Le marché des cartes graphiques est en pleine croissance, mais cette prospérité cache un problème.

Le quasi-monopole de Nvidia menace l’innovation et le jeu vidéo
Les cartes graphiques se vendent comme jamais. Mais derrière cette explosion des ventes, un seul acteur tire vraiment son épingle du jeu : Nvidia. Avec près de 94 % de parts de marché, l’entreprise domine presque seule le secteur et laisse peu de place à ses concurrents.
Selon les chiffres publiés par Jon Peddie Research pour le deuxième trimestre 2025, le marché a bondi de 27 %. Cette croissance s’explique en grande partie par le succès des nouvelles GeForce RTX série 50, disponibles en grande quantité. Pourtant, derrière ces bons résultats, on découvre une réalité plus inquiétante. AMD ne représente plus que 6 % du marché, et Intel est pratiquement absent, sous la barre des 1 %.
Les conséquences de la domination de Nvidia sur les joueurs et sur l’industrie
La première, et sans doute la plus visible, concerne les prix. D’après le rapport, les cartes graphiques d’entrée et de milieu de gamme coûtent un peu moins cher qu’avant. Mais les modèles haut de gamme, ceux que recherchent les joueurs passionnés, sont devenus nettement plus chers. Les ruptures de stock du début d’année ont accentué ce phénomène. La demande est restée forte, alors que l’offre était limitée. Nvidia se retrouve donc en position de fixer les prix presque sans contraintes.
Sur le long terme, un autre risque apparaît : celui d’un ralentissement de l’innovation. Quand une entreprise règne sans réelle concurrence, elle peut être tentée de se reposer sur ses acquis. Nvidia pourrait choisir de développer des options secondaires plutôt que de vraies avancées en puissance ou en rapport qualité-prix. Les progrès pourraient donc devenir moins fréquents et moins utiles pour les joueurs.
Les studios de jeux vidéo subissent aussi cette situation. Comme la plupart des joueurs utilisent une carte Nvidia, les développeurs créent et optimisent leurs jeux surtout pour cette marque. Les cartes AMD et Intel deviennent alors moins importantes, ce qui réduit la variété des technologies utilisées. Nvidia met aussi en avant ses propres outils comme le DLSS. Cette technologie améliore la qualité et la fluidité, mais elle ne fonctionne que sur ses cartes. Les joueurs qui n’ont pas de matériel Nvidia profitent donc moins des nouveaux jeux. Cela les pousse encore plus à acheter une carte de la marque.
Source : Les Numériques