Test Ray-Ban Stories : les lunettes Facebook sont  plus connectées qu’intelligentes

Les lunettes connectées « Facebook » sont enfin disponibles en France sur le site de Ray-Ban, le partenaire de Meta dans cette aventure. Nous avons testé les Stories quelques jours et nous vous livrons nos impressions.

Image 1 : Test Ray-Ban Stories : les lunettes Facebook sont  plus connectées qu'intelligentes
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Ray-Ban Stories

Des lunettes pour les réseaux sociaux uniquement

On aime
  • La conception et le design Ray-Ban
  • L’ergonomie globalement réussie
  • La qualité des photos et des vidéos
  • La qualité du son satisfaisante
  • La possibilité d’éditer photos et vidéos
  • L’autonomie assez correcte
  • L’étui riche en recharges
  • Le large éventail de modèles
On n’aime pas
  • Les fonctions connectées limitées
  • Les photos et vidéos de nuit
  • Le son peu puissant, mais audible pour le voisinage immédiat
  • Les fonctions d’éditions trop « light »
  • Pas de prise d'appel depuis les Stories
  • Le ticket d’entrée élevé
Verdict :

Les Ray-Ban Stories séduisent à deux titres. Elles s’appuient d’abord sur une marque hautement appréciée, faisant office de lunettes de soleil ou de vue à part entière. Ensuite, elles permettent aussi de prendre des photos et des vidéos qu’il sera possible d’éditer puis de partager sur les réseaux sociaux, en mode mains libres (ou d’une simple pression de doigt sur la branche). De ce point de vue, le pari semble donc réussi pour Meta, qui ajoute par ailleurs à ses lunettes des haut-parleurs et des micros, pour écouter de la musique ou parler avec un interlocuteur. De quoi séduire les inconditionnels des réseaux sociaux, toujours prêt à illustrer leur quotidien. Mais à l’heure de la réalité augmentée et du métavers, les autres amateurs de tech resteront sûrement un peu sur leur faim, préférant leur smartphone et leurs écouteurs Bluetooth aux Ray-Ban Stories.

Pour ses lunettes connectées Stories, l’entreprise derrière Facebook, Instagram ou encore WhatsApp, fraîchement rebaptisée Meta, a eu l’excellente idée de nouer un partenariat avec un grand nom de l’industrie lunetière, EssilorLuxottica.  Et plus particulièrement avec l’une des marques phares de son portefeuille, Ray-Ban. Pour le consommateur, c’est primordial puisque ce choix est la garantie de faire l’acquisition d’un produit qui ressemble vraiment à une paire de lunettes classiques (de soleil ou de vue au choix). Ce qui est déjà un grand pas en avant dans la perspective de démocratiser ce type de dispositif.

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Vendues sensiblement plus cher qu’une paire de Ray-Ban classique, les Stories qui, vous l’aurez compris, tirent leur nom des contenus courts et éphémères publiés sur les réseaux sociaux, ciblent un public un minimum réceptif à ce type de communication. Il faut d’ailleurs disposer d’un compte Facebook pour les installer à l’aide de l’application View.

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En plus de sublimer votre vision de l’extérieur grâce à des verres de qualité ou de protéger vos yeux des rayons ardents du soleil, les Ray-Ban sont conçues pour photographier et filmer en mains libres. Des contenus qui pourront bien sûr être ensuite partagés, et d’ailleurs pas seulement au travers des réseaux sociaux ! Cette paire de lunettes peut également lire et retransmettre via le bluetooth tous les contenus audio émanant de votre smartphone qu’il s’agisse de playlists Spotify ou même de conversations téléphoniques.

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Alors faut-il craquer pour ces Ray-Ban Stories ? Pour évaluer les atouts et les défauts de ces « lunettes du futur », nous les avons portées quelques jours sur le bout de notre nez. Sachant que le modèle de base Round, Wayfarer ou Meteor (avec des verres classiques) débute à 329 euros, voici ce que nous avons pensé du modèle « Round » qui nous a été prêté. Il est équipé de montures Shiny Olive (un vert tellement sombre qu’il flirte avec le gris souris) et de verres Transitions G15 Green, l’ensemble atteignant une valeur de 409 euros.

Ray-Ban Stories : les principaux points positifs

Après une primeur réservée à leur contrée d’origine, les États-Unis, les Ray-ban sont disponibles depuis quelques semaines en France. Voici les points qui nous ont semblé les plus intéressants sur ces lunettes connectées.

