[Test] Micro Condor : le renouveau de la trottinette suisse ?

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5/10

Micro Mobility Condor

On aime
  • La qualité suisse
  • Une béquille
  • Position de conduite basse
  • Grip épais et durable
  • Bon couple et bonne reprise
  • Accélérateur ingénieux
  • Trois points de freinage
On n’aime pas
  • Design mal optimisé
  • Moins de 10 km d'autonomie
  • Pas de Bluetooth, pas d'écran numérique
  • Très raide (pas d'amortisseurs ou roues gonflées)
Verdict :

La Condor représente ce que Micro Mobility peut proposer de mieux à l’heure actuelle. Si sa conception est irréprochable avec une excellent finition, on regrette qu’elle ne soit pas confortable et que son autonomie soit si mauvaise. Son ergonomie aurait également pu être améliorée en proposant plusieurs hauteurs de guidon et des poignées pliables. A côté de cela, elle offre de bonnes reprises, un freinage sécurisant et ne rechigne pas à franchir un chemin de terre. Malgré tout, ses points négatifs sont trop nombreux pour pouvoir la recommander franchement.

En 2015, nous avions testé l’emicro One, la première trottinette électrique de Micro Mobility. Elle nous avait intriguée par son poids plume de 7,5 kg. Ses performances n’étaient hélas pas au rendez-vous.

Mais depuis, le constructeur suisse a étoffé sa gamme électrique, qui compte aujourd’hui six modèles dont l’emicro One et un modèle pour enfant, la Sparrow. 

Parmi les nouveautés, la plus performante est la Condor. Ce petit monstre de 500 Watts affiche un design original, comprenez par là qu’il est exclusif à Micro Mobility, contrairement à la pléthore de modèles chinois qui se ressemblent plus ou moins.

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Fine et basse, la Condor est la plus aboutie des trottinettes de Micro Mobility et c’est aussi la plus chère : 979 €. Malgré une conception suisse, elle a intérêt d’être bien équipée et efficace pour espérer concurrencer les Chinoises de ce segment (E-Twow en tête). 

Afin de la décortiquer, nous l’avons testé au quotidien durant un mois. Un essai grandeur nature qui nous a permis de déceler ses qualités, mais aussi ses défauts. Une bonne manière de savoir si elle vaut le coup, ou pas.

>>> À lire sur nexxdrive : Comment bien choisir une trottinette électrique ?

Oui, parce qu’elle est bien finie

D’apparence, la Condor a l’avantage de se différencier de la masse des trottinettes électriques. Elle ressemblerait presque à s’y méprendre à une trottinette mécanique. Son plateau est peu épais, ce qui lui octroie une ligne fine. Idem pour son guidon dont la tubulure est tout aussi mince. L’ensemble respire la solidité même si l’on observe un petit jeu au niveau de la colonne. 

Le moteur est situé dans la roue arrière pleine et c’est bien le seul détail visuel qui pourrait permettre de la différencier d’un modèle manuel. 
Petit détail intéressant, son plateau dispose d’une surface antidérapante en caoutchouc ou matériau assimilé. Cette partie est épaisse et offre une très bonne accroche. D’habitude on n’a droit qu’à un simple grip qui, et les utilisateurs le confirmeront, a la fâcheuse manie de s’user. Une pièce d’usure qui n’apparaît pas sur la Condor, ce qui est un bon point. 

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Idem pour les poignées qui semblent utiliser la même matière caoutchouteuse qui n’a pas bougé d’un iota durant notre de test intensif.

On regrettera éventuellement le câble de frein apparent. Il aurait été intéressant de le camoufler pour éviter qu’il ne s’accroche une fois la trottinette pliée et en main.

Enfin, une seule pièce en plastique s’invite dans la conception de la Condor : le bout du frein arrière. C’est dans cette partie qu’est intégré le réflecteur et elle est particulièrement fragile. Déjà, elle présente un jeu conséquent. Puis, précisons que lors de notre test, nous avons malencontreusement chuté. Une cascade sans trop de bobos qui a pourtant laissé cette fameuse pièce en plastique sur le carreau, sectionnée en deux.  

Non, parce que son design n’est pas pratique

Venons-en à l’utilisation au quotidien, un point sur lequel la Condor n’est pas une championne. Contrairement à d’autres, les poignées de la Condor sont fixes. Un choix de design voulu par Micro pour améliorer la position de conduite en offrant une meilleure stabilité. Néanmoins, cela gêne le positionnement de la Condor, dans les transports en commun, notamment, ou dans le coffre d’une voiture.

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Autre point sur l’ergonomie, le poids. Malgré ses défauts, l’emicro One nous avait séduits par ses 7,5 kg sur la balance. Quelques années plus tard, la Condor prend du poids et s’installe à 10,8 kg. Sans être impossible, son port à la main n’est pas des plus reposants.

En revanche, on apprécie lé réglage en hauteur du guidon. Plutôt que de proposer des positions fixes, Micro laisse le choix précis de la hauteur à l’utilisateur. Il faut simplement bien s’assurer que le loquet de sécurité soit suffisamment ferme pour interdire la descente du guidon.

Non, parce que son autonomie est excessivement mauvaise

Douche froide, l’autonomie de la Condor est absolument désastreuse. Comme à notre habitude, nous avons éprouvé l’autonomie de la Condor sur notre trajet de test type. Pour ce test, nous avons activé le mode le plus puissant de la trottinette, soit dans le cas de la Condor, celui qui permet de rouler à 25 km/h.

