du Razr 40 Ultra ?
- Un design qui fait passer aux pliants un nouveau cap
- Le logiciel sait tirer parti de l’écran externe
- Deux grands écrans de bonne qualité
- Un processeur surdimensionné ?
- Le double module photo manque de polyvalence
- L’autonomie progresse un peu
- Notre verdict
Quand on regarde le Razr 40 Ultra, dès le premier coup d’œil, on se dit que l’élève a dépassé le maître, avec, bien sûr, dans le rôle du maître, le Galaxy Z Flip4 de Samsung, testé il y a quelques mois par la rédaction. C’est certes un peu oublier que Motorola a été le premier à commercialiser un smartphone au format Flip, le premier Razr, peu médiatisé en France et même vite oublié tant Samsung avait mis la barre haut avec son premier pliant au format « Flip » en 2020. Un mot presque rentré dans le langage commun pour la catégorie des smartphones pliables qui, fermés, adoptent un format ultra compact, proche d’un poudrier.
Dévoilé en juin dernier, le Razr 40 ultra succède au Razr 2022 qui, sans convaincre totalement, avait vraiment fait évoluer les premiers Razr de 2019 et 2020. Avec son dernier-né, Motorola abandonne définitivement le design Razr de la première heure, très masculin et anguleux, pour une inspiration plus « coréenne ». Et à raison, puisque le Moto 40 Ultra affiche cette année un style franchement plaisant, avec de véritables innovations encore jamais vues sur ce type de smartphones à clapet.
Alors que le constructeur Oppo et son Find N2 Flip semble avoir disparu de l’Hexagone, qu’apporte le nouveau smartphone de Motorola en termes d’usages ? Ses performances sont-elles par ailleurs satisfaisantes ? Voici nos conclusions après l’avoir testé.
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Prix et disponibilité
Le Motorola Razr 40 Ultra est disponible à l’achat depuis le 1er juin en trois couleurs : Noir Intense, Viva Magenta ou Bleu Glacier (noir, rouge ou bleu). Une seule version de mémoire est proposée, soit 8 Go de mémoire vive pour 256 Go de stockage.
Le prix de lancement est le plus élevé de la gamme qui comprend aussi le modèle Razr 40, moins haut de gamme et commercialisé depuis quelques jours. Voici les tarifs de lancement des smartphones pliants de Motorola :
- Motorola Razr 40 Ultra 8 Go / 256 Go : 1199 euros
- Motorola Razr 40 8 Go / 256 Go : 899 euros
Précisons que le Razr 40 existe en noir, vert, rouge ou bleu, mais que son écran externe est bien plus petit que celui de l’Ultra.
Quelle que doit la version de Razr choisie, elle devra composer avec une baisse de prix drastique chez Samsung. Lancé à partir de 1109 euros en août dernier, le Galaxy Z Flip4 ne coûte plus aujourd’hui que 699 euros. Pas facile pour le Razr 40 de rivaliser. Quant au Razr 40 Ultra avantagé par son grand écran externe, il devra faire face dans les toutes prochaines semaines au nouveau Samsung Galaxy Z Flip5 qui sera dévoilé lors du Galaxy Unpacked d’été le 26 juillet.
En attendant, le Razr 40 Ultra bénéficie d’une offre de lancement attrayante. Pour tout achat du smartphone avant le 17 juillet dans les enseignes participantes comme Fnac-Darty ou Boulanger, la tablette Tab11 Plus de Lenovo, d’une valeur de 279 euros, est offerte.
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Quelles sont les caractéristiques techniques du Razr 40 Ultra ?
Comme bon nombre de concurrents, Motorola livre son smartphone dans un packaging éco-responsable. Ce qui est moins courant et sera salué par les consommateurs, c’est que la marque inclut dans la boîte un câble USB-C et un chargeur 33 W, ainsi qu’une coque de protection transparente en deux parties pour le Razr 40 Ultra.
