Radars : la fin du piège ? Une alerte visuelle bientôt généralisée

Depuis plusieurs années, la politique de contrôle routier semblait s’orienter vers une opacité grandissante : radars dissimulés, signaux invisibles et dispositifs conçus pour surprendre les conducteurs. Pourtant, un changement majeur se prépare.

Image 1 : Radars : la fin du piège ? Une alerte visuelle bientôt généralisée
De l’ombre à la lumière, les radars changent de philosophie

Le Département du contrôle automatisé (DCA), structure du ministère de l’Intérieur chargée de l’installation, de l’entretien et de la réglementation des radars, avait jusque-là privilégié la discrétion absolue. Dès 2013, les voitures radars banalisées ont ouvert la voie, équipées de projecteurs infrarouges ne produisant aucune lumière.

Cette logique s’est renforcée en 2019 avec l’arrivée des radars tourelles et de leur mode “leurre”, rendant impossible pour les automobilistes de distinguer un appareil actif de l’un de ses équivalents inactifs. Les versions urbaines miniaturisées, développées ensuite, ont poursuivi cette stratégie d’indétectabilité. Même la dernière génération de radars discriminants a dû abandonner toute signalisation lumineuse.

Ce choix répondait à une ligne directrice : maintenir en permanence chez les conducteurs la sensation d’être contrôlés à leur insu. Le flash visible, qui servait autrefois d’avertissement autant que de sanction, avait ainsi disparu, laissant place à des contrôles parfaitement silencieux et parfois vécus comme des pièges.

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Cette doctrine commence à être remise en question

Dès l’année dernière, certaines discussions laissaient entrevoir la possibilité de radars urbains dotés d’un signal visible. L’hypothèse s’est confirmée. Les futurs dispositifs installés par les communes devront intégrer une alerte lumineuse indiquant qu’une infraction vient d’être enregistrée. Ce revirement ne se limite finalement pas à ces nouveaux appareils, car le DCA envisage désormais d’équiper la majorité du parc existant d’un système similaire.

Selon les informations disponibles, une notification d’infraction pourra être ajoutée dès 2026 sur environ 1 552 radars tourelles, sur les radars discriminants les plus récents, sur près de 350 radars urbains d’État, ainsi que sur les futurs équipements gérés par les collectivités. Cette alerte devra toutefois être conçue avec prudence : visible mais non brutale, légèrement décalée par rapport au déclenchement de l’infrarouge et désactivable à distance en cas de nuisance, notamment en zone habitée.

Pour les voitures radars privatisées, le fonctionnement discret ne serait, pour l’heure, pas remis en cause. Plusieurs propositions ont déjà évoqué l’idée d’un marquage spécifique pour les identifier facilement, mais aucune n’a encore abouti. Pour l’instant, elles demeurent les seules à rester officiellement dans l’ombre.

Source :AutoPlus