Notre parcours relie Suresnes (92) à Versailles (78). Longue de 12,2 km (14,4 km en réel lors du test), cette route est composée de belles montées et de quelques pentes douces. Elle mêle aussi de manière intéressante chaussée, trottoirs, travaux et chemins de terre.

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Si nous avons été agréablement surpris par les reprises et le couple de la Condor qui n’a jamais rechigné à grimper une côte, même les plus ardues, son autonomie est tombée en un rien de temps. Donnée pour 25 km, elle a cessé de fonctionner à 9,2 km sur notre parcours. C’est bien la première fois qu’une telle situation se produit dans nos essais. A ce titre, elle correspond plutôt à une Eagle, sa soeur jumelle qui pèse 1 kg de moins et offre 10 km d’autonomie, sur le papier.

Véritable déception sur ce point, d’autant plus que notre trajet a toujours correspondu avec les données constructeur des autres modèles testés. 

Oui, pour sa poignée active et sa sélection de vitesses

Micro Mobility a débuté avec de l’assistance électrique. L’emicro One demandait une action répétée de la part de la jambe de l’utilisateur pour activer son moteur. Un mode semi-automatique qui permettait de conserver une utilisation un peu sportive. 

La Condor reprend ce système, mais n’en fait qu’un de ses deux modes. Le second est totalement automatique. Une demi-poignée tournante permet alors de mettre les gaz. Ingénieuse, elle est similaire à celle des motos, mais ne prend pas toute la longueur de la poignée pour une raison inconnue. Néanmoins, cela ne présente aucun désagrément à l’usage. 

Côté performances, ne vous attendez pas à une bombe. En réel sur du plat, nous avons atteint 25km/h, soit la donnée constructeur. En descente, elle n’ira pas plus vite, elle est autofreinée.

Contrairement à l’emicro One, la Condor ne requiert aucun accessoire pour changer de mode de vitesse. Il suffit d’appuyer quatre fois sur le frein arrière pour accéder à cette sélection. Trois modes de vitesses plus ou moins rapides sont disponibles ainsi que le mode assistance électrique évoqué plus haut.

Non, parce qu’elle requiert une chaussée impeccable

Micro Mobility a revu sa fiche technique depuis l’emicro One. Ses roues ont gagné en diamètre. On est désormais sur du 200 mm, contre 120 mm auparavant. Une amélioration qui joue beaucoup dans la stabilité de la trottinette notamment à pleine vitesse sur route mauvaise.

Cependant, ne vous attendez pas à monter à bord d’un salon roulant. La Condor n’embarque aucun amortisseur et ses roues sont pleines et non pas gonflées. Aussi, chaque imperfection de la route est directement retransmise au corps. Une expérience particulièrement désagréable sur les pavés, chemins de terre ou plus couramment sur une chaussée dégradée et une situation incompréhensible pour une trottinette à près de 1000 €.

Et c’est un vrai calvaire au quotidien puisqu’on en vient à éviter les rues pavées pour ne pas s’imposer une série de tremblements involontaires. 
Même scénario pour les trottoirs qui obligent à mettre le pied à terre, contrairement à d’autres trottinettes comme les Xiaomi M365 ou E-Twow qui les avalent sans broncher. La hauteur du plateau de la Micro, très faible, y est aussi pour quelque chose. 

>>> [Test] Monster : que vaut la trottinette la plus rapide d’E-Twow ?

En définitive, la Condor est à limiter aux pistes cyclables en bon état. En aucun cas on ne la conseillera pour des trajets périurbains, de la grande route ou pire, du tout-chemin.

Oui, parce qu’elle freine fort

C’est sans doute l’atout majeur de cette trottinette. Elle ne se contente pas d’un seul frein, mais triple cette sécurité. 

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Le premier est situé sur la manette des gaz. Si on inverse celle-ci, le moteur freine et active la récupération d’énergie. En second, on appuie sur le frein arrière qui fonctionne avec le garde-boue comme une trottinette classique. Enfin, un frein avant à tambour assure le dernier point de freinage avec une manette fixée au guidon. Facile d’accès, il est tentant de l’utiliser au plus vite lors d’une manoeuvre. Une mauvaise idée puisque comme le frein gauche d’un vélo, il conduit directement au soleil.

Mis bout à bout, ces trois freins permettent à la Condor de s’arrêter en très peu de temps, sur sol sec. Sur sol humide, elle a plus de mal à accrocher le bitume et peut même glisser dans les virages trop serrés. La faute à une largeur de roues trop faible. Dernier petit reproche, elle fait un vacarme épouvantable à basse vitesse, et ce à l’accélération comme au freinage. C’est rapidement agaçant bien que ce bruit a le mérite de prévenir les passants.

Non, parce qu’elle est mal équipée

Bien construite, la Condor souffre d’un manque d’accessoires. De base, elle est livrée sans klaxon ni phare avant. Des fonctions qui ne peuvent être considérées comme options sur un modèle électrique destiné à évoluer dans la circulation. 

Néanmoins, pour un euro de plus, Micro Mobility propose dans son magasin en ligne la Condor avec un feu avant, une sonnette et un cadenas. Mais ces accessoires ne sont pas les plus évolués du marché. La loupiote, par exemple, n’éclaire rien et ne sert qu’à se signaler auprès des autres usagers. 

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Autre grief, l’absence d’affichage. Une seule bande de leds permettent de contrôler le niveau d’autonomie et le mode de conduite. Aucune information sur le nombre de kilomètres parcourus, la vitesse, etc. Et aucune connexion Bluetooth pour éventuellement profiter de ces informations sur une application compagnon. À ce chapitre, le Condor est complètement en retard, surtout dans sa gamme tarifaire.

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