Dernier smartphone attendu de cette fin d’année, le Pixel 7 Pro est passé entre nos mains. Avec lui, Google veut affiner la formule du Pixel 6 Pro, premier à avoir étrenné un processeur conçu en interne.
- Un smartphone équilibré
- Un prix qui n'augmente pas
- Un tueur en photo
- L'écran parfaitement calibré
- La correction de flou sur les photos
- Les finitions améliorées malgré un design intouché
- Déséquilibre dans le son des haut-parleurs
- Charge rapide 30 Watts seulement (et bloc secteur en option)
- Zoom de nuit largement perfectible
- Performances brutes du Tensor G2 décevantes
Le Pixel 7 Pro ne réinvente pas la roue, mais il a le mérite de sortir à un tarif aussi contenu que l’an dernier. Ses performances n’évoluent pas sur le papier, mais les algorithmes et l’optimisation de Google sont toute la puissance de ce smartphone qui se montre équilibré et performant en toute occasion. La photo, facette glorieuse de Google, est ici très bien maîtrisée… en plein jour. De nuit, c’est le zoom qui est malmené à partir du x8. Dommage, il est si performant quand les conditions lumineuses sont là. Il se pose néanmoins sans problème comme le meilleur photophone de 2022 pour son expérience globale et malgré un processeur Tensor G2 moins puissant que le G1 d’après nos tests. La puissance des algorithmes. Mais il faut que Google fasse attention à cela, la concurrence veille et cette formule ne sera peut-être pas éternelle. Pour le Pixel 8 Pro on attend un vrai renouvellement.
Pixel Buds Pro, Pixel Watch, Pixel 7, Pixel 7 Pro, en 2022 Google déploie une gamme complète de produits nomades. Il est désormais aussi bien armé que la concurrence. Ne lui manque plus que la tablette, mais celle-ci est déjà dans les starting-blocks, pour une sortie fixée à 2023.
Le Pixel 7 Pro représente la quintessence du savoir-faire de Google. Chaque année, le Pixel Pro donne le ton pour ce qui est de la photo mobile. Une qualité qui se voit repoussée année après année. Le Pixel 7 Pro gonfle son zoom optique, introduit un mode macro, mais aussi des algorithmes nouveaux et des fonctions de post-traitement.
Le Pixel 7 Pro, c’est aussi l’occasion de voir ce que Google a pu améliorer sur son SoC maison (system on chip, la puce centrale de l’appareil), le Tensor qui est ici dans sa version G2.
Bref, nous avons passé le Pixel 7 Pro au crible afin de déterminer si une année de plus Google se positionne en incontournable du marché de la téléphonie mobile.
À lire > Notre sélection des meilleurs smartphones à acheter cette année
Google n’augmente pas ses prix
Alors qu’Apple a violemment augmenté ses prix avec ses iPhone 14 (de 170 à 240 € en fonction des modèles), Google maintient le cap avec un Pixel 7 Pro lancé à 899 € en 128 Go. Pour doubler le stockage, on ajoute 100 €. En 2022, chez Google on ne dépasse pas les 999 € pour un smartphone haut de gamme, ce qui en soit est une gageure tant la concurrence à depuis longtemps lâché les rênes des prix avec des smartphones premium atteignant souvent plus de 1500 €.
Mieux encore, Google a dopé son système de précommande cette année. Pour tout achat d’un Pixel 7 Pro avant le 17 octobre 2022, le constructeur offre au choix une Pixel Watch ou des Pixel Buds Pro. Vendue 379 €, la nouvelle montre de Google est la plus onéreuse des deux options. Pour peu qu’on n’en ait pas l’utilité, il suffit de la revendre pour faire dégonfler le prix d’achat du Pixel 7 Pro. En se basant sur un prix de revente à 300 €, on tiendrait donc un Pixel 7 Pro à 599 €. Imbattable. Il faut néanmoins se dépêcher, certains coloris ou stockage sont déjà en rupture de stock.
Et en frappant à la porte de Google, on a aussi l’avantage de bénéficier de trois ans de mises à jour de version d’Android et de cinq ans de mises à jour de sécurité.
À lire > Pixel 8 Pro vs Pixel 7 Pro : cela vaut-il le coup d’acheter le nouveau smartphone de Google ?
Design similaire, finitions améliorées
Le Pixel 7 Pro est très semblable au Pixel 6 Pro (lire son test ici). Sur ce point, on lui fait le même reproche qu’à l’iPhone 14 Pro qui lui non plus n’a pas pris de risque côté design.
La face avant est identique, avec un écran incurvé, le capteur photo au centre et un verre de protection Gorilla Glass Victus. On compte sept antennes sur le pourtour du téléphone contre cinq sur le Pixel 6 Pro. Il est certifié IP68.
