Beaucoup d’investisseurs surveillent le prix du Bitcoin et son adoption par les grandes institutions. Pourtant, une autre menace pourrait frapper la cryptomonnaie : l’informatique quantique. Anatoly Yakovenko, cofondateur de Solana, a récemment averti que cette technologie pourrait mettre en danger la sécurité du Bitcoin avant 2030.

Le Bitcoin peut-il résister à l’ère quantique ?
Lors du All-In Summit 2025, Yakovenko a estimé qu’il existait une chance sur deux qu’une percée majeure dans l’informatique quantique ait lieu d’ici cinq ans. Autrement dit, le risque serait plus proche que ce que beaucoup imaginent.
Si des ordinateurs quantiques capables d’exécuter l’algorithme de Shor voient le jour, ils pourraient casser les protections cryptographiques qui assurent aujourd’hui la sécurité du Bitcoin. Selon lui, il est urgent de travailler sur des signatures dites post-quantiques, pensées pour résister à ce type d’attaques.
Pourquoi Bitcoin est vulnérable ?
Le protocole repose sur les courbes elliptiques. Avec un ordinateur classique, briser cette cryptographie est pratiquement impossible. Mais un ordinateur quantique assez puissant pourrait le faire très vite. Certains groupes malveillants se préparent déjà. Ils collectent des données chiffrées aujourd’hui dans l’idée de les déchiffrer demain, une fois la technologie disponible.
Le problème est encore plus sérieux quand on sait qu’environ un quart des bitcoins dort dans de vieilles adresses où les clés publiques sont visibles. Si le quantique avance, ces fonds seraient les premiers ciblés.
Yakovenko n’est pas le seul à s’inquiéter. Vitalik Buterin, créateur d’Ethereum, estime que la probabilité d’une rupture de la cryptographie d’ici 2030 est d’environ 20 %. D’autres, comme la plateforme de prévision Metaculus, jugent que l’échéance est plus lointaine, plutôt autour de 2040. Il reste donc beaucoup d’incertitude, mais l’idée d’un risque grandit dans les débats.
Un autre défi se pose : la gouvernance de Bitcoin. Changer son système de signatures nécessiterait une mise à jour majeure, un « hard fork ». Or, la communauté Bitcoin est connue pour sa prudence et avance très lentement dès qu’il s’agit de modifier le protocole.
Quelles solutions possibles ?
Des pistes existent déjà. Par exemple, le BIP 360 propose l’usage de signatures post-quantiques basées sur de nouvelles méthodes cryptographiques. D’autres blockchains, comme Solana, affirment avoir déjà pris de l’avance, même si ces déclarations sont encore discutées.
Certains États, comme le Salvador, qui détient du Bitcoin dans ses réserves, commencent à bouger. Le pays a récemment transféré une partie de ses fonds vers de nouvelles adresses, afin de limiter les risques.
Le temps joue contre Bitcoin. Si rien n’est fait, la sécurité qui fait sa force pourrait s’effondrer face aux ordinateurs quantiques. Mais si la communauté agit à temps et adopte des solutions résistantes, Bitcoin pourra prouver qu’il est capable de survivre, non seulement aux crises économiques, mais aussi aux révolutions technologiques.
Source : Yahoo! Finance