Nouvelle génération de batteries : la Chine frappe encore un grand coup

Alors que les constructeurs français peinent encore à franchir un cap décisif dans la course à l’innovation électrique, leurs concurrents chinois, eux, semblent avoir trouvé la voie pour développer une nouvelle génération de batteries capable de rebattre entièrement les cartes du marché mondial.

Recharge voiture électrique
La Chine prépare la production de masse des batteries solide

Depuis plusieurs années, les constructeurs automobiles cherchent à concilier deux objectifs contradictoires : augmenter l’autonomie tout en contenant les prix. La solution la plus simple a longtemps consisté à installer des batteries plus grosses, au détriment du poids et de la consommation. En parallèle, un autre axe de développement a pris de l’ampleur : les batteries dites « solides », qui se distinguent par l’utilisation d’un électrolyte entièrement solide. Cette architecture, encore expérimentale, promet une densité énergétique supérieure, une meilleure sécurité et une durée de vie accrue.

La Chine conserve un pas d’avance sur ses rivaux

Parmi les industriels qui misent fortement sur ces technologies, le chinois Dongfeng Motor affiche une avance notable. Selon les informations relayées par CNEVPost, le groupe se dit prêt à passer à la production de masse dès septembre 2026. Une échéance qui devance nettement la plupart des autres acteurs du secteur, lesquels évoquent plutôt l’horizon 2030 pour un déploiement commercial. Toyota, par exemple, prévoit une première application en 2027.

Dongfeng dispose déjà d’une ligne expérimentale pouvant produire jusqu’à 0,2 GWh par an, ce qui laisse présager un développement rapide. Toutefois, les images publiées montrent non pas des batteries entièrement solides, mais des modèles semi-solides, bien qu’elles atteignent déjà une densité énergétique impressionnante de 350 Wh/kg.

La production de véritables accumulateurs entièrement solides n’est annoncée qu’à partir de 2027. Cette ambiguïté a poussé le gouvernement chinois à exiger que ces batteries intermédiaires soient officiellement qualifiées de « solide-liquide » afin d’éviter toute confusion.

Un potentiel toujours remarquable

Même si la version semi-solide n’est pas totalement aboutie, les performances annoncées restent très attractives. Avec une densité bien supérieure à celle des batteries LFP, ces modules permettent de stocker davantage d’énergie sans augmenter la taille du pack, ce qui réduit le poids et les coûts de production. Dongfeng poursuit en parallèle le développement d’une batterie tout solide, visant également les 350 Wh/kg avant de viser le seuil ambitieux des 500 Wh/kg.

Les premiers tests sont encourageants : résistance thermique au-delà de 170 °C, bien au-dessus des normes, et maintien de plus de 70 % de la capacité à –30 °C, un point particulièrement crucial pour les régions froides. Le constructeur a aussi révélé une plateforme 1200 volts pouvant théoriquement ajouter 450 km d’autonomie en cinq minutes, sous réserve de chargeurs 2 MW encore inexistants.