Guerre commerciale : la Chine pousse ses entreprises à abandonner Nvidia

La Chine veut réduire sa dépendance envers Nvidia et accélérer le développement de ses propres technologies.

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La Chine bloque les puces Nvidia pour miser sur ses propres technologies

D’après le Financial Times, l’Administration du cyberespace de Chine a demandé aux grandes entreprises locales d’arrêter d’acheter des processeurs américains dédiés à l’intelligence artificielle. Les sociétés doivent même annuler leurs commandes en cours.

Parmi les concernés, on retrouve ByteDance et Alibaba. Ces groupes testaient déjà la puce RTX Pro 6000D, conçue spécialement par Nvidia pour le marché chinois. Mais selon plusieurs sources proches du dossier, le régulateur a exigé qu’ils abandonnent ces projets.

Ce n’est pas la première restriction de ce type

En août, Pékin visait déjà la puce H20 de Nvidia, largement utilisée par les entreprises chinoises. Désormais, l’interdiction s’étend à d’autres modèles, preuve de la volonté de la Chine d’atteindre une forme d’autonomie dans le secteur stratégique des semi-conducteurs.

Avec cette décision, Pékin veut ne plus dépendre des États-Unis pour l’intelligence artificielle et développer des solutions locales capables de rivaliser. Le régulateur chinois a d’ailleurs demandé à des fabricants nationaux comme Huawei, Cambricon, Alibaba et Baidu de comparer leurs produits aux modèles importés. D’après les rapports, les résultats chinois commencent à atteindre le niveau des concurrents américains, parfois même à les dépasser.

Pourtant, des difficultés subsistent. En août, la start-up DeepSeek avait rencontré des problèmes en essayant de fonctionner sans puces Nvidia. Mais malgré ces obstacles, Pékin pousse son industrie à progresser rapidement.

Cette décision s’inscrit dans une guerre commerciale et technologique plus large

Nvidia, basée en Californie, est depuis longtemps au centre des tensions entre Washington et Pékin. Les États-Unis alternent interdictions et autorisations. Après avoir menacé de surtaxer fortement les exportations, l’administration américaine a finalement permis à Nvidia et AMD de vendre certaines puces à la Chine, à condition de reverser une partie de leurs revenus au Trésor américain.

La trêve commerciale signée récemment entre les deux pays n’a pas suffi à calmer le jeu. L’accord actuel doit expirer en octobre, sauf nouvelle prolongation.

Mercredi, le patron de Nvidia, Jensen Huang, a exprimé sa déception. Selon lui, les tensions dépassent son entreprise et relèvent d’enjeux politiques plus larges.

De leur côté, les présidents Donald Trump et Xi Jinping doivent se rencontrer prochainement. Ils parleront de plusieurs dossiers sensibles, dont la vente des activités américaines de TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance.

Source : L’Echo