Xiaomi en plein dérapage : la SU7 au cœur d’une crise de confiance

À l’approche du lancement de la SUV YU7, concurrente de la Tesla Model Y, Xiaomi se retrouve à un tournant décisif. L’avenir de sa division automobile dépendra de sa capacité à restaurer la confiance et à répondre aux critiques.

Xiaomi SUV YU7
© Xiaomi
SUV YU7, la voiture qui fait polémique

Le constructeur chinois Xiaomi, surtout connu pour ses smartphones, se heurte aujourd’hui à une crise de confiance majeure dans son aventure automobile. Après le lancement très médiatisé de sa première voiture électrique, la SU7, l’entreprise fait face à une vague de mécontentement de la part de ses clients.

En cause : des promesses technologiques jugées trompeuses et des performances qui ne seraient pas à la hauteur des attentes.

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L’origine du scandale remonte à une mise à jour logicielle de la SU7 Ultra qui limitait la puissance du véhicule, sauf sur des circuits homologués. Ce bridage, présenté comme une mesure de sécurité après un accident tragique, a été vivement critiqué avant d’être annulé.

Toutefois, cette décision n’était que le prélude à une polémique plus vaste concernant un capot en fibre de carbone proposé en option à plus de 5 000 euros. Présenté comme un élément technique améliorant le refroidissement du moteur, ce capot n’offrirait en réalité aucun avantage réel. Plusieurs blogueurs spécialisés ont mis en évidence son inefficacité, déclenchant la colère de nombreux clients.

Plus de 400 acheteurs se sont rassemblés pour demander le remboursement de cet équipement optionnel, dénonçant une communication jugée mensongère. Xiaomi, tentant de désamorcer la crise, a proposé aux clients non encore livrés de choisir un capot classique à la place, et offert un bon d’achat de 245 euros à ceux déjà en possession du capot incriminé. Mais ces mesures ont été perçues comme insuffisantes par une partie de la clientèle.

La situation se complique encore davantage avec la publication d’une étude du China Automobile Quality Network, qui place la SU7 en dernière position dans sa catégorie en matière de qualité perçue. Ce résultat renforce les doutes sur la fiabilité du véhicule et commence à éroder la confiance des acheteurs. En parallèle, les ventes ont reculé de 28 % entre la mi-avril et la mi-mai, un chiffre qui commence à inquiéter malgré un rythme de production soutenu.

Face à cette tempête, le PDG Lei Jun a reconnu publiquement sur Weibo que l’entreprise traverse « la période la plus difficile » depuis sa création en 2010. Il évoque également l’existence d’une campagne de désinformation, assurant que des milliers de comptes automatisés ont été identifiés comme propagateurs de rumeurs visant à nuire à la réputation de Xiaomi. Ce message a toutefois été retiré, alimentant les spéculations.

Source : Frandroid