Le 17 juin 2025, l’Assemblée nationale a voté la suppression des Zones à Faibles Émissions mobilité (ZFE-m). Une décision controversée qui relance le débat entre santé publique, environnement et pouvoir d’achat.

Depuis leur création, les Zones à Faibles Émissions mobilité (ZFE-m) suscitent des réactions contrastées. Pour certains, ces dispositifs visant à limiter l’accès aux centres-villes des véhicules les plus polluants sont trop restrictifs. Pour d’autres, ils sont au contraire insuffisants face à l’urgence climatique. Pourtant, le débat a pris un nouveau tournant : le 17 juin 2025, l’Assemblée nationale a voté en faveur de la suppression des ZFE, relançant une polémique nationale.
Avec 275 voix pour et 252 contre, le projet de loi visant à faire disparaître ces zones a été adopté en première lecture. Cependant, ce vote ne scelle pas encore le sort définitif des ZFE. La procédure législative reste longue : le texte doit désormais être examiné par le Sénat. En cas de désaccord entre les deux chambres, une commission mixte paritaire devra trancher. Même en cas d’accord, le Conseil constitutionnel pourrait être saisi, car cette suppression est intégrée à un projet de loi plus large sur la simplification administrative.
Un gouvernement divisé et des tensions politiques
Au sein même de la majorité présidentielle, les positions divergent fortement. Tandis que certains députés soutiennent un allègement des contraintes pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes, d’autres appellent à maintenir ces mesures, jugées essentielles pour la santé publique.
Face aux critiques, l’exécutif tente de calmer le jeu en évoquant des ajustements ciblés plutôt qu’une suppression brutale, notamment pour les grandes villes comme Paris et Lyon, où les niveaux de pollution restent préoccupants.
Enjeux environnementaux et risques sociaux
Les écologistes et de nombreux professionnels de santé dénoncent ce recul. Selon eux, autoriser le retour massif de véhicules anciens dans les centres urbains pourrait avoir des effets immédiats sur la qualité de l’air. Les premières ZFE avaient pourtant montré des résultats encourageants. A Lyon, par exemple, les concentrations de polluants comme les oxydes d’azote avaient chuté de 24 à 44 % depuis la mise en place du dispositif.
Du côté social, la question de l’injustice reste posée. Les ménages les plus modestes, qui peinent déjà à remplacer leurs véhicules, risquent de rester les grands perdants, qu’il s’agisse du maintien ou de la suppression des ZFE. La disparition progressive de dispositifs comme la prime à la conversion ou la réduction du bonus écologique en 2025 n’a fait qu’accentuer les difficultés.
Un coût potentiel pour la France
Ironie de la situation : abandonner les ZFE pourrait aussi coûter cher à l’État. En cas de non-respect des objectifs de qualité de l’air fixés par l’Union européenne, la France s’expose à des sanctions financières pouvant atteindre plusieurs milliards d’euros.
Source : Futura Sciences