Entretenir et optimiser ses batteries

Chasser les idées reçues

Image 1 : Entretenir et optimiser ses batteriesLes batteries au lithium-ion (Li-ion) sévissent dans nos appareils électroniques depuis le début des années 1990. Capricieux d’origine, ces accumulateurs ont gagné en performance au fur et à mesure du temps passé, mais les appareils qu’ils équipent sont de plus en plus puissants et énergivores. Chacun a ses certitudes à propos de ces batteries.

« Il faut ôter la batterie de son PC portable lorsqu’il est branché sur secteur », disent certains. D’autres avancent toujours qu’« il est nécessaire de charger entièrement une batterie neuve avant de l’utiliser. » Ces principes valides il y a quelques années sont-ils encore applicables en 2015 ?

Désormais, il faut faire face à des problématiques d’épaisseur avec des appareils qui, pour afficher une finesse optimale, interdisent peu à peu l’accès à leurs batteries. À ce sujet, on pense notamment aux Ultrabooks, aux PC hybrides, aux tablettes et à de plus en plus de smartphones. Comment se débrouiller avec ces batteries auxquelles on ne peut toucher (sans y laisser sa garantie) ?

À travers ce dossier, nous allons répondre à ces questions simples, mais majeures. Rayons les idées reçues. Intégrons les principes de base d’utilisation afin de garantir une meilleure autonomie et une plus grande durée de vie à nos batteries.

A lire : Comparatifs et tests des meilleurs pc portables 2017 par marque

Baisser la luminosité

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Lorsqu’on a un appareil électronique nomade dans les mains, il faut qu’il puisse fonctionner longtemps sur batterie. Les accus actuels sont fabriqués, pour une grande partie, par le même constructeur qui a assemblé le produit. Dans ce domaine, chacun à sa formule de la batterie au lithium-ion. Ainsi, d’un fabricant à l’autre, on ne mesure pas la même performance en termes d’autonomie. Néanmoins, que sa batterie soit de bonne ou de mauvaise qualité, il existe quelques moyens simples à mettre en œuvre afin d’augmenter sensiblement l’autonomie de l’appareil qu’elle équipe.

Plus c’est lumineux, plus ça consomme

Quel que soit l’appareil concerné, s’il dispose d’un écran LCD, la première chose à faire pour optimiser sa charge est de baisser la luminosité de la dalle. Cette opération est également valable pour les écrans dotés d’un rétroéclairage à LED et les dalles Oled, moins gourmands que le rétroéclairage classique des LCD à tubes. L’idéal est de réduire à néant cette luminosité. Bien entendu, pour conserver son appareil dans de bonnes conditions d’utilisation, il faut prendre cette règle avec parcimonie. Selon l’éclairage de l’endroit, l’œil de l’utilisateur saura bien trouver un bon compromis entre autonomie et lisibilité. Dans le cas des smartphones et tablettes, il ne faut pas hésiter à couper la luminosité automatique. Celle-ci peut avoir tendance à trop booster la luminosité afin d’accentuer le confort de lecture au-delà du nécessaire.

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Le mode performance

Toujours dans un souci d’économie d’énergie, on prendra en compte le développement de plus en plus massif des fonctions Speed et Stamina sur les ordinateurs portables. Afin de durer plus longtemps sur batterie, on ne saurait que trop conseiller de garder la machine en mode Stamina si les programmes lancés ne demandent pas de calculs trop complexes (jeux 3D, montage vidéo, lecture de contenus HD…). Pour régler cette option, l’utilisateur doit se rendre dans les options de consommation de son ordinateur.

Faire attention aux composants lors de l’achat

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L’ordinateur portable est un bon exemple pour cet article puisqu’il regroupe le plus de fonctionnalités actuellement disponibles sur un appareil mobile. On notera premièrement que l’autonomie d’une machine se joue dès son achat.

La consommation du processeur

Un transportable pour joueur ne possèdera pas la même endurance qu’un Ultrabook basé sur un processeur à basse consommation. Ce sont donc les composants d’un PC qui déterminent tout d’abord son autonomie.

