L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a tiré la sonnette d’alarme depuis Abou Dhabi. L’organisation met en garde contre la situation critique de plusieurs espèces de phoques de l’Arctique et d’oiseaux, dont la survie est de plus en plus menacée.

Biodiversité en péril : l’UICN dévoile des chiffres alarmants
Selon la directrice générale de l’UICN, Grethel Aguilar, l’impact des activités humaines sur la nature et le climat ne cesse de croître. Lors de son Congrès mondial, l’UICN a annoncé que le phoque à capuchon est désormais classé « en danger », tandis que le phoque barbu et le phoque du Groenland deviennent « quasi menacés ».
Les chiffres sont inquiétants : 61 % des espèces d’oiseaux voient leurs populations diminuer, contre 44 % en 2016. La fameuse liste rouge de l’UICN recense aujourd’hui 172 620 espèces, dont 48 646 menacées d’extinction. Cela représente plus de 28 % de toutes les espèces connues.
Le réchauffement climatique est au cœur du problème
Dans l’Arctique, la température augmente quatre fois plus vite que dans le reste du monde. La fonte de la banquise prive les phoques de leur habitat naturel. Ces animaux jouent pourtant un rôle essentiel dans l’écosystème. Ils servent de nourriture à d’autres espèces et participent au cycle des nutriments marins. Leur disparition aurait donc de lourdes conséquences sur toute la chaîne alimentaire.
Les phoques ne sont pas seulement menacés par le climat. La navigation, la pêche industrielle, l’exploitation minière et pétrolière, ainsi que la chasse, aggravent leur situation. Kit Kovacs, scientifique de l’Institut polaire norvégien, a témoigné de ces changements rapides. Elle explique qu’au Svalbard, la glace qui tenait autrefois cinq mois par an a presque disparu.
La situation des oiseaux n’est pas meilleure
Après neuf années d’étude, l’UICN a conclu que plus de 1 200 espèces d’oiseaux sont menacées dans le monde. Les forêts tropicales, notamment à Madagascar, en Afrique de l’Ouest et en Amérique centrale, sont particulièrement touchées par la déforestation et la chasse. Le Philépitte de Schlegel, aux plumes bleu et vert éclatantes, et encore le Calao à casque noir, en font partie.
Malgré ce constat alarmant, des progrès sont possibles. L’UICN souligne que des politiques environnementales bien ciblées peuvent inverser la tendance. L’exemple de la tortue verte en est la preuve. Autrefois en danger, elle est désormais classée « préoccupation mineure ». Sa population mondiale a augmenté de près de 30 % en cinquante ans.
Cependant, les experts appellent à rester vigilants. Comme le rappelle Nicolas Pilcher, de la Marine Research Foundation : « Ce n’est pas parce qu’une espèce va mieux qu’il faut relâcher nos efforts. » La protection de la biodiversité reste une course contre la montre, et chaque action compte.
Source : TV5 Monde INFO