Le groupe Volkswagen se retrouve aujourd’hui dans une situation particulièrement délicate. Ce qui devait être une transition maîtrisée vers l’électrique s’est transformé en véritable casse-tête financier.

Surproduction, dettes et projets stoppés : Volkswagen face à un tournant crucial
Depuis quelque temps, Volkswagen tente de réduire ses dépenses à tous les niveaux. Les mesures se sont multipliées : baisse de rémunération pour une partie de l’encadrement, suspension de lignes de production, réorganisation interne… Autant de signaux qui laissaient déjà entrevoir un climat tendu. Malgré ces efforts, la marque ne parvient plus à équilibrer ses comptes. Elle débourse davantage qu’elle ne génère de revenus.
La situation s’est encore aggravée avec la performance de sa gamme électrique. Bien que les ventes aient légèrement progressé (autour de 1,5 %), les résultats financiers, eux, se sont effondrés. Le chiffre d’affaires issu des modèles électriques a chuté de près de 40 %. Pire encore, ces véhicules représentent désormais environ 20 % des ventes globales tout en tirant les bénéfices vers le bas. Les marges ont été divisées par deux pour tomber à 4 %. Une conséquence directe d’une stratégie trop axée sur le volume et insuffisamment sur la rentabilité.
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Modèles gelés, marges en chute
Dans ce contexte, les projets de développement les plus coûteux sont devenus difficiles à financer. Deux modèles électriques initialement validés, la future ID.Golf censée succéder à l’ID.3, ainsi que l’ID.T-Roc, sont désormais à l’arrêt. Certaines sources en Allemagne évoquent même la possibilité qu’ils ne voient jamais le jour, ou qu’ils n’apparaissent pas avant la fin de la décennie.
Le paradoxe, c’est que Volkswagen doit malgré tout poursuivre un calendrier de lancements déjà très dense. La neuvième génération de la Golf est prévue pour 2027, inaugurant une nouvelle technologie hybride qui sera d’abord introduite sur le prochain T-Roc. L’ID.3, de son côté, bénéficiera d’une mise à jour plus importante que les précédentes. En revanche, plusieurs modèles thermiques comme électriques, attendent leur restylage. Ces dépenses successives ne font qu’alourdir un déficit déjà conséquent.
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Actuellement, la gamme électrique compte cinq modèles, mais aucun ne parvient à atteindre les performances commerciales des best-sellers thermiques du groupe. Volkswagen concentre donc ses espoirs sur deux nouveautés programmées pour 2026 : l’ID.Polo, dont les niveaux de prix commencent à se préciser, et l’ID.Cross, version SUV de ce même modèle.
Face à cette accumulation de défis, Volkswagen doit trancher entre préserver ses volumes de production ou retrouver une rentabilité qui se dégrade dangereusement. Avec les signaux récents d’assouplissement de la réglementation européenne sur les véhicules électriques, le constructeur pourrait revoir profondément sa stratégie avant même l’arrivée de ses prochains modèles.
Source : AutoPlus