Les réseaux sociaux, amplificateurs du mal-être des jeunes

Les nouvelles générations sont aujourd’hui confrontées à un défi majeur : vivre à travers les écrans. Cela pourrait avoir des répercussions sur leur bien-être, leurs relations sociales et leur perception d’eux-mêmes.

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© Envato
Quand les réseaux transforment le regard des jeunes sur eux-mêmes

Internet et les réseaux sociaux occupent une place immense dans le quotidien des jeunes. Leurs téléphones sont presque des extensions d’eux-mêmes. Ils les relient aux autres, mais ils deviennent aussi un miroir permanent.

Sur Instagram, TikTok ou X (Twitter), ils comparent leur apparence, leurs émotions et même leur santé mentale à celles des autres. En conséquence, beaucoup développent une hypervigilance. Ils s’observent sans arrêt, s’analysent, et finissent par s’inquiéter au moindre signe de différence.

Une génération qui doute d’elle-même

D’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), un jeune sur cinq souffre aujourd’hui de troubles mentaux comme l’anxiété, la solitude, les troubles alimentaires ou la fatigue émotionnelle. Dans le même temps, les jeunes passent plus de trois heures et demie par jour sur les réseaux sociaux (Arcom, 2024).

Ces plateformes abordent souvent des sujets comme la santé mentale, le corps et l’identité. Elles peuvent aider à mieux comprendre ces thèmes. En revanche, elles peuvent aussi créer une pression invisible et faire naître un sentiment de malaise.

Chaque publication devient une norme : une façon de dire comment il faut se sentir, penser ou réagir. Beaucoup de jeunes finissent par se demander s’ils sont « normaux » s’ils ne se reconnaissent pas dans ces discours. L’anxiété ne se contente plus à être une émotion. Elle devient un signe d’appartenance. Certains craignent même de ne pas aller « assez mal » pour être compris.

Quand se comparer devient une habitude

Sur les réseaux, tout se transforme en débat : le genre, les troubles du comportement, le stress, l’hypersensibilité… Ces sujets personnels deviennent publics. À force d’être exposés à ces discussions, les jeunes apprennent à se scruter. Ils cherchent à tout expliquer, à tout diagnostiquer. Cette attention constante à soi provoque de la fatigue et renforce le mal-être.

La chercheuse Sonia Lupien explique que ce n’est pas le stress qui a réellement augmenté, mais la peur d’être stressé. En voyant sans arrêt des messages inquiétants ou au contraire trop positifs, beaucoup de jeunes finissent par croire qu’il faut être toujours calme, heureux et performant pour aller bien.

Une pression intérieure

Les réseaux sociaux ne se contentent plus de montrer des exemples à suivre. Ils enseignent aux jeunes à se juger eux-mêmes. En observant les autres, ils adoptent leurs attitudes, leurs habitudes et leurs critères.

Dans des domaines comme le sport et l’alimentation, par exemple, certains influenceurs valorisent la discipline et le contrôle du corps. À force de voir ces modèles, beaucoup de jeunes intègrent ces normes et se surveillent sans cesse.

Comment retrouver un équilibre ?

Il faut admettre que les réseaux sociaux ont profondément changé la manière dont les jeunes vivent et comprennent leurs émotions. Exprimer son mal-être est devenu une façon d’exister, parfois même d’être reconnu. Mais vouloir être parfait sur le plan émotionnel crée encore plus de tension et d’angoisse.

Pour aller mieux, il faut peut-être réapprendre à ressentir sans se juger, à accepter les hauts et les bas. Le bien-être n’est pas une performance à atteindre, mais un état changeant, naturel et humain.

Source: Futura Sciences