1. La conception et l’ergonomie se montrent convaincantes

Équipées de capteurs photo, haut-parleurs, micro et batterie, les Ray-Ban Stories sont un peu plus lourdes et leurs montures un peu plus larges que les modèles non connectés, sans que ce soit franchement gênant, ni même visible. Le modèle le plus emblématique, les lunettes de soleil Wayfarer, existe d’ailleurs en version Stories. Il est proposé au consommateur plus d’une vingtaine de versions « connectées » sur une base de 3 modèles principaux, Wayfarer, Meteor et Round, déclinés en différentes couleurs et différents types de verre.  Tous peuvent être livrés, sur commande, avec des verres de vue.

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En plus d’un design fédérateur, les Stories font montre d’une ergonomie assez irréprochable avec deux possibilités de pilotage des fonctions connectées : au geste et/ou à la voix. Dans le premier cas, un bouton astucieusement caché sur la branche droite permet de prendre des photos et des vidéos. Il faut juste éviter de saisir ses lunettes par les branches sous peine d’engranger moult clichés ratés. Pour la musique, un jeu de pression et glissements sur le côté de la branche permet à loisir de sauter une piste, revenir en arrière ou régler le volume. Une gestuelle finalement assez simple et intuitive à laquelle on s’habitue assez rapidement.

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Depuis l’application (Facebook) View à installer sur smartphone (Android ou iOS), il est possible d’activer l’assistant Facebook. D’un « Hey Facebook », vous pourrez demander oralement à vos Stories de prendre une photo ou une vidéo, de gérer votre musique ou encore de vérifier le niveau de batterie, avec deux voix au choix (féminine ou masculine). Une option intéressante lorsqu’on a les deux mains occupées (en cuisine, par exemple).

Quel que soit le mode choisi, l’éventail des possibilités est restreint, mais cela a le mérite de bien fonctionner. Il faut juste penser à « éteindre » ses Stories quand on les utilise uniquement comme lunettes de vue ou de soleil. Et ce afin d’épargner la batterie.

2. Photos, vidéos : une qualité suffisante pour les réseaux sociaux

Inutile de se voiler la face, les Ray-ban Stories sont loin de pouvoir rivaliser avec un smartphone photo ou même vos écouteurs Bluetooth. Les contenus réalisés avec ces lunettes s’avèrent toutefois d’une qualité très acceptable avec des photos nettes pour peu que les conditions d’éclairage soient bonnes et des vidéos relativement fluides et stabilisées, même lorsqu’on se déplace. Il faut bien sûr veiller à garder la tête droite lorsqu’on vise un sujet sous peine de couper une tête ou la moitié d’un visage. Pour les vidéos, limitées à 60 secondes, mieux vaut éviter les mouvements brusques de la tête.

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Ces contenus pourront ensuite être aisément et rapidement rapatriés dans l’application View installée sur le smartphone, grâce au réseau wifi-direct créé par les Stories. Des photos et des vidéos non seulement éditables depuis View, mais qu’il est aussi possible de partager sur tous ses comptes de réseaux sociaux ou bien de transférer vers Google Photos. Ces transferts n’ont pas besoin d’être réalisés chaque fois qu’on enregistre des contenus sur les Stories, ces dernières pouvant stocker dans leur mémoire interne jusqu’à 500 photos (au format 4/3 par défaut de 2592 x 1944 points avec ce capteur de 5 mégapixels) ou bien une petite vingtaine de vidéos de 60 secondes (1181 x 1184 points, à raison de 30 images/secondes).  

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L’édition permet d’ajouter en quelques manipulations du texte et quelques effets à une photo, de la recadrer ou d’appliquer un format carré. Il est aussi possible d’effectuer des coupes sur une vidéo, de procéder à des améliorations automatiques et de créer de petits montages à partir d’une dizaine de photos et de séquences filmées. Pour les vidéos, enfin, la prise de vue se fait par défaut en format carré, mais on reste sur une définition correcte pour un partage sur les réseaux et il est possible de recadrer ses vidéos au format portrait ou paysage avec View.

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Côté qualité audio, on est agréablement surpris par la qualité du son, assez clair, bien qu’il ne s’agisse pas de conduction osseuse (avec une transmission du son par vibration sur les os de la mâchoire et des tempes, sans faire appel aux tympans). Chaque branche est en effet équipé d’un haut-parleur qui diffuse le son. La puissance n’est pas très élevée, le manque de basses certain, mais cela suffit largement pour écouter de la musique ou tenir une conversation dans un environnement calme.

