Le harcèlement sexuel est un fléau qui touche de nombreuses femmes chaque jour. Et il est même en vigueur sur des sites insoupçonnés comme Vinted et Leboncoin.
Si Vinted peut donner lieu à des arnaques visant les comptes en banque, il peut aussi accueillir un autre type de personnes malintentionnées : des prédateurs sexuels. Ces derniers sévissent également sur Leboncoin, l’un des sites les plus visités par les Français. En général, ce sont les vendeuses qui sont la cible principale de ce genre d’attaques, comme le révèle BFMTV.com dans une enquête.
Les femmes, victimes de harcèlement sexuel sur Leboncoin et Vinted
Il semblerait que de nombreux hommes prennent Vinted ou Leboncoin pour des sites de rencontres. Si certains assument leur identité, d’autres préfèrent se cacher sous le couvert de l’anonymat. Ils se font alors passer pour des acheteuses potentiellement intéressées par les articles vendus.
Le but de ces faux comptes est généralement d’obtenir des photos des vendeuses en train de porter les vêtements mis en vente, parfois dans des conditions dégradantes pour la victime. Harcèlement par message, photos dénudées non désirées, appels téléphoniques… Un véritable arsenal à la disposition de ces prédateurs, prêts à tout pour obtenir ce qu’ils veulent.
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Preuve en est avec Fatma, une adolescente ayant témoigné de son harcèlement sur Leboncoin auprès de nos confrères de BFM. La jeune fille de 17 ans a été la cible de harcèlement de la part d’un homme. Fatma, sans savoir à qui elle avait à faire, a partagé le type de photos cité plus haut. S’en sont alors suivis des messages de plus en plus insistants puis le chantage, le prédateur menaçant la mineure de divulguer ses photos sur internet.
“J’étais terrifiée[…] Il me disait que si je ne lui envoyais pas de nouvelles photos, il enverrait les premières à mon père et à mes oncles qu’il disait avoir trouvés sur Facebook ou qu’il les diffuserait sur les réseaux “, raconte-t-elle à BFMTV.com.
Ce comportement prédateur et sexualisant de certains hommes pousse souvent les victimes à fuir ces sites de vente. Si les plateformes ne tolèrent pas ce genre de pratiques, les outils mis en place peinent à endiguer ce type de comportement.
Pour rappel, ce genre de comportement est caractérisé comme “injure privée” et est condamnable d’un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. En cas d’harcèlement avéré (plus de deux messages répétés), la sanction est plus sévère et passe à 5 ans de prison et 75 000 euros. Dans tous les cas, il est vivement conseillé aux victimes de contacter la police et de porter plainte, bien que le processus puisse être difficile voire décourageant.
Mise à jour le 30 janvier : L’équipe de Vinted France a contacté la rédaction pour préciser la politique de la plateforme concernant les cas de harcèlement sexuel. Voici leur déclaration : « La confiance et la sécurité de nos membres sont une priorité absolue et nous ne tolérons aucune forme de harcèlement ou de comportements inappropriés sur notre plateforme […]Tout contenu jugé indécent, haineux ou illégal est alors immédiatement supprimé. Nous pouvons également prendre des mesures à l’encontre du membre à l’origine de ce contenu, pouvant aller jusqu’au blocage définitif de son compte […] Dans certains cas, nous encourageons également les membres à s’adresser aux forces de l’ordre et nous sommes prêts à coopérer avec celles-ci lorsqu’elles nous contactent.» De quoi rassurer les femmes lors de l’utilisation de l’application.