- Écran principal : pOLED FHD+ (1080 x 2640 points) de 6,9 pouces, 165 Hz, 413 ppp
- Écran externe : pOLED FHD+ (1056 x 1066 points) de 3,6 pouces, 144 Hz, 413 ppp
- Caméra grand-angle : f/1.5, capteur de 12 Mpx, OIS
- Caméra ultra grand-angle : f/2.2, fonction macro, capteur de 13 Mpx
- Caméra frontale : f/2.4, capteur de 32 Mpx
- Processeur : Snapdragon 8+ Gen 1 de Qualcomm
- Mémoire : 8 Go/ 256 Go
- Batterie : 3800 mAh, Charge TurboPower 30 W / Chargeur 33 W / Charge sans-fil 5 W
- Connectivité : Wi-Fi 6E, Bluetooth 5.3, 5G, NFC
- Dimensions écran plié : 88,42 x 73,95 x 15,1 mm
- Dimensions écran déplié : 170,83 x 73,95 x 6,99 mm
- Poids : 189 g.
- Divers : lecteur d’empreintes digitales latéral, reconnaissance faciale
- Audio : 2 haut-parleurs, 3 microphones, Dolby Atmos
- OS : Android 13 (T)
Motorola ne fait pas aussi bien que Samsung en termes de suivi dans le temps du téléphone, mais cela reste toutefois acceptable avec 2 mises à jour majeures de l’OS garanties (contre 4, tout de même, pour le coréen).
Un design qui fait passer aux pliants un nouveau cap
Ce qui frappe dès qu’on prend en main ce nouveau Razr, c’est sa finesse et sa légèreté. Déplié, son épaisseur est inférieure à 7 mm pour un poids de 189 grammes. C’est suffisamment rare sur un smartphone équipé d’un grand écran de 6,9 pouces pour le signaler. Le Flip de Samsung fait aussi bien en termes de mensurations (il est même quelques grammes plus léger), mais pour un écran de seulement 6,7 pouces !
De plus, replié, le Flip accuse une épaisseur de 15,9 à 17,1 mm alors que le Razr mesure seulement 15,1 mm d’épaisseur notamment grâce à sa charnière qui ne laisse aucun espace entre les deux parties du grand écran lorsqu’il est replié. Dans cette position, il n’y aura pas donc pas à redouter que de la poussière s’immisce lorsque le smartphone est dans une poche ou un sac.
Cette charnière souple permet de bloquer l’écran à 90 degrés lorsque le Razr est posé sur une table, pour se prendre en selfie à distance par exemple, d’un simple geste. En l’absence de cran, il est en revanche compliqué de basculer de façon fine la partie supérieure vers l’arrière. L’ensemble apparaît cependant comme robuste, même si quelques grincements se font parfois entendre, en pliant, dépliant l’écran. Certifié IP52, il résistera mieux à la poussière que le Flip, mais moins à l’eau. Quoi qu’il en soit, quelques éclaboussures ne lui feront pas peur.
La pliure du Razr 40 ultra s’avère pour sa part assez discrète, surtout si l’on est face à l’écran, mais on sent bien, en revanche, un léger creux sous les doigts. La réalisation reste cependant très satisfaisante.
Le grand attrait du Razr reste toutefois son écran externe de 3,6 pouces. Une première dans le mode des smartphones pliants compacts. Le dos du Razr est donc composé de deux panneaux en verre, l’un mat sur lequel figure le logo de Motorola, l’autre plus grand qui intègre principalement l’écran externe. L’effet est saisissant lorsque l’appareil est fermé, mais aussi lorsqu’il est ouvert grâce à un écran principal grand et sans bord. Seule la coque crée un petit contour noir qu’on oublie vite.
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Le logiciel sait tirer parti de l’écran externe
Le Razr 40 Ultra fonctionne avec Android 13, à peu près comme n’importe quel smartphone Motorola de dernière génération. La surcouche de Motorola est légère, avec quelques sympathiques ajouts à l’instar des commandes gestuelles. Rien qui ne dépayse franchement d’Android Stock mis à part quelques applis bourrées de pubs comme Battery One.
Lorsque l’appareil est posé sur une table, ouvert à 90 degrés ou un peu plus, quelques applis s’adaptent automatiquement au format comme l’appareil photo, YouTube ou encore Meet.
