Le scandale du Dieselgate revient sur le devant de la scène avec une ampleur inédite. Quatorze constructeurs automobiles, dont Peugeot, Citroën et Renault, sont aujourd’hui poursuivis devant la Haute Cour de justice britannique. Ils risquent des amendes de plusieurs milliards d’euros, dans un contexte déjà difficile pour l’industrie automobile.
Dieselgate : les constructeurs risquent plusieurs milliards d’euros d’amende
Depuis lundi, environ 1,6 million de propriétaires de voitures diesel ont engagé une action collective contre ces constructeurs. Ils accusent les marques d’avoir installé des logiciels truqueurs capables de fausser les tests officiels de pollution. Ces programmes permettaient de réduire artificiellement les émissions d’oxydes d’azote (NOx), des gaz dangereux pour la santé et nocifs pour l’environnement.
Cette affaire fait écho à celle de Volkswagen en 2015, quand le groupe allemand avait reconnu avoir équipé 11 millions de véhicules de ces dispositifs. À l’époque, le constructeur avait déjà payé plus de 30 milliards d’euros en amendes et indemnisations, notamment aux États-Unis.
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De nombreux constructeurs concernés
Le nouveau procès britannique ne vise plus seulement Volkswagen. Il implique aussi Mercedes-Benz, Ford, Renault, Nissan, Stellantis (Peugeot, Citroën), Jaguar Land Rover, BMW, Volvo, Toyota, Hyundai-Kia, Mazda, Suzuki, et même Porsche. C’est donc une grande partie du secteur automobile mondial qui se retrouve dans la tourmente.
Les plaignants demandent environ 6 milliards de livres sterling, soit près de 7 milliards d’euros, pour compenser les pertes subies depuis 2012 (baisse de la valeur des véhicules, tromperie sur la pollution réelle et inquiétudes liées à la santé). Si la Haute Cour donne raison aux automobilistes, cette décision pourrait créer un précédent juridique majeur en Europe et fragiliser encore plus le secteur.
Les constructeurs se défendent
Tous les groupes concernés rejettent les accusations. Mercedes a déclaré que ces plaintes étaient « sans fondement » et assure qu’elle se défendra fermement. De son côté, Stellantis affirme que ses véhicules respectaient les normes en vigueur. Pourtant, les jugements récents se multiplient. En juillet 2025, aux Pays-Bas, plusieurs marques du groupe ont déjà été reconnues responsables de pratiques similaires, même si elles contestent cette décision.
Ce procès arrive à un mauvais moment pour l’industrie automobile, déjà affaiblie par la crise du marché européen. La procédure attire aussi l’attention des fonds d’investissement et cabinets d’avocats qui espèrent des profits importants si les constructeurs sont condamnés.
Volkswagen a d’ailleurs déjà versé 193 millions de livres au Royaume-Uni en 2022, sans reconnaître sa culpabilité.
Mais l’affaire n’est pas près de se terminer. Même si les plaignants gagnent cette première étape, un second procès sera nécessaire pour fixer le montant exact des indemnisations. Certains experts pensent qu’un accord à l’amiable pourrait être trouvé pour éviter un long conflit et limiter les dégâts financiers et d’image.
Source : Presse Citron