L’IA, nouvelle ennemie du premier emploi ? Premiers chiffres révélés

Une étude menée par des chercheurs de l’université de Stanford confirme que l’IA transforme déjà le marché de l’emploi, surtout pour les jeunes.

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ChatGPT, une menace silencieuse pour l’emploi des 22-25 ans

Depuis l’arrivée de ChatGPT il y a presque trois ans, beaucoup s’interrogent sur l’effet de l’intelligence artificielle sur l’emploi. Les débats sont nombreux, mais souvent sans données solides. Pour avoir une vue claire des choses, des chercheurs de l’université de Stanford ont mené une étude précise. Leur travail apporte enfin des chiffres sur la situation des jeunes travailleurs.

Les économistes ont analysé les données d’ADP, le plus grand fournisseur de services de paie aux États-Unis. Leur enquête couvre la période allant de fin 2022, moment du lancement de ChatGPT, jusqu’à juin 2025. Elle montre que l’usage des outils d’IA générative par les entreprises a eu un impact clair sur certains métiers.

Les conclusions soulèvent de vives inquiétudes

Dans des secteurs comme le service client et le développement logiciel, les offres d’emploi pour les jeunes de 22 à 25 ans ont reculé d’environ 16 % en trois ans. Les tâches répétitives et techniques simples sont de plus en plus automatisées. En revanche, l’étude souligne que les salaires ne baissent pas, même avec cette réduction des embauches.

Les chercheurs notent aussi que l’impact n’est pas le même pour tout le monde. Les employés plus qualifiés et expérimentés sont largement épargnés. Dans le domaine du logiciel par exemple, l’IA peut écrire du code de base, mais elle ne parvient pas à traiter des projets complexes. Ces missions restent donc entre les mains des développeurs confirmés.

Face à ces résultats, les auteurs avancent plusieurs pistes. Ils estiment que les États pourraient revoir la fiscalité afin de décourager une automatisation trop rapide. Les entreprises qui remplacent des postes humains par des machines pourraient être davantage taxées. À l’inverse, celles qui encouragent la collaboration entre salariés et IA seraient avantagées.

L’étude invite à rester prudent

Selon les chercheurs, trois années d’observation ne suffisent pas pour conclure. L’effet de l’intelligence artificielle pourrait encore évoluer et toucher, à terme, des employés plus âgés et plus qualifiés. Si tel est le cas, les inquiétudes sur une hausse globale du chômage liées à l’IA pourraient bien devenir réalité.

Source : Presse Citron