Dans le choix des composants, on relèvera qu’Intel est le meilleur fondeur de CPU à l’heure actuelle. Ses familles de processeurs pour PC portables consomment peu. Depuis l’architecture Penryn, Intel peaufine ses processeurs à basse consommation. Nommés CULV pour Consumer Ultra Low-Voltage, ils parviennent à tenir aujourd’hui un TDP (dissipation thermique) compris entre 4 et 47 Watts, le gros du lot comprenant les Core i3, i5 Celeron et Pentium, gravite autour de 30 Watts. Le meilleur rapport TDP/puissance est quant à lui attribué aux Core M en Broadwell, dernière architecture en date d’Intel. Leur TDP n’excède pas 4,5 Watts pour une fréquence allant de 2 GHz à 2,9 GHz. Cette performance a un coût et ne trouve donc que sur des machines onéreuses.

Et c’est sans compter sur l’Atom qui bataille depuis juin 2008 contre les Watts. Processeur dévoué aux netbooks, il a glissé vers les smartphones et tablettes. Depuis quelques années, Intel ne communique plus sur son TDP, mais sur son SDP qui “mesure avant tout un usage réel du processeur, là où le TDP mesure un état de stress maximal du CPU”, explique Intel à Ginjfo. On a donc aujourd’hui un SDP de 2 Watts sur l’ensemble de la gamme actuelle, du Z3460 au x7-Z8700. Mais le processeur ne fait pas tout. Pour ne pas perdre ses bénéfices de faible consommation, il faut également regarder du côté de la carte graphique.

Quand la 3D tue l’autonomie

Il y a quelques années, les consommateurs avaient le choix entre une carte graphique poussive, mais une autonomie accrue ou une bombe visuelle, mais qui était une véritable pompe à énergie. Les constructeurs ont alors eu la bonne idée de mettre en place des systèmes à double carte : une simple et une performante.

Aujourd’hui, les ordinateurs portables équipés de cartes graphiques dédiées les conjuguent avec un chipset graphique intégré au processeur. Chez Intel, ce sont les HDxxxx, dont les dernières itérations sont les HD5xxx et HD6xxx. Son concurrent, AMD, utilise sa marque de cartes dédiées pour cette même partie : Radeon HD. Les derniers tests montrent néanmoins que ses processeurs mobiles restent encore trop gourmands comparés à ceux d’Intel. Pour optimiser l’autonomie, c’est donc une marque à éliminer d’emblée.

Dans le cas où l’on se trouve face à une carte graphique dédiée d’AMD ou de Nvidia, on pourrait croire qu’elle grignotera allègrement la batterie. Il n’en est rien puisque les constructeurs brident automatiquement les calculs graphiques de l’ordinateur lorsqu’il fonctionne sur batterie. Une méthode ingénieuse pour économiser l’autonomie. Pour profiter des jeux en qualité optimale avec un framerate respectable, il faut donc brancher son ordinateur sur secteur.

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Le SSD à la rescousse

Démocratisé en 2011 grâce aux premiers Ultrabooks d’Intel, le SSD est une belle alternative au disque dur. Plus léger, plus rapide et plus solide qu’un disque dur mécanique, ce « disque électronique », comme l’appellent les Québécois, est aussi souvent un facteur d’économie d’énergie. Lorsqu’un disque dur n’est pas en activité, il fonctionne tout de même. Son bras ne sillonne pas le disque, mais celui-ci tourne tout de même. Un SSD ne possède pas de partie mécanique. Aussi, lorsqu’il est au repos, il tombe en veille profonde et peut alors ne consommer presque plus rien. Si l’idée vous en prend de changer un disque dur par un SSD, le comparatif de nos confrères de Tom’s Hardware sera un excellent point d’entrée dans vos recherches. 

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Changer de batterie

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Bien évidemment, outre s’occuper de la consommation des composants de son PC, on peut également se procurer une plus grosse batterie auprès d’un revendeur, pour peu que sa machine accepte son démontage. Celle-ci doit alors être de la même intensité et de la même tension afin de ne pas endommager le système. Attention, une batterie « no-name » peut être attirante par son prix, mais respecte-t-elle la norme IEEE ?

