La voiture électrique, pas si écologique : comment sa fabrication épuise les ressources en eau

Les voitures électriques ne rejettent pas de CO2, en revanche leur construction nécessite des quantités d’eau effarantes. Les coupables sont les batteries, dont la conception nécessite des métaux comme le cuivre, le nickel et surtout le lithium, dont l’extraction nécessite énormément d’eau.

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© Envato

Il n’y a pas que les voitures hybrides rechargeables qui seraient une catastrophe écologique, ce serait également… les voitures électriques. La consommation d’eau nécessaire à la construction des batteries n’est pas viable à long terme. Avec des sécheresses plus graves induites par le dérèglement climatique, l’industrie minière qui tire de la terre les matériaux nécessaires aux batteries ne peut pas faire face.

Le minage des matériaux des batteries de voitures électriques consomme énormément d’eau

Si les voitures électriques n’émettent pas de CO2 de leur pot d’échappement, elles ne sont pas exemptes de défauts. Elles accélèrent plus rapidement, et l’agence pour la sécurité des transports aux États-Unis estime que leur poids est en moyenne 33% plus élevé que celui de leurs homologues thermiques. C’est pourquoi les voitures électriques aggravent la pollution aux microparticules des pneus.

Surtout, ce serait la construction des batteries qui menacerait les réserves d’eau mondiales. Selon un rapport de 2020 de l’agence financière Fitch, l’industrie minière est l’une des industries les plus gourmandes en eau. C’est cette industrie qui fournit les matériaux nécessaires aux batteries de voitures électrique. Voici leur consommation d’eau en fonction des techniques employées, selon une étude :

  • 1 kg de cuivre : de 130 à 270 L
  • 1 kg de nickel : de 100 à 1 700 L
  • 1 kg de lithium : 2 000 L

Le lithium est le coupable tout désigné, chaque batterie de voiture électrique contenant entre 3 et 5 kilos de lithium selon Capcar. Pour les autres éléments, le poids total des batteries se situe aux alentours de 300 kg pour une citadine et les 600 kg pour les gros modèles selon Engie. Quand on sait que la batterie d’une Tesla Model 3 peut lâcher après 15 mois et 190 000 km, difficile de prendre la voiture électrique comme un moyen de transport écologique.

L’industrie minière tente d’améliorer son bilan écologique

Bien sûr, les batteries peuvent être recyclées. D’ailleurs Apple, s’est engagé à utiliser 100 % de cobalt recyclé dans ses batteries en 2025. Certaines entreprises sont ainsi plus vertueuses que d’autres. Mais quand règne la bataille des prix sur les voitures électriques, difficile pour les constructeurs automobiles de justifier une facture plus élevée auprès des consommateurs en montrant une plus grande responsabilité environnementale.

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Bien que des innovations aient été introduites pour baisser les quantités d’eau utilisées par les mines, des sécheresses de plus en plus graves menace l’industrie. Avec le dérèglement climatique, les pénuries d’eau sont de plus eau en plus sévères dans les pays où se situent les gisements de matières premières :

  • Chili
  • Maroc
  • Argentine
  • Brésil

Ces pays étaient déjà menacés par la sécheresse, le réchauffement climatique l’aggrave. La ressource en eau devient alors l’objet d’une lutte acharnée entre l’industrie minière et la population locale qui en a besoin pour ses cultures. Des solutions sont parfois trouvées, mais l’accaparement d’une ressource vitale pour la vie humaine est de moins en moins tolérée. Problème, selon l’entreprise CRU, la demande de métaux pour les batteries devrait être multipliée par cinq d’ici 2025.

La gestion des résidus miniers et leur stockage dans des barrages de retenue constituent une autre source de pollution du secteur. Un certain nombre de catastrophes minières ces dernières années étaient dues à la mauvaise gestion de ces résidus. Ces évènements ont parfois causé leur déversement d’eaux polluées dans la nature.

Comment se passer de la voiture, même électrique ?

Difficile de se passer de la voiture dans les espaces ruraux ou péri-urbains de France, où toutes les infrastructures sont pensées pour la bagnole. Après la deuxième guerre mondiale, la voiture semblait comme la solution idéal du futur. C’est à cette époque que les petites lignes de train ont été supprimées, faute de rentabilité. Aujourd’hui sont venu les remplacer des lignes de bus plus lentes, circulant à des fréquences ne permettant pas d’envisager un emploi du temps avec sérénité.

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On ne le répétera jamais assez, mais pour préserver vraiment la planète, il faut privilégier la marche, le vélo, le vélo électrique ou les transports en commun. Dans cette dernière catégorie, le train reste l’option la plus écolo, d’autant plus qu’en France il est alimenté par une électricité propre, grâce à l’énergie nucléaire. Il devrait le rester, avec des innovations comme ce train écologique fonctionnant à l’hydrogène et à la 5G.

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