Attentats du 13 novembre : la famille d’une victime tient YouTube pour responsable

La famille d’une Américaine victime des attentats du 13 novembre à Paris a porté plainte contre YouTube pour avoir promu des contenus radicaux. La plus haute juridiction des États-Unis a maintenant décidé si les réseaux sociaux peuvent être tenus responsables des contenus postés par les utilisateurs.

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YouTube © Pexels

C’est prouvé, les réseaux sociaux peuvent détériorer la santé mentale, mais ils jouent aussi un rôle dans la radicalisation des terroristes. Il s’agissait hier pour la Cour Suprême des Etats-Unis de juger s’ils en sont responsables légalement.  C’est la famille d’une Américaine victime des attentats du 13 novembre à Paris qui a soulevé cette question après avoir porté plainte contre Alphabet, propriétaire de YouTube, en faisant valoir que les terroristes avaient été recrutés par l’Etat islamique en partie à cause des vidéos que leur avait montré l’algorithme.

Dans le cadre de cette question, la plus haute juridiction aux Etats-Unis jugeait aussi d’une autre affaire, intentée cette fois-ci contre Twitter par les proches américains d’un Jordanien, tué en boîte de nuit lors de l’attentat d’Istanbul du 1er janvier 2017. Ceux-ci affirment également que le réseau social a contribué à alimenter la croissance de l’Etat islamique qui avait revendiqué l’attaque.

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Des groupes de défense de la liberté d’expression ont prévenu que de telles restrictions pourraient entraver la liberté d’expression. De son côté, Google avertissait que si les plateformes étaient contraintes de se débarrasser des algorithmes de recommandation, Internet se transformerait en un « bazar désorganisé ».

Pas de loi des juges 

En vertu de l’article 230 du Communications Decency Act de 1996, les réseaux sociaux ne sont pas légalement responsables du contenu de tiers publié sur leur plateforme. Cependant l’un des neuf juges arguait hier que « il s’agissait d’une loi pré-algorithme », ajoutant qu’elle fournissait peu d’indications « dans un monde post-algorithme ».  

Après une séance de près de trois heures, les juges ont finalement estimé que c’était au Congrès de faire la loi. La Cour n’étant pas équipée pour juger du sujet, les neufs juges ont mis en doute de leur propre compétence : « Vous savez, ce n’est pas comme si nous étions les neuf plus grands experts de l’internet ». De plus l’un des juges estimaient aussi qu’une décision imposant des limites à la protection des réseaux sociaux « ferait s’effondrer l’économie numérique avec toutes sortes d’effets sur les travailleurs et les consommateurs, les plans de retraite et ainsi de suite ».

Ce ne sera probablement pas la dernière fois qu’une telle affaire arrive devant les tribunaux. Les réseaux sociaux agissent malheureusement comme des caisses de résonances qui amplifient la visibilité d’une minorité négative plus bruyante. C’est normal, les algorithmes favorisent les contenus qui font réagir les utilisateurs, comme les discours haineux. Dépassés par le nombre d’utilisateurs, leur modération est très imparfaite, ce qu’on avait pu observer lorsque Twitch avait laissé la retransmission d’un attentat en direct en Allemagne.

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