A l’arrière, Google conserve son module photo pleine largeur. Ce bloc a l’avantage de ne pas faire dodeliner le téléphone lorsqu’il est posé sur une table, par exemple. Notons tout de même une meilleure intégration des capteurs sur cette partie. La finition a été améliorée. Exit les séparations entre les éléments, ici on a un bloc d’aluminium dans lequel viennent se loger les objectifs. Le reste du dos est en verre. Trois coloris sont disponibles : Neige, Noir Volcanique et Vert Sauge. Première fois que l’on a droit à ce coloris différenciant en France. Il était apparu sur le Pixel 5, mais uniquement pour le marché américain.
Sur le papier aussi les mensurations ne changent pas ou très peu. Le Pixel 7 Pro est un poil plus large, un millimètre plus haut, deux grammes plus lourd, bref du détail. Côté prise en main, on a toujours un smartphone très large qui permet difficilement de traverser l’écran avec le pouce quand il est tenu à une main.
Sur ses bords, on trouve un port SIM et un port USB-C. Toujours pas de possibilité d’extension de stockage.
Sécurité
Le Pixel 7 Pro dissimule un capteur d’empreinte sous son écran. Il est plus réactif que celui du Pixel 6 Pro qui avait posé problème à de nombreux utilisateurs. Mais avec son nouveau smartphone, Google remet enfin la détection de visage. Il ne s’agit pas d’une technologie aussi avancée que celle d’Apple avec son TrueDepth ou de celle du capteur Soli de Google que l’on trouvait sur les Pixel 4, mais une reconnaissance faciale 2D fonctionnelle et rapide.
Un écran très bien calibré
Puisque les mensurations du Pixel 6 Pro ne bougent pas ou presque pas, son écran demeure de même diagonale. On a affaire à une dalle Amoled de 6,7 pouces. Elle affiche une définition QuadHD+ de 3120 x 1440 pixels. Nouveauté comparé au Pixel 6 Pro, il est désormais possible de changer cette définition pour une plus basse. D’ailleurs, en sortie d’usine, le Pixel 7 Pro est configuré en FullHD+. Cela permet notamment de baisser la consommation énergétique de l’affichage et donc gagner en autonomie.
Toujours dans cette quête des minutes de fonctionnement, Google poursuit son utilisation d’une dalle LPTO. Initiée sur le Pixel 6 Pro chez Google, cette technologie permet de faire varier dynamiquement sa fréquence de rafraîchissement. Chez Google, cela va de 10 à 120 Hz, 10 Hz pour afficher une photo et 120 Hz sur une partie de jeu vidéo, par exemple. C’est bien, mais Apple fait mieux sur ses iPhone 14 Pro (lire son test ici), descendant jusqu’à 1 Hz. Dans la pratique, cette différence ne change pas la face du monde.
Bien entendu, nous avons soumis l’écran du Pixel 8 Pro à notre sonde de mesure, la X-Rite i1Display Pro Plus. Sur cette génération, Google se limite à deux modes colorimétriques : Naturelles et Adaptatives. L’an dernier, on avait aussi droit au mode Réhaussées.
Et comme sur le Pixel 6 Pro, nos mesures se tiennent dans un mouchoir de poche. Les deux options sont tout à fait valables, respectueuses des couleurs et du point blanc. Le DeltaE Moyen ne dépasse jamais 3, valeur en dessous de laquelle l’oeil humain est trompé et ne discerne plus les aberrations chromatiques. La température des couleurs est elle aussi proche des 6500K, plus d’ailleurs que le Pixel 6 Pro en son temps. Mais la véritable amélioration, Google la fait sur la luminosité maximale. On atteint ici près de 600 nits. C’est tout à fait correct, le Pixel 6 Pro n’atteignant pas les 500 nits.
L’écran du Pixel 7 Pro est parfaitement calibré. Il est aussi bien utilisable en intérieur qu’en extérieur. Si l’on veut mieux que lui, c’est vers l’iPhone 14 Pro qu’il faut se tourner, lui et ses plus de 1000 nits en pic de luminosité, son DeltaE moyen à 0,9 et sa température de couleurs à 6528K. Un dieu en la matière et l’écran le plus juste que nous ayons jamais testé.
Pixel 7 Pro (mode Naturelles) | Pixel 7 Pro (mode Adaptatives) | |
Luminosité max. | 591 | 596 |
DeltaE Moyen | 1,5 | 2,8 |
Température des couleurs | 6463K | 6487K |
Haut-parleurs, le défaut du Pixel 7 Pro
Le Pixel 7 Pro est équipé de deux haut-parleurs. Point de système Dolby Atmos comme on peut en rencontrer sur d’autres smartphones Android. Ici, on a de la stéréo, mais qu’à cela ne tienne elle aurait pu être bonne. Du conditionnel oui, puisque le Pixel 7 Pro souffre clairement d’un déséquilibre sonore.
Son haut-parleur en partie haute ne délivre que des aigus et des médiums. Toutes les basses ne passent que par le haut-parleur du bas. Un souci qui touchait déjà le Pixel 6 Pro. De fait, en fonction des contenus regardés, cela peut être gênant. Sur la série The Bear disponible sur Disney+, on ressent ce déséquilibre qui donne une impression de mauvaise balance sonore, ce qui détruit la scène stéréophonique.