3. Une autonomie de quelques heures, boostée par l’étui

Avec une utilisation en continu incluant écoute de musique, prise de nombreuses photos et vidéos, transfert des contenus vers l’appli, l’autonomie des Ray-Ban Stories fond comme neige au soleil. N’espérez pas, en bon touriste, passer une journée complète à mitrailler les quartiers d’une ville, sans passer par la case recharge. Vous ne dépasserez pas 4 à 6 heures d’usage à outrance… ce qui suffit largement pour créer quelques stories et poster vos plus beaux souvenirs. Et si vous les éteignez de temps en temps vos pour préserver la batterie, rien ne vous empêche de les utiliser…  comme de simples lunettes de soleil !

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Si vous voulez éviter tout risque de panne sèche, la seule solution est de vous munir de l’étui fourni avec les lunettes, pas très léger (194 g vide) et surtout assez volumineux (pas question de le glisser dans une poche).  En revanche, cet accessoire vous permet de faire le plein sans compter ou presque. On les a rechargées intégralement au moins 4 fois et l’étui affichait encore 50 % d’autonomie. Précisons que si vous avez activé les alertes sonores, l’assistant vous prévient plusieurs fois avant l’extinction définitive de la batterie.

Ray-Ban Stories : les principaux points négatifs

Tout n’est pas rose au pays de Facebook. Voici les lacunes et les contraintes des Ray-Ban Stories qui nous ont fait un peu tiquer.

1. Nos attentes douchées en matière de futurisme

Passé la curiosité légitime que suscitent ces Stories et l’enthousiasme des premiers instants, on est assez vite déçus par la technologie embarquée finalement presque anachronique. Mais où est la réalité augmentée ? Où est le plan qui s’affiche dans nos lunettes pour nous montrer le chemin, où sont les filtres rigolos qui pourraient nous faire voir le paysage sous un jour différent, les jeux ou les séries pour nous distraire ? On doit se contenter de capturer des contenus, écouter de la musique et d’un assistant qui comprend quelques mots (en français depuis peu, c’est déjà ça), mais sans grande intelligence. Inutile de sortir des quelques phrases qui servent au pilotage de vos binocles. La réponse sera invariablement « je ne peux pas faire ça sur vos lunettes ». Pas question non plus de dire « moins fort » à la place de « baisse le volume » ! On va avoir du mal à se projeter dans le Métavers avec les lunettes de Facebook. Un peu frustrant.

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Et sans parler de fonctions futuristes, on aurait apprécié pouvoir prendre ou émettre un appel directement depuis ses lunettes. Cette fonction inexistante pour l’instant est, semble-t-il, envisagée, mais au seulement travers de l’application WhatsApp. Pour l’heure, il faut se contenter de la possibilité de la lecture par l’assistant de messages courts, envoyés via Messenger. Et encore faut-il opter pour la langue anglaise, en l’absence d’une version francisée. On peut toutefois espérer des fonctions plus étoffées dans un proche avenir, par mise à jour.

2. Des lunettes inutiles dans certaines situations  

Si la qualité d’image et de son suffit dans la plupart des scénarios, ces lunettes connectées ne sont pas à pousser dans leurs retranchements. La qualité d’image chute drastiquement lorsque la luminosité n’est pas suffisante. Les photos sont bruitées et les vidéos trop sombres, même pour un partage sur les réseaux sociaux. Du côté de l’audio, pas la peine d’essayer d’écouter de la musique dans le métro, ni même de téléphoner dans une rue passante. De plus, dans un environnement clame, soyez conscients que si vous poussez un peu le volume de vos lunettes, vos voisins entendront distinctement votre musique ou vos conversations. Bref, votre playlist préférée à la bibliothèque, il faut oublier. 

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3. Une vie privée qui pourrait vite être bafouée

Quand Meta se lance dans la commercialisation de lunettes connectées capable de photographier et de filmer en toute discrétion, on est en droit de se poser des questions sur la protection des données et le respect de la vie privée. Pour prévenir toute tentative de « stalking », Meta a mis en place un garde-fou. En plus d’une LED intérieure qui s’allume en vert, blanc, orange ou rouge pour donner à l’utilisateur des indications (lunettes en train de filmer, batterie à recharger, etc.), une seconde LED est positionnée en façade.

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Elle s’éclaire en blanc lors de la prise d’une photo ou d’une capture vidéo, pour avertir le « sujet ». Seul bémol, cette LED n’est pas la plupart du temps pas remarqué par ce dernier, sauf à être en face à face dans un environnement assez sombre. Le dérapage reste donc possible, malgré les avertissements publiés par Meta dans l’appli View notamment qui soulignent qu’il ne faut pas filmer quelqu’un à son insu. Ce n’est pas bien.

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