Trois grands fabricants de batteries, ACC, Verkor et PowerCo, alertent Bruxelles : sans aide rapide et massive, l’Europe risque de perdre la course à l’électrique au profit de l’Asie.
Le futur de l’automobile européenne menacé par l’Asie
Aujourd’hui, presque toutes les batteries utilisées en Europe viennent de l’étranger. Cela met en danger un marché évalué à 250 milliards d’euros et des millions d’emplois. Les leaders mondiaux sont chinois : CATL et BYD contrôlent plus de la moitié du marché des batteries. Leur succès repose sur une stratégie claire, financée par de fortes subventions de Pékin depuis plus de dix ans.
En comparaison, les efforts européens restent modestes. Par exemple, ACC produit des batteries pour certains modèles de Peugeot et DS. Mais ses volumes sont faibles, faute de financements suffisants. La concurrence est inégale face à des acteurs étrangers soutenus par leurs États.
L’Europe face au risque de dépendance
Cette situation va au-delà de l’économie. Elle menace l’indépendance industrielle de l’Europe. Les batteries sont au cœur de la voiture électrique. Elles déterminent le prix, l’autonomie et les performances. Dépendre presque totalement de fournisseurs asiatiques revient à céder le contrôle de l’avenir automobile européen.
Les risques sont clairs :
- transfert d’un énorme marché vers l’Asie ;
- perte de savoir-faire en Europe ;
- menace sur 13 millions d’emplois ;
- fragilité face aux crises géopolitiques.
L’Union européenne tente de réagir
En juillet 2025, l’UE a accordé 852 millions d’euros à six projets. Mais ce chiffre paraît dérisoire face aux milliards investis en Chine et aux États-Unis. Ursula von der Leyen reconnaît l’urgence, mais les mesures prises ne suffisent pas à rétablir l’équilibre.
Pour inverser la tendance, l’Alliance européenne des batteries propose un plan clair :
- 1 milliard d’euros au démarrage pour lancer la production ;
- 1,8 milliard d’euros sur trois ans, lié aux volumes produits ;
- des aides complémentaires entre 2028 et 2030 pour renforcer la compétitivité.
Ces aides seraient conditionnées à des résultats concrets. L’argent serait débloqué uniquement lors de livraisons réelles. Ce mécanisme limiterait les abus et garantirait un vrai retour pour l’Europe.
Le 12 septembre, une rencontre entre Ursula von der Leyen et les patrons de l’automobile pourrait être un tournant. Les industriels suggèrent aussi de réserver certaines subventions aux voitures utilisant un pourcentage minimum de batteries produites en Europe.
Source : Rouleur électrique