Pratique pour rendre des selfies avec la caméra frontale ou pour converser en visio tout en gardant ses mains libres pour une autre occupation
En revanche l’écran externe n’est pas seulement grand. C’est aussi une petite révolution puisqu’il donne la possibilité d’utiliser toutes ses applis, sans devoir ouvrir le smartphone. C’était déjà le cas l’an passé, mais avec un écran limité à 2.7 pouces. En 2023, on dispose soit d’une version de l’écran un peu tronquée qui prend fin au-dessus des capteurs photo, soit une version élargie qui les englobe.
Cela peut de temps en temps poser problème comme avec Maps lorsque les capteurs masquent des icônes cliquables, mais on s’en contente largement puisqu’il suffit d’ouvrir le téléphone pour basculer automatiquement vers Maps en grand écran.
Toutes les applis ne sont pas compatibles avec l’affichage plein écran, c’est le cas de la galerie photo, par exemple. Certaines options comme la retouche ne sont d’ailleurs pas accessibles du tout depuis l’écran externe. Mais le champ des possibilités reste suffisamment vaste pour qu’on soit bluffé.
Quelques applis de base sont préinstallées par Motorola. Il suffit ensuite de presser le petit stylet en haut à droite de l’écran externe pour ajouter celles de son choix. Quelques jeux sont inclus, adaptés au format de ce petit écran.
Un menu à base d’icônes permet d’accéder rapidement à des Widgets utiles comme un clavier numérique pour gérer ses appels, la météo ou Spotify. Enfin, bien sûr, les notifications s’affichent et il est possible d’y répondre directement depuis ce petit écran.
Deux grands écrans de bonne qualité
Le grand écran principal du Razr 40 Ultra donne entière satisfaction, même si nous n’avons pas mesuré des performances aussi élevées que celles promises par le constructeur. La luminosité atteint au maximum, hors mode automatique, 550 cd /m² et lorsqu’on active ce dernier, affiche des pointes à 900 cd/m², voire en pic HDR à presque 1200 cd/m². Voilà qui rend la lisibilité satisfaisante en extérieur, même avec un temps ensoleillé. C’est moins le cas avec le petit écran externe qui a certes atteint en pic 741 cd/m², ce qui est plutôt bien, mais s’avère très réfléchissant et donc difficilement utilisable sous des éclairages forts.
Sans être la meilleure dalle du marché, celle du Razr offre des performances globalement satisfaisantes avec un Delta E de 5 en mode couleurs saturées par défaut et une température un peu froide autour de 6950 K. Cela s’améliore en mode couleurs naturelles avec un Delta E de 1.71, mais une température d’un peu plus de 6000 K, les blancs tirant sur le rouge.
Rien qui empêche d’apprécier ce bel écran, d’autant plus qu’on peut régler manuellement cette température. L’écran externe bénéficie de son côté d’un meilleur calibrage avec en mode saturé un Delta E de 3.75 et une température de 6800. En mode naturel, le Delta E tombe à 2.71 avec une température à 6150 K.
Un processeur surdimensionné ?
Comme l’an passé, le Motorola Razr 40 ultra est équipé du processeur Snapdragon 8+ Gen 1, pas aussi puissant et d’une efficacité énergétique moindre que l’actuel 8 Gen 2, tout en restant l’un des modèles les plus haut de gamme du marché. Aidée par 8 Go de mémoire LPPDR5 et deux écrans rafraîchis respectivement à 165 et 144 Hz, la puce de Qualcomm suffit à offrir une réactivité et une image d’une fluidité optimale, quelle que soit la tâche en cours.
Le constructeur a introduit un panneau contenant quelques jeux, utilisables depuis l’écran externe, mais il s’agit de titres peu gourmands en ressources. Pour les autres jeux, il faudra passer par le grand écran de 6,9 pouces, sachant que la puissante est suffisante, avec une chauffe maîtrisée sur ce Razr, ce qui est plutôt une bonne chose. Il n’est toutefois pas certain que le public visé par un smartphone pliant comme celui de Motorola soit amateur de jeux. Un processeur moins puissant, mais autorisant une meilleure endurance aurait sans doute été préférable.
