ChatGPT détruit la réputation d’un maire, OpenAI risque un procès en diffamation

En Australie, un maire songe sérieusement à poursuivre OpenAI en justice. En cause, les informations erronées de ChatGPT à son encontre. Le chatbot affirme que l’élu a purgé une peine de prison pour corruption alors qu’il était justement le lanceur d’alerte de l’affaire.

ChatGPT OpenAI plainte diffamation
© Pexels / Tom’s Guide

Accusé de violer le règlement de l’UE sur la protection des données personnelles, ChatGPT a été banni en Italie jusqu’à nouvel ordre. Le chatbot risque aussi d’être interdit en Allemagne, voire même en France, les premières plaintes ayant été déposées contre lui. Dans ce contexte tendu, OpenAI est sous la menace de sa première plainte pour diffamation.

Celle-ci émane du maire australien Brian Hood. L’édile de Hepburn Shire a appris avec stupeur que ChatGPT affirmait qu’il avait purgé une peine de prison pour corruption alors qu’il n’en est rien. Certes, Hood avait bel et bien travaillé pour Note Printing Australia, une branche de la banque centrale australienne impliquée dans le scandale. Mais c’est justement l’élu qui avait signalé aux autorités le paiement de pots-de-vin à des fonctionnaires étrangers.

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ChatGPT : pourquoi OpenAI risque-t-il une plainte pour diffamation ?

Loin d’être accusé de corruption, Brian Hood est au contraire un lanceur d’alerte dont la réputation a été ternie par le chatbot. Ses avocats ont donné 28 jours à OpenAI pour corriger les erreurs de ChatGPT. Si rien n’est fait d’ici là, une plainte pour diffamation sera déposée. L’agent conversationnel semble avoir confondu les faits en générant des réponses aux invites textuelles demandant des informations sur l’histoire de Hood.

Nous avons envoyé plusieurs requêtes en anglais à ChatGPT pour tenter de lui faire générer les fausse informations sur le maire, en vain. “À la date limite de mes connaissances en septembre 2021, je n’ai connaissance d’aucune accusation de corruption largement rapportée contre un maire australien nommé Brian Hood”, précise le chatbot. OpenAI a-t-il déjà fait le ménage ?

Dans les colonnes d’Ars Technica, les avocats du maire assurent que des informations diffamatoires sont encore générées dans ChatGPT 3.5. Le chatbot indiquerait notamment toujours que Brian Hood “a été accusé de corruption de fonctionnaires en Malaisie, en Indonésie et au Vietnam entre 1999 et 2005 et qu’il a “été condamné à 30 mois de prison” .

Selon l’avocat James Naughton, Brian Hood pourrait réclamer plus de 200 000 dollars australiens (soit plus de 123 000 euros) en dommages-intérêts. OpenAI n’a pas encore réagi publiquement à l’affaire.

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