DeLonghi détourne habilement la guerre commerciale en rebaptisant sa cafetière… ordinateur

En qualifiant leurs cafetières d’ordinateurs, DeLonghi n’a peut-être pas changé la technologie, mais elle a radicalement modifié la perception… et surtout, la taxation.

Cafétière DeLonghi
Crédit : DeLonghi
DeLonghi défie les règles douanières avec sa cafetière qui pense

Dans un contexte économique où les tensions entre les États-Unis et leurs partenaires commerciaux se ravivent, certaines marques redoublent d’ingéniosité pour contourner les nouvelles règles protectionnistes. C’est le cas de DeLonghi, le fabricant italien bien connu pour ses machines à café, qui a trouvé un moyen aussi original qu’efficace pour faire face aux taxes douanières américaines imposées sous la présidence de Donald Trump.

Les motivations de cette décision expliquées

Réélu à la tête du pays, Donald Trump a relancé sa politique « America First », notamment en durcissant les règles d’importation et en augmentant les droits de douane sur de nombreux produits, dont les appareils électroménagers importés d’Europe et d’Asie. L’objectif est d’inciter les entreprises à produire sur le sol américain. Pour les marques étrangères comme DeLonghi, ces nouvelles taxes représentent une menace directe sur la compétitivité de leurs produits sur le marché américain.

Mais plutôt que de se résigner à payer davantage ou de relocaliser sa production, DeLonghi a préféré jouer sur les mots… et sur la législation. Grâce à la collaboration de l’agence Lola MullenLowe, la marque a décidé de qualifier sa nouvelle machine à café connectée non pas comme un électroménager, mais comme un ordinateur. Une astuce qui repose sur une subtilité du code douanier américain, mis à jour en avril 2025.

Loi américaine, une faille exploitée ?

Selon le règlement américain, un appareil peut être considéré comme un ordinateur s’il est capable de traiter des données, d’exécuter des programmes et de fonctionner sans intervention humaine constante. Autrement dit, une cafetière intelligente qui mémorise les préférences de l’utilisateur, ajuste les paramètres automatiquement et se connecte à une application pourrait parfaitement entrer dans cette catégorie tarifaire. La nouvelle DeLonghi Computer échappe ainsi aux taxes sur les électroménagers, en bénéficiant d’un tarif plus avantageux réservé aux produits informatiques.

La campagne de lancement ne manque pas d’ironie. Le slogan “It makes coffee. It computes. And for a limited time, it comes with a friendlier price tag” joue avec humour sur ce tour de passe-passe réglementaire. Mais derrière cette touche de légèreté se cache une stratégie redoutablement efficace, qui combine marketing, réglementation et critique implicite de la politique commerciale américaine.

Ce coup de communication audacieux illustre parfaitement l’agilité des marques face à un environnement géopolitique mouvant. En exploitant une faille du Système Harmonisé utilisé par les douanes, DeLonghi transforme un obstacle en levier, tout en s’assurant la sympathie d’un public soucieux de payer moins cher, sans pour autant sacrifier la qualité.

Source : Journal Du Geek