Sam Altman met en garde contre une vague de fraudes dopées par l’IA

Sam Altman alerte sur la montée des fraudes par IA et prône un système d’identité numérique basé sur l’iris

Sam Altman, PDG d'OpenAI
Sam Altman veut remplacer les mots de passe par l’identification biométrique

Lors d’une conférence organisée par la Réserve fédérale à Washington, Sam Altman, PDG d’OpenAI, a averti le secteur financier d’un risque majeur : une vague inédite de fraudes permises par l’intelligence artificielle. Selon lui, les systèmes actuels d’authentification sont déjà dépassés, sauf les mots de passe. Il se montre particulièrement inquiet face à l’empreinte vocale, encore utilisée par certaines banques pour valider des opérations sensibles. L’IA permet désormais d’imiter une voix à la perfection, ce qui rend cette méthode dangereusement obsolète.

Altman a prévenu que la menace ne se limitera pas aux appels audio. Bientôt, des vidéos et des appels vidéo indiscernables de la réalité pourraient être exploités par des escrocs. Il appelle à mettre en place de nouveaux moyens de vérification, plus sûrs.

Ces inquiétudes sont fondées sur des cas réels

En 2024, un couple de Brooklyn a reçu un appel nocturne d’une voix identique à celle d’un proche en détresse, exigeant une rançon. Trompés, ils ont versé plusieurs centaines de dollars avant de découvrir que tout était faux.

Des affaires plus importantes existent aussi. En 2020, un directeur de banque à Hong Kong a été piégé par un appel imitant la voix d’un dirigeant d’entreprise. Pensant répondre à une demande légitime, il a autorisé des virements totalisant 35 millions de dollars. L’escroquerie reposait sur un clonage vocal généré par l’IA, renforcé par de faux courriels.

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La solution d’Altman pour faire face à cette vague de fraude

Pour contrer ces risques, Sam Altman mise sur un projet controversé : World. Lancé en 2023 sous le nom Worldcoin, il propose de créer une carte d’identité numérique basée sur le scan de l’iris. L’objectif est de prouver l’identité d’un utilisateur en ligne et de distinguer les humains des robots. En échange de ce scan, les participants reçoivent un jeton numérique.

En 2024, le projet a simplifié son nom en « World » et annoncé une nouvelle version de son scanner Orb, ainsi que des intégrations avec FaceTime, WhatsApp et Zoom. Mais cette initiative soulève de vives critiques. Edward Snowden a dénoncé l’usage de la biométrie, estimant que les données corporelles ne devraient pas être exploitées comme une monnaie. Des fuites de données ont aussi eu lieu, et dans certains pays, des habitants ont vendu leurs scans d’iris pour quelques dizaines de dollars.

Les autorités surveillent de près ce programme. La CNIL en France a ouvert une enquête. Le Royaume-Uni a émis des avertissements, et le Kenya a suspendu les activités de World sur son territoire, évoquant des problèmes réglementaires sérieux.

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Source : Developpez.com