La pénurie de mémoire vive s’intensifie avec l’essor de l’IA, et la situation pourrait encore se détériorer en 2026. Voici ce que l’on sait à ce jour.
Une crise historique frappe le marché de la mémoire vive
Si vous pensiez qu’acheter de la mémoire vive restait une formalité, détrompez-vous. Les tarifs de la RAM viennent d’atteindre des sommets historiques. Un kit de 128 Go peut désormais coûter près de 2 000 €. Et il n’est pas question d’un simple pic passager. Nous assistons à un bouleversement durable qui touche l’ensemble de l’écosystème hardware grand public.
Cette crise dépasse largement les pénuries de GPU liées au minage de cryptomonnaies et les ruptures logistiques du COVID. Aujourd’hui, c’est la saturation totale des chaînes de production de semi-conducteurs qui bouleverse le marché. Le dernier symbole en date de ce déséquilibre : Micron a mis fin à sa marque grand public Crucial, preuve que même les acteurs historiques doivent réorienter leurs stratégies vers des clients plus lucratifs, à savoir les géants de l’intelligence artificielle.
La RAM devient un luxe
Un kit DDR5 de 32 Go, autrefois l’entrée de gamme pour un PC gaming moderne, dépasse désormais les 300 €. Les stations de travail et les créateurs de contenu qui utilisent encore de la DDR4 se retrouvent face à des prix indécents. Des kits de 128 Go dépassent les 1 800 €. Ces hausses fulgurantes sont alimentées par une demande énorme et immédiate des centres de données, qui achètent la production entière avant même sa sortie, laissant le consommateur classique avec des miettes à des tarifs exorbitants.
Les fabricants, contraints par la pression des commandes IA, imposent même des fenêtres de paiement de quelques heures pour sécuriser leur approvisionnement en puces DRAM. Le résultat ? Une volatilité extrême et des prix qui doublent, parfois triplent, en quelques mois seulement.
L’intelligence artificielle est le moteur de la crise
La cause principale de ce qui se passe sur le marché est l’essor des modèles d’IA générative. Pour les faire tourner efficacement, les data centers absorbent massivement la mémoire HBM, la DDR5 et le stockage NAND. Samsung et SK Hynix suivent la même tendance, réaffectant leurs lignes de production vers ces clients prioritaires. Le joueur, le monteur vidéo et le passionné de PC devient donc une variable négligeable dans ce marché où l’offre est entièrement captée par l’IA.
Les analystes prévoient que la situation va encore s’aggraver au premier semestre 2026, avec des prix qui resteront élevés au moins jusqu’au quatrième trimestre 2027. L’impact ne se limite pas à la RAM. Les cartes graphiques, les PC portables, les consoles et les mini-PC subiront des hausses mécaniques liées à ces pénuries. Bref, l’ère de l’abondance matérielle touche à sa fin, et un retour à la normale n’est pas attendu avant 2028.
Que faire pour s’en sortir ?
Dans ce contexte, la meilleure stratégie est de préserver et d’optimiser votre matériel actuel. Nettoyez vos ventilateurs, changez la pâte thermique, mettez à jour vos configurations existantes. L’hiver technologique ne fait que commencer, et chaque barrette de RAM devient un véritable trésor.
Source : Tom’s Hardware