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Le double module photo manque de polyvalence
Comme la plupart des smartphones pliants compacts commercialisés aujourd’hui, le Rarz, sans être mauvais en photo, ne remportera pas le titre de champion de la prise de vue, laissant la place à des terminaux capables d’accueillir plus de capteurs, comme un téléobjectif, ou des capteurs plus grands.
Le dernier-né de Motorola embarque un double module photo composé d’un grand-angle et d’un ultra grand-angle avec fonction macro, tous deux associés à un capteur de 12 mégapixels. Logée dans un poinçon en haut de l’écran principal, la caméra frontale est, de son côté, associée à un capteur de 32 mégapixels.
S’il n’y a pas grand-chose à reprocher à ce Razr en photo classique de jour ou même en même en mode portrait, les choses se compliquent dans des scénarii plus exigeants comme la photo basse lumière, avec notamment un délai de déclenchement allongé.
On regrette également l’absence de zoom optique, surtout que le zoom numérique est vite dépassé. Heureusement si la caméra principale perd en mégapixels par rapport au Razr 2022, elle gagne sur d’autres plans.
Son capteur est plus grand et l’ouverture de l’objectif passe de f/1.8 à f/1.5. Il est ainsi possible d’obtenir des clichés assez réussis avec elle, même si l’éclairage n’est pas optimal.
Et le grand point positif avec un appareil pliant est que l’on peut utiliser la caméra principale pour les selfies !
L’autonomie progresse un peu
Le Motorola Razr 40 ultra est équipé d’une batterie de 3800 mAh. C’est 300 mAh de plus que l’an passé sur le Razr 2022 et 100 de plus que le Flip de Samsung. Avec un processeur aussi puissant que celui de Qualcomm (et plus énergivore que sa puce la plus récente 8 Gen 2), cela suffit-il à offrir une autonomie satisfaisante ? Nous avons testé l’appareil avec PC Mark dans deux scénarii : en mode adaptatif avec un rafraîchissement d’écran variant automatiquement de 0 à 165 Hz en fonction des usages (grâce à l’écran LTPO) et ensuite en mode 60 Hz. Le smartphone a livré dans le premier cas une autonomie de 10h04 et dans le second cas de 11h16.
Sachant que le fait de limiter régulièrement l’utilisation du smartphone à l’écran externe, plus petit donc moins consommateur, allongera forcément cette autonomie, le cap de la journée pourra être dépassé sans problème, à condition de ne pas multiplier les séances de jeux. Un résultat qui reste certes insuffisant face aux modèles les plus endurants du marché, mais plutôt correct pour un smartphone pliant. C’est moins bien que le Oppo Find N2 Flip qui avait atteint 10h47 en mode adaptatif dans nos tests, mais mieux que le Galaxy Z Flip4.
En matière de charge, le Razr 40 Ultra est livré avec un adaptateur secteur 33 W, sachant que l’appareil est compatible avec un mode rapide TurboPower 30 W. Il nous a fallu tout de même pas moins d’une heure pour recharger de 0 à 100% la batterie. Cette année, l’appareil présente l’avantage d’être compatible avec la charge sans-fil, mais seulement 5 W.
Notre verdict
- Le design réussi, fin et léger
- L’écran principal, lumineux et fluide
- Le grand écran externe
- L’interface qui en tire parti
- La pliure assez discrète
- La qualité photo de jour
- La puissance correcte
- Seulement IP52
- Autonomie moyenne
- Charge peu rapide
- Seulement 2 ans de mises à jour
- L'absence de zoom optique, de téléobjectif
- Le prix élevé
Dans sa conception ultra compacte avec deux grands écrans, interne comme externe, à portée de doigts, le Motorola Razr 40 Ultra est une franche réussite. Celui que l’envie d’un appareil pliant titille depuis longtemps et qui est prêt à y consacrer près de 1200 euros aura du mal à résister. Au matériel de bonne facture, le constructeur joint de plus un logiciel assez irréprochable qui sait tirer parti des deux formats d’écran. Quelques bémols sont à noter, mais ils sont communs à la plupart des pliables, comme le manque de polyvalence en photo ou encore l’autonomie qui n’est pas à la hauteur des meilleurs smartphones Android. Rien qui ne vienne fondamentalement gâcher le plaisir d’avoir un appareil de ce type en main.