Il y a un mois, les forces russes commençaient à envahir l’Ukraine. Alors que le conflit s’éternise, retour sur un mois de guerre à travers les images satellites capturées par Planet.
Pertes civiles, villes détruites, afflux de réfugiés fuyant les bombardements… Un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le conflit continue de faire des ravages, empêchant d’ailleurs de connaître précisément le bilan humain qui ne fait que s’alourdir au fil des jours. D’autant que des technologies guerrières de pointe sont utilisées par les deux camps.
Vendredi dernier, l’Ukraine a notamment été frappé par un missile hypersonique. De leur côté, les Ukrainiens utilisent à foison des drones de combat pour malmener l’envahisseur russe. Une guerre technologique qui fait de gros dégâts comme nous le révèlent les différents fournisseurs d’imagerie satellite.
La guerre en Ukraine vue par des satellites
Quelques jours avant le début de l’invasion démarrée le 24 février, nous avions pu observer le regroupement autour de l’Ukraine des forces russes grâce aux images de Maxar Technologies. Un prélude avant l’entrée en force des troupes du Kremlin qui ne s’attendaient toutefois pas à une telle résistance. Grâce au travail de Planet, fournisseur notable d’images satellites, nous disposons d’une flopée de visuels permettant d’observer l’évolution du conflit vue depuis l’espace. En voici un florilège.
Premiers jours du conflit
Situé à la frontière entre l’Ukraine et la Biélorussie, le pont permettant de franchir le Dniepr a été saboté. Un moyen d’empêcher l’envahisseur russe de rallier facilement Kiev où passe le fleuve. À ce jour, la capitale n’a d’ailleurs toujours pas été prise par Moscou qui continue de bombarder les quartiers résidentiels. Ces images dévoilent le pont avant et après le sabotage :
Le 24 février, Planet a capturé une image de la base aérienne de Chuhuiv. Située en dehors de Kharkiv, celle-ci a été touchée par un bombardement. On peut ainsi voir de la fumée noire s’échappant de la zone.
Les bases aériennes sont évidemment des cibles stratégiques pour les Russes, déterminés à faire fondre la force de frappe de l’Ukraine. Illustration dans la base de l’armée de l’air située à Ozerne.
Une autre image fumante a été immortalisée le 25 février à Ivankiv, la ville étant en proie aux flammes après l’arrivée des blindés russes.
Le 27 février, les forces russes ont envoyé une fusée depuis l’oblast de Belgorod situé dans leurs terres, laissant également un panache de fumée visible depuis les étoiles grâce à la technologie de Planet.
Fin février, début mars
Voici les dégâts causés par les combats sur le pont de la rivière Desna à Zolotynka. Capturée le 26 février, la première photo montre la structure non-dégradée.
Prise le 28 février, la seconde la dévoile dans un bien piteux état :
Parmi les autres infrastructures clés, on retrouve également les aéroports. Celui d’Hostomel a notamment été durement meurtri par la guerre comme le montrent ces deux images comparatives avant/après :
Nous entrons à présent dans le mois de mars avec cette image documentant la fuite des Ukrainiens en Hongrie. En regardant de plus près, vous distinguerez une longue file de voitures.
Autre image d’exil cette fois-ci à Sighetu Marmatiei, ville bordant la frontière ukrainienne dans le nord-ouest de la Roumanie :
À Ovroutch, ville de 15 332 habitants située dans l’oblast de Jytomyr, des immeubles ont été détruits comme vous pouvez le constater ci-dessous :
Du 10 au 11 mars, Maxar a saisi des images impressionnantes de la guerre en Ukraine. Comme ce bataillon d’artillerie russe tirant sans discontinuer à Ozera :
À Borodyanka, ces immeubles résidentiels ont été durement touchés par les frappes aériennes.
Le théâtre de Marioupol, où plus de 1000 civils s’abritaient des frappes russes, a été bombardé le 16 mars. Le bilan officiel est toujours inconnu. Vers le 12 mars, le mot “enfants” avec été écrit en russe autour du théâtre afin de prévenir l’adversaire que l’endroit logeait des réfugiés juvéniles.
Seconde partie de mars
Séparatistes pro-russes et forces ukrainiennes se sont menés une lutte âpre à Volnovakha, ville localisée dans la région de Donetsk. Une école a notamment été ravagée par les combats :
Dans ce champ, vous pouvez également constater l’apparition de cratères provoqués par les bombardements. Un véritable gruyère :
Deux jours plus tard, les satellites ont photographié l’explosion d’au moins trois hélicoptères russes ciblés par un raid ukrainien sur l’aéroport de Kherson.
Voici les dégâts causés par un missile russe qui s’est écrasé sur l’usine de réparation de chasseurs de Lviv. Avant l’attaque :
Après le bombardement :
Comme évoqué plus haut, Marioupol paye un lourd tribut lors de cette guerre. Assiégée, la ville a une importance stratégique énorme pour Moscou qui continue de malmener ses habitants. Ce comparatif d’images satellites permet de souligner le contraste entre le calme du 13 février et la folie guerrière du 19 mars :