A côté de cette critique, reconnaissons que le son a été amélioré depuis le Pixel 6 Pro. Il gagne en rondeur, en dynamisme en profondeur aussi. Dommage que Google ait fait le choix de haut-parleurs différemment calibrés.
Des performances en-deçà du marché, mais suffisantes
“Découvrez le Google Pixel 7 Pro, le plus puissant des smartphones 100% conçus par Google”. Faux. Cette affirmation de Google dans ses documents pour la presse n’est pas réelle. Si les Pixel 7 sont tous deux équipés du Tensor G2, processeur maison de Google, il s’avère qu’il est moins puissant que le Tensor G1. D’ailleurs, Google nous explique pourquoi le Pixel 7 Pro semble moins puissant que le Pixel 6 Pro.
Bien que Google ait bloqué les accès aux benchmarks sur le PlayStore du Pixel 7 Pro, nous sommes passés par les apk de PCMark, 3DMark et Geekbench (dernières version à jour). Trois applications qui nous ont permis de comparer les Pixel 6 Pro et Pixel 7 Pro. Dans toutes ces propositions, une seule fois le Pixel 7 Pro dépasse son aîné : Geekbench en test multicoeur, la routine représentant un usage classique du smartphone.
Pixel 6 Pro | Pixel 7 Pro | |
PCMark | 11718 | 11451 |
3DMark | 1995 | 1813 |
Geekbench 5 | 1059 / 2929 | 1041 / 3212 |
Nous ne sommes d’ailleurs pas un cas isolé. Des confrères ont eu les mêmes mesures comparatives. Nous avons demandé des explications à Google et attendons leur réponse.
Et il faut rappeler que le Tensor G1 n’était pas un foudre de guerre en 2021. Il n’était pas au niveau de l’Apple A15 Bionic ni même du Snapdragon 888 de Qualcomm, les deux ténors de l’an dernier. Aussi, faut-il craindre pour le Tensor G2 ?
En réalité, non. De notre avis, et pour avoir utilisé le Pixel 6 Pro durant un an, Google pense ses processeurs pour tous les usages. Mieux, c’est lui qui a la main sur Android et ses smartphones. Sur ce point, il est le seul constructeur à s’approcher le plus d’Apple. Optimisation, voilà le maître-mot pour délivrer un smartphone performant.
Avec le Pixel 7 Pro, seul un hardcore gamer pourra se sentir limité, un habitué des Rog Phone d’Asus, notamment. Mais 95% des autres utilisateurs, il sera bien assez puissant. Lors de notre test, nous avons ainsi pu nous adonner à quelques heures de jeu sur Diablo Immortal sans éprouver de ralentissement, et ce, avec toutes les options graphiques, en QHD+, 120 Hz et 60 fps.
Surtout, le processeur de Google lui permet de peaufiner ses algorithmes photo et de proposer de nouvelles fonctionnalités comme un zoom haute résolution, un traitement plus rapide des photos ou encore une correction des photos floues.
Google réaffirme sa toute puissance en photo
Nous avons dédié un article comparatif entre l’iPhone 14 Pro, le Pixel 6 Pro et le Pixel 7 Pro sur la partie photo. Et Google s’est une fois de plus surpassé en la matière. Respect des couleurs, dynamique de l’image, zoom numérique exploitable et un mode macro performant. Le Pixel 7 Pro est quasiment intouchable en photo. Quasiment puisque si son zoom fait des merveilles en pleine journée, il est dépassé une fois la nuit tombée. Un vecteur d’amélioration pour le Pixel 8 Pro.
Une autonomie correcte, mais une lente charge rapide
Le Pixel 7 Pro est équipé de la même batterie de 5000 mAh que le Pixel 6 Pro. Google annonce jusqu’à 72 heures d’autonomie “d’après les tests effectués, correspondant à un profil d’utilisateur Pixel médian et comprenant des périodes d’appels, de veille, d’utilisation des données mobiles et d’accès à certaines fonctionnalités activées par défaut avec le mode ultra économiseur de batterie”.
De notre côté, nous ne sommes pas allés à l’économie. Nous avons coché ces options pour notre test : always-on Display, luminosité adaptative, définition QHD+ et rafraîchissement adaptatif jusqu’à 120 Hz. Avec tout cela, nous avons mené une journée classique mêlant streaming audio/vidéo, appels, messages, Internet, jeu et photos. Pris à 7h30 à 100%, il reste un peu moins de 20% d’autonomie sur le Pixel 7 Pro quand nous nous couchons à 23h30. En extrapolant, on peut estimer une autonomie moyenne de 6h30 ou 7h. La promesse de la journée d’utilisation est tenue.
Mais comme sur le Pixel 6 Pro, c’est la charge rapide qui nous chagrine toujours. Google ne propose encore que du 30 Watts pour 50 % en 40 minutes. Et encore, le chargeur est vendu séparément. À côté, la concurrence grimpe aisément à 60 ou 80 Watts et fournit souvent l’adaptateur secteur adéquat. Bref, c’est un raté sur ce coup.
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