La revente de SFR reste sur la table. Plusieurs scénarios sont étudiés, dont celui d’un rachat par ses concurrents. Mais Orange, Bouygues et Free peinent toujours à trouver un terrain d’entente.

Après des années compliquées, la maison-mère de SFR respire enfin. Altice France, dirigée par Arthur Dreyfuss, a réussi à réduire son énorme dette. Elle passe de près de 25 milliards d’euros à un peu plus de 15 milliards. Ce grand ménage permet de baisser les frais financiers de 400 millions d’euros par an. En échange, les créanciers prennent 45 % du capital.
Avec ce nouveau départ, le groupe veut relancer l’activité commerciale de SFR et rassurer ses salariés. Le plan « SFR Imagine » mise sur une nouvelle dynamique interne et sur l’énergie collective. Mais cette amélioration financière ouvre aussi la porte à une éventuelle revente de l’opérateur.
Des candidats nombreux, mais divisés
Patrick Drahi, fondateur d’Altice, aurait déjà rencontré plusieurs acteurs intéressés. Sur la table, une option franco-française (Orange, Bouygues Telecom et Free), mais aussi des fonds d’investissement étrangers et des opérateurs du Moyen-Orient comme STC et Etisalat.
Pour l’instant, aucune offre ferme n’a été déposée. Orange, Bouygues et Free discutent entre eux, mais les négociations sont compliquées. Chacun veut récupérer les clients les plus intéressants, notamment ceux de Red by SFR et de SFR Business. Les discussions pourraient aboutir à un consortium commun, mais rien n’est encore sûr. Certains redoutent même un coup en solitaire de Bouygues.
Des enjeux économiques et politiques
La vente de SFR ne sera pas simple. D’abord, parce que l’opérateur est classé comme infrastructure vitale en France. Ses réseaux et son activité dans la cybersécurité en font un acteur stratégique. L’État pourrait donc privilégier une solution nationale pour des raisons de souveraineté.
Ensuite, parce que la question sociale est sensible. Les syndicats craignent de nouveaux plans sociaux. SFR a déjà supprimé près de 7 000 postes ces dernières années. En cas de fusion entre opérateurs français, beaucoup d’emplois seraient en doublon, notamment dans les services supports et les boutiques. Jusqu’à 8 000 salariés pourraient être concernés.
Enfin, il y a le calendrier politique. Une revente qui traînerait trop pourrait interférer avec la présidentielle de 2027, un scénario redouté par tous les acteurs.
Quelles options pour Drahi ?
Patrick Drahi pourrait aussi choisir de vendre SFR en morceaux, pour en tirer plus de valeur. Une autre option évoquée : relancer la vente de XpFibre, la filiale fibre optique d’Altice. Déjà partiellement cédée en 2019, elle pourrait aujourd’hui rapporter jusqu’à 10 milliards d’euros.
Une chose est sûre : après la réduction de sa dette, SFR est redevenu un acteur attractif. Mais son avenir dépendra des alliances qui se noueront et de la capacité des différents candidats à trouver un terrain d’entente.
Source : ZDNET