Pendant longtemps, nous avons utilisé les cartes en papier pour nous repérer. Puis, le GPS est arrivé et a changé nos habitudes. Aujourd’hui, une nouvelle étape pourrait s’ouvrir : la cartographie en temps réel.
Depuis son lancement officiel en 1995, le GPS est devenu une technologie essentielle. Il guide nos smartphones avec Google Maps, aide les avions à suivre leurs trajectoires et permet aux navires de naviguer en mer. Pourtant, cette technologie n’est pas toujours parfaite. Le GPS manque parfois de précision et reste sensible à la météo, aux zones urbaines denses et aux obstacles. Ces faiblesses ont poussé plusieurs entreprises à imaginer une solution plus moderne : le Project Orbion, une carte vivante et dynamique de la Terre.
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Ce que l’on sait du nouveau projet : Project Orbion
À l’origine, le GPS a été développé dans les années 1970 par l’armée américaine. Après plusieurs décennies d’utilisation, ses failles deviennent évidentes. Comme l’explique Michael Wollersheim, directeur analytique chez ICEYE, le GPS reste figé et incapable de refléter en temps réel l’évolution du monde. C’est ce constat qui a inspiré le lancement du Project Orbion. L’idée est de construire une carte toujours à jour, alimentée par les technologies les plus avancées.
Le Project Orbion repose sur l’idée de combiner plusieurs sources de données : radars, imagerie photoréaliste, drones, modélisation 3D et intelligence artificielle. Ensemble, ces outils permettraient de créer une sorte de clone numérique de la Terre, capable de montrer l’évolution du sol, des infrastructures et du trafic en temps réel.
Cinq sociétés participent au projet. Aechelon se charge de fournir des images réalistes, même dans les zones mal couvertes par les satellites. ICEYE, spécialiste du radar, propose une vision très précise, capable de détecter des mouvements à l’échelle du centimètre, même de nuit ou à travers les nuages. Distance Technologies travaille sur les interfaces pour rendre toutes ces données lisibles et compréhensibles, avec par exemple des affichages 3D en réalité augmentée.
De son côté, Niantic Spatial veut utiliser les capteurs des smartphones et des drones pour produire des cartes locales. Une telle fonction serait précieuse lors de catastrophes naturelles, comme les inondations et les séismes, afin de donner aux secours une vision immédiate de la situation. Enfin, BlackSky se concentre sur la gestion du flux massif de données, en utilisant l’intelligence artificielle pour trier et livrer uniquement les informations utiles.
Project Orbion vise à créer un nouveau standard géospatial. Pour l’instant, le projet reste encore flou. On ignore son financement, son calendrier et son organisation. Mais s’il réussit, il pourrait représenter une avancée comparable à l’invention du GPS lui-même. Il est aussi possible qu’il échoue, comme d’autres projets ambitieux avant lui.
Source : Presse Citron