La norme IEEE protège l’utilisateur

Cette norme apparue en 2004 a été mise en place par un conglomérat de grandes marques afin de déterminer un « standard de batteries rechargeables pour ordinateur portable. » Mise à jour depuis, elle permet d’éviter que certaines batteries n’explosent devant leurs propriétaires à cause d’une mauvaise conception. Les marques rappellent donc régulièrement leurs produits, si besoin est. Le dernier rapatriement de masse date de mars 2014. Initié par Lenovo, il concernait les PC portables Edge et ThinkPad vendus entre octobre 2010 et avril 2011. Leurs batteries, risquaient de surchauffer et d’endommager l’ordinateur.

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Désactiver les connexions sans fil

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2015 suit la mouvance. Nous sommes dans une ère connectée. La 4G s’est répandue massivement auprès des consommateurs français. Ils peuvent désormais surfer plus rapidement en mobilité que via leur connexion Internet domestique. L’histoire ne s’arrête pas là puisque déjà les opérateurs fourbissent leurs réseaux 4G+, deux fois plus rapide que la 4G, en théorie.

Devenus quasiment indésirables, les câbles ont presque disparu. Wi-Fi, Bluetooth, 3G/4G et autres ondes les ont remplacés. Souvent sollicitées par les utilisateurs d’ordinateurs portables, de consoles portables, de smartphones et de tablettes ces technologies sans fil sont puissantes, mais très gourmandes en énergie. Aussi, si l’une ou l’autre de ces connexions sans fil s’avère inutile dans le cadre de l’utilisation en cours, il vaut mieux la désactiver.

Comment faire ?

Sur un PC portable, la manœuvre doit soit être effectuée via l’interface, soit via une combinaison de touches, soit en commutant l’interrupteur adéquat. Pour les autres types d’appareils, s’il n’y a pas de bouton idoine sur la coque, il faut alors fouiller dans les menus afin de désactiver les options Bluetooth, Wi-fi ou NFC. En ce qui concerne la 3G et la 4G, il s’agit de connexions de données. Aussi, sur un smartphone, elles ne sont pas nécessaires pour passer un appel ou envoyer un message (mis à part pour iMessage sur iOS). Aussi, il est toujours possible de désactiver ce service de données dans les paramètres afin de réduire sensiblement la consommation de son appareil, qui sera aussi déconnecté d’Internet.

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Optimiser la partie logiciel

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Après avoir étudié la partie matériel pour optimiser l’autonomie des appareils mobiles, intéressons-nous à la partie logicielle qui nous réserve quelques surprises.

Le gestionnaire d’alimentation

Chaque ordinateur portable dispose d’un gestionnaire d’alimentation consacré aux batteries embarquées. Celui-ci propose généralement plusieurs configurations. Par exemple, sous Windows 8, il existe quatre modes : Haute Performance, Equilibré, Economie d’énergie et, par moment, un mode constructeur optimisé pour la machine. Il est préférable d’utiliser l’économie d’énergie si l’utilisation effective de la machine ne requiert que peu de ressources à l’instant T.

Les processus en exécution

Lors du démarrage d’un ordinateur, il est possible que de nombreux programmes se lancent en tâche de fond sans qu’ils aient été invoqués par l’utilisateur. Faisant eux-mêmes consommer de l’énergie inutilement, il suffit de les couper pour améliorer le rendement de la batterie. Pour ce faire, on note deux méthodes. Sous Windows, la première consiste à ouvrir le gestionnaire des tâches (Ctrl+Shift+Echap) et à fermer tous les processus inutiles. Cela requiert néanmoins quelques notions pour savoir à quelle application chaque processus correspond.

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La seconde méthode est plus simple. Sous Windows 8, il faut ouvrir le gestionnaire des tâches puis aller dans l’onglet Démarrage. On y trouve les programmes lancés au démarrage. Il n’y a plus qu’à choisir lesquels ne pas démarrer lors de la mise sous tension.

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Défragmenter son disque dur

On parle généralement de la défragmentation pour redonner un peu de puissance à un ordinateur qui tourne au ralenti. En réorganisant ses secteurs, le disque dur fera moins d’aller-retour pour transmettre ses informations. La conséquence directe est une vitesse de travail augmentée. De fait, on gagne en temps et donc en énergie. Attention, le SSD fait exception. Composé de puces et non d’un disque, il est inutile de le défragmenter. De plus, cette opération peut endommager ses données.

Le flash, c’est beau, mais…

Dernier point logiciel : le surf réfléchi. Si le HTML5 prend le pas, Internet est encore bourré de lecteurs et d’animations en flash. Ce mode de diffusion nécessite beaucoup de ressources et donc une plus forte alimentation en énergie pour les composants. Pour faciliter la navigation et durer plus longtemps sur la Toile en mobilité, il est conseillé d’utiliser un bloqueur de flash tel que Flashblock pour Firefox.

Le cas des smartphones, tablettes et APN

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76 % des téléphones vendus en 2014 en France étaient des smartphones. Désormais popularisé, cet appareil à tout faire est une véritable usine à gaz. Greffé aux mains de milliers de Français, le mobile est comme une seconde peau pour certains. Ils pourraient oublier leur parapluie, mais pas leur smartphone. Souvent sollicité, il accuse souvent une autonomie limitée. Le smartphone doit la plupart du temps regagner son chargeur à la nuit tombée.

Il existe heureusement quelques techniques pour optimiser sa batterie. On peut baisser sa luminosité, couper son réglage automatique qui est un peu pessimiste ou encore désactiver les notifications et applications fonctionnant en tâche de fond. Les connexions telles que la data, le Wi-fi, le Bluetooth ou encore le GPS sont également énergivores. Si ces connexions sont dispensables pour l’usage du moment, autant les couper.

Autant de petites astuces qui permettent de regagner de précieuses minutes d’utilisation. Il en va de même pour les tablettes. Plus grandes, elles sont aussi équipées de plus grosses batteries. De fait, elles sont moins sujettes aux soucis d’autonomie. Néanmoins, les mêmes conseils leur sont applicables.

Le réseau en cause

À noter également que dans un endroit mal couvert par le réseau de son opérateur, l’autonomie est encore plus en péril. En effet, l’antenne du téléphone ou de la tablette, le cas échéant, sera beaucoup plus sollicitée en cherchant en permanence une meilleure réception. Dans ce cas, autant passer en mode avion.

Il existe d’autres astuces pour optimiser l’autonomie de son smartphone ou tablette. Nous avons d’ailleurs consacré un dossier complet au cas d’Android et une foire aux questions pour iOS 8.

Android : comment améliorer l’autonomie sur smartphone et tablette

Augmenter l’autonomie de la batterie et votre espace sous iOS 8 [iPhone / iPad]

L’appareil photo

Venons-en à l’appareil photo numérique. Pour économiser la charge de sa batterie, on peut commencer par désactiver les sons émis par la pression de boutons ou le déclenchement de l’objectif. Par la suite, il est bon de ne pas abuser du mode rafale, du zoom numérique et aussi du flash intégré. Tous les trois grignotent allègrement l’autonomie des APN puisqu’ils se servent de leurs parties électroniques.

Image 16 : Entretenir et optimiser ses batteriesOlympus OM-D E-M5 Mark 2

Faut-il charger une batterie neuve ?

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Au-delà de l’amélioration des autonomies de ses appareils, il faut également considérer la durée de vie de leurs batteries. Composées chimiquement, les batteries au lithium sont conçues pour vivre entre deux et trois ans après fabrication. Aussi faut-il faire attention à leur date de conception lors de l’achat. Plusieurs idées reçues existent sur l’entretien d’une batterie, de son achat à son utilisation. Voyons ce qu’il en est dans les faits.

En dessous de 5 % : adieu autonomie

Depuis des années, on entend qu’il faut entièrement vider une batterie neuve avant de la recharger. C’est faux. Il faut au contraire la charger au maximum puis la décharger jusqu’à 5 % de sa capacité. En dessous de ce seuil, l’accumulateur n’a plus assez d’énergie pour alimenter son circuit interne. On endommagerait alors la batterie jusqu’à lui faire perdre d’un seul coup 20 % de sa capacité. Répéter plusieurs fois cette opération de charge/décharge permet de calibrer le système de mesure de l’autonomie d’un nouvel accumulateur. Il est bon de recalibrer sa batterie une fois par mois de cette manière. Contrairement à ce qui se dit, ce n’est pas pour le roder.

Attention aux chargeurs no-name

Nous avons vu au début de cet article qu’il fallait faire attention aux batteries « no-name ». On peut appliquer ce principe de précaution aux chargeurs. Mal finis dans certains cas, ils peuvent endommager un matériel en ne coupant pas le courant lorsque la batterie est chargée, ce qui est peu sécuritaire, voire dangereux. Pour achever cet aparté, on notera également que des fabricants de batteries no-name pour téléphone, appareil photo ou encore baladeur utilisent dans leurs produits des systèmes électroniques plus petits que la normale, voire même inexistants. La batterie est alors une bombe en puissance, sans aucune sécurité.

Peut-on recharger une batterie sans qu’elle soit vide ?

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« Il ne faut pas recharger une batterie lithium-ion qui n’est pas vide. » Voici encore une réflexion fausse. Elle provient du temps des batteries au nickel. Les accumulateurs présentaient alors ce que l’on appelle l’effet de mémoire. Dans ce cas, la batterie retenait le niveau de charge atteint comme son niveau maximum. Par la suite, elle gardait donc une partie de sa charge inactive. Aujourd’hui, les batteries au lithium-ion n’ont pas d’effet de mémoire. Il est d’ailleurs conseillé de les recharger chaque fois qu’on le peut.

Qu’est-ce qu’un cycle ?

On s’entend alors dire qu’une batterie ne dispose que de 1000 cycles de recharge. C’est vrai. Mais attention, un cycle de charge équivaut à une recharge complète à 100 %. Par exemple, recharger une batterie à 50 % ne correspond qu’à un demi-cycle. Deux recharges de 50 % sont nécessaires pour user un cycle. Aussi, il ne faut pas craindre de brancher ses appareils sur secteur dès qu’on en a l’opportunité.

Faut-il enlever la batterie d’un PC quand il est sur secteur ?

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« Faut-il enlever la batterie d’un ordinateur portable lorsqu’il est branché sur secteur ? » Pour cette question, la réponse de Normand s’impose : oui et non. Non puisque, comme nous venons de le voir, un cycle de charge est de 100 %. Aussi, même si la recharge intervient dès que la batterie perd 5 %, il faudra 20 petites recharges comme celles-ci pour utiliser un cycle complet. D’un autre côté, oui, il est préférable d’ôter sa batterie de son ordinateur, mais simplement si celui-ci chauffe trop et dépasse les 20°C (température de référence).

Dans le cas d’un Ultrabook, d’une tablette ou de certains smartphones, leur conception interdit toute intervention sur la batterie de la part du consommateur. Dans ce cas, il faut se tourner vers le constructeur ou son revendeur pour un remplacement de la batterie. Cependant, les plus bricoleurs pourront chiner une batterie correspondante sur Internet et entreprendre eux-mêmes son remplacement. Attention, l’ouverture d’un appareil dit “unibody” annule sa garantie.

Quand ça chauffe trop…

La température tient une place prépondérante dans la durée de vie d’une batterie. En effet, en dessous de 0°C, le lithium se concentre autour des électrodes. Au-dessus de 45 °C, la pression est trop grande pour qu’une charge soit exécutée dans de bonnes conditions. À l’heure actuelle si la température de la batterie est au-dessus de 45°C, son circuit électronique peut dans certains cas lui faire croire qu’elle est pleine afin d’éviter toute charge. Ce procédé n’étant pas généralisé, il convient de retirer la batterie lorsque l’ordinateur (sur secteur) atteint une température élevée. Cela se produit surtout lorsque la ou les cartes graphiques fonctionnent à plein régime ou, plus rarement, avec un ordinateur mal assemblé.

La batterie au rebut

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Ce dossier touche à sa fin. En guise de conclusion, il est de bon ton de prodiguer quelques derniers conseils.

40 %, c’est l’idéal pour stocker

Si une batterie n’est pas utilisée pendant longtemps, l’idéal est de la charger à 40 % avant de la stocker. Au-delà, la pression est trop forte et abîme les accumulateurs. En dessous de 40 %, la batterie risque d’atteindre trop rapidement le 0 % qui lui est fatal. Cette opération des 40 % doit être faite en charge et non en décharge. Cela permet de voir le niveau réel de la batterie et non l’autonomie estimée par le système d’exploitation. On rappelle que celle-ci dépend principalement des applications en activité sur le système.

Elles aiment le froid

Pour limiter la perte sèche d’énergie (7 % par mois pour une batterie au repos), il est préférable de conserver sa batterie dans un endroit sec et frais, même froid. L’idéal est en fait d’atteindre 0°C. À cette température, le Li-ion se fixe aux électrodes et se conserve mieux. Après un an, il restera toujours 98 % des 40 % initiaux. Notons qu’une batterie s’use d’elle-même au court du temps du fait de l’oxydation de ses cellules. Aussi n’espérez pas retrouver votre batterie de portable en pleine forme après lui avoir fait passer quelques années au placard.

Elles n’aiment pas la poubelle

Lors du stockage, il est utile de nettoyer une fois par mois les connecteurs en métal à l’alcool pour pérenniser leur conductivité. Enfin, achevons en rappelant qu’il ne faut pas jeter ses vieilles batteries à la poubelle, ni même les incinérer. Elles sont pleines de substances toxiques qui doivent être traitées par des entreprises spécialisées. Pour en connaître les adresses, renseignez-vous auprès de votre revendeur habituel.

Les batteries externes : la solution de secours

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S’il existe quelques solutions pour améliorer la batterie de son appareil en fonctionnement, celles-ci ne permettent généralement de gagner qu’un peu de temps avant l’inévitable passage au chargeur, et peuvent souvent s’avérer contraignantes pour un usage quotidien. Ainsi, la meilleure solution pour prolonger durablement l’autonomie de son appareil sans faire de concession peut être d’investir dans une batterie externe. Celle-ci va pouvoir agir comme un chargeur nomade sur lequel il sera possible de brancher un smartphone, une tablette, une console portable ou même certains ordinateurs pour les recharger sans avoir besoin d’une prise de courant.

Choisir le bon modèle

En fonction du type d’appareil que vous souhaitez recharger, vous devrez vous inquiéter de la compatibilité de la batterie que vous vous procurerez. Certains constructeurs fournissent une liste de compatibilités avec certains des appareils les plus courants, ce qui évacuera tout de suite le problème, mais dans le cas contraire, il conviendra de vérifier que l’intensité délivrée par la batterie correspond à celle attendue par votre équipement. Une intensité trop faible ne chargera pas l’appareil, alors qu’elle pourrait endommager la batterie ou réduire sa durée de vie si elle est trop élevée. De manière générale, une intensité de 1A suffit pour la plupart des smartphones, quand les tablettes, plus gourmandes, réclameront plus souvent du 2A.

Vient ensuite la question de la capacité, exprimée en milliampère-heure (mAh). Cette fois, le calcul est simple : plus il y en a, plus vous aurez d’autonomie. Ainsi, pour la plupart smartphone, une batterie d’environ 3000 mAh devrait suffire pour effectuer une recharge complète. Pour une tablette, il faudra plutôt viser une batterie donnant dans les 10 000 ampères afin de recharger entièrement un appareil comme l’iPad Air 2, par exemple, et sa batterie de 7340 mAh.

Le cas particulier des ordinateurs

Enfin, les ordinateurs portables disposent souvent de batteries encore plus gargantuesques, mais réclament aussi bien souvent des batteries équipées d’adaptateurs spécifiques pour être rechargés. Cela est dû à leurs demandes en matière de tension, puisque ces machines sont le plus souvent alimentées en 12 volts, bien plus que les 5 volts standards de la norme USB qui équipent la plupart des batteries externes.

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Concernant la capacité, il ne faudra pas espérer recharger entièrement son laptop avec une solution comme une batterie externe, mais certains modèles peuvent fournir un bon coup de pouce pour échapper à la prise électrique. Ainsi, une batterie de 20 500 mAh, parmi les plus imposantes du marché, fournira à peu près 70% d’énergie à un MacBook 12 Pouces.

Le MacBook 12 pouces est cependant particulier dans le domaine des ordinateurs portables, tout comme le nouveau MacBook Pro : ces deux ordinateurs font partie des premiers à utiliser une prise USB-C pour s’alimenter et se recharger, ce qui veut dire qu’ils sont compatibles avec la norme USB et sa tension à 5 volts. Pas d’adaptateur requis dans ce cas, mais une batterie suffisamment grande et un câble capable de relier les deux.

Attention aux contrefaçons

Si les batteries peuvent vous sauver la vie en cas de faiblesse de votre appareil lors d’un déplacement, il convient de ne pas oublier qu’il s’agit malgré tout de batteries, et donc d’un bloc rempli de produits chimiques qui peuvent être hautement dangereux s’ils sont maltraités. Malheureusement, certains constructeurs ne font que peu de cas de la sécurité, et vendent des batteries qui peuvent être à l’origine de fuites, de brûlures voire d’explosions. Au-delà des risques pour votre santé, c’est également vos équipements qui peuvent en souffrir : une surtension ou une surintensité brutales dans une batterie en charge peuvent avoir des effets négatifs irréversibles.

En Europe, la meilleure manière de s’assurer qu’une batterie externe est sure est de constater qu’elle comporte le logo CE, garant de son respect des normes européennes. Attention toutefois, car comme les batteries, ce même logo peut faire l’objet d’une contrefaçons qu’il faudra avoir l’oeil pour repérer : un logo CE peut vouloir dire « China Export » mais dans ce cas, les deux lettres se retrouvent beaucoup plus rapprochées qu’à l’accoutumée et un oeil avisé pourra le remarquer sans faille.

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Enfin, pour lever toute forme de doute, un autre logo peut être présent pour vous rassurer : la marque RoHS, pour « Restriction of Hazardous Substances ». Il s’agit d’une directive européenne visant à limiter les l’usage de produits potentiellement dangereux et de métaux lourds comme le plomb, le mercure et le cadmium. 

La charge rapide, est-ce risqué pour la batterie ?

De plus en plus de constructeurs font la promotion de différents systèmes de charge rapide pour votre smartphone, et affichent des chiffres qui tiendraient presque de la sorcellerie : 60% de charge en moins d’une heure, dans certains cas ! Désormais, certains constructeurs de batteries externes proposent eux aussi cette solution magique, et forcément, la première question qu’il convient de se poser est de savoir si un tel système peut avoir des effets négatifs à long terme sur l’autonomie de la batterie. La réponse courte est que non, de manière générale, la charge rapide n’aura pas d’effets négatifs visibles sur la durée de vie de votre batterie, et son autonomie ne devrait pas se dégrader plus rapidement de cette manière qu’avec un usage normal. Encore faut-il que vos équipements soient bien compatibles entre eux.

Pour obtenir cet effet de charge rapide, des constructeurs comme HTC ou Motorola ou Qualcomm ont tout simplement augmenté la tension délivrée à la batterie : au lieu des 5 volts envoyés en temps normal par la prise USB, c’est jusqu’à 12 volts qui sont délivrés cette fois. Cela a pour effet de charger plus rapidement la batterie, mais cela signifie qu’il va falloir être particulièrement vigilant avec l’utilisation d’une telle technologie.

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En effet, nous avons vu que la plupart des batteries ne sont prévues que pour recevoir une tension de 5 volts et une intensité entre 1 et 2 ampères. Augmenter ces valeurs peut avoir des effets négatifs sur la durée de vie de la batterie si cette dernière n’est pas prévue pour. Là encore, il faudra donc vérifier minutieusement que les tensions et intensités fournies par la batterie correspondent bien à celles attendues par votre appareil.

Une batterie prévue pour recevoir une charge à 12 volts n’aura en revanche aucun problème à supporter un système de charge rapide, alors autant en profiter sans s’en soucier.

>>> Lire : 
Batterie externe : comment choisir ? Laquelle